Coupe du Monde. Un XV de France sans Clermontois, la preuve ultime d'une fin de cycle

Au sommet du rugby français pendant des années, Clermont vit une période compliquée depuis quelque temps. Preuve en est, les Jaunards n’ont plus dépassé le stade des barrages du championnat depuis 2019 (finale perdue face au Stade Toulousain). Sans parler bien sûr de la saison plus que moyenne délivrée par Clermont, qui s’est soldée par une fade 10ème place. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si dans la liste dressée par le staff des Bleus pour préparer la Coupe du Monde, aucun Clermontois n’y figure.

Alors oui, Damian Penaud, qui a porté les couleurs de l’ASM cette année, est bel et bien présent dans cette liste. Sauf que voilà, dans seulement quelques jours, l’ailier aux 27 essais avec les Bleus sera considéré comme un joueur de Bordeaux. Autrement dit, lorsque la Coupe du Monde débutera en septembre, aucun tricolore ne représentera le club de l’Auvergne. Une première depuis la création de la compétition, en 1987. Un constat qui marque définitivement la fin d'un cycle pour le champion de France 2017, qui a déjà commencé à se reconstruire. Du moins, il essaye…

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Si vous suivez de près le club de Clermont, cette 10ème place en Top 14 n’a pas dû tellement vous surprendre. Déjà l’année dernière, l’ASM n’avait pas réussi à se qualifier pour les phases finales, en terminant 7ème avec un groupe en fin de course. Ajoutez à cela des départs importants comme Camille Lopez, Morgan Parra, Falatea ou encore Matsushima, ainsi que des recrues pas toujours au rendez-vous (Plisson, Simone, ou Newsome), et vous avez tous les ingrédients nécessaires pour une saison ratée. Une véritable fin de cycle, symbolisée par l’exode de la star Damian Penaud (UBB), mais aussi d’autres leaders comme Iturria (Bayonne), Vahaamahina (retraite), ainsi que Cancoriet (La Rochelle).

Privé de Champions Cup, Clermont va donc devoir se reconstruire la saison prochaine, avec un nouveau staff composé de Christophe Urios (déjà en place depuis plusieurs mois), mais aussi de ses adjoints historiques, Julien Laïrle et Frédéric Charrier. Mais voilà, pour ne pas revivre la même saison, l’ASM se devait également de recruter plusieurs éléments. Chose faite, puisqu’une dizaine de joueurs rejoindront les Jaunards cet été. Et parmi eux, l’on retrouve des pointures confirmées du championnat, comme Urdapilleta (Castres), Fouyssac (Toulouse), Timu (UBB) ou encore Marcos Kremer (Stade Français).

Sans oublier bien sûr l’international australien Folau Fainga’a (28 ans, 38 sélections), qui viendra renforcer le poste de talonneur. Un beau recrutement certes, mais qui devra se montrer bien plus décisif que celui des dernières années. De plus, certains postes sont encore un peu juste à Clermont, comme celui d’ailier (seulement 3 spécialistes du poste pour l’heure).

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Si cette fin de cycle a de quoi peiner les supporters des Jaunards, elle reste néanmoins habituelle. En effet, tous les clubs qui ont un jour côtoyé les sommets du rugby français ont connu une période moins prolifique. À commencer par le Stade Toulousain, 3 fois champion de France sur les 4 dernières éditions, qui est passé par des années plus que décevantes, avec notamment une 12ème place lors de l’édition 2016-2017. Mais voilà, pour se sortir de cela, Toulouse a décidé de travailler sur le long terme, en faisant confiance à sa jeunesse dorée, composée de Ntamack, Mauvaka, Dupont, ou encore Lebel. Une identité retrouvée, qui porte ses fruits aujourd’hui. Et ça tombe bien, parce que des jeunes talentueux, ce n’est pas ce qu’il manque à Clermont ! En témoigne le demi de mêlée Baptiste Jauneau, que beaucoup voient déjà comme le digne successeur de Morgan Parra. À seulement 19 ans, celui qui participera à la Coupe du Monde des moins de 20 dans quelques jours s’est imposé comme un titulaire important en Auvergne. Auteur de 6 essais cette saison, il est même passé devant Sébastien Bézy, qui peine à retrouver son niveau qu’il avait à Toulouse.

RUGBY. Urdapilleta, Kremer, Delguy... Clermont serait-il le repère des Argentins en Top 14 ?Si Jauneau est certainement le jeune le plus étincelant à Clermont, il n’est néanmoins pas le seul ‘’crack’’ à défendre les couleurs de l’ASM. L’on pense au pilier Bibi Biziwu (21 ans), au talonneur Boudou (21 ans), au troisième ligne Tixeront (21 ans), ou encore au centre Léon Darricarrère (19 ans), qui s’il n’a toujours pas disputé la moindre minute chez les pros, a néanmoins été sélectionné avec les Bleuets pour la Coupe du Monde. D’ailleurs, il n’est pas le seul dans ce cas là, puisque Thomas Duchêne (18 ans) a également été retenu pour cette compétition. De quoi promettre un bel avenir pour le club de Clermont, qui va devoir faire confiance à ses jeunes s’il veut pouvoir revenir dans la course au Brennus rapidement. C’est en tout cas tout le mal que l’on souhaite aux Jaunards…