Coupe du monde 2019 : les Fidji se font-ils vraiment ''piller'' par les autres équipes nationales ?
Coupe du monde 2019 : les Fidji se font-ils vraiment piller par les autres équipes nationales ?
Alivereti Raka, Samu Kerevi, Sevu Reece. Nés aux Fidji, ils joueront tous la Coupe du monde pour une autre nation.

Tuisova, Radradra, Botia, Nakarawa, Yato… Pour affronter les Tonga ce week-end, les Flying Fijians sortent l’artillerie lourde. Clairement, la sélection a tout pour être une grosse surprise lors de ce Mondial 2019 malgré leur présence dans une poule difficile avec le Pays de Galles, l’Australie voire la Géorgie. De quoi relativiser la “poule de la mort” dans laquelle se trouve le XV de France.

Mais que donnerait cette équipe complétée de joueurs nés aux Fidji mais jouant pour une autre nation ? Ici, pas question d’évoquer tous les joueurs issus de la diaspora, et sélectionnables grâce à leurs parents. On croit - à tort - que la Nouvelle-Zélande pille régulièrement les îles du Pacifique, quand elle sélectionne des joueurs d’origine tongienne, samoane ou fidjienne... mais nés et formés au pays du long nuage blanc. Un peu comme si on accusait l’équipe de France de football de piller les pays africains quand la grande majorité des Bleus sont pourtant nés dans l’Hexagone. 

En 2015, c’est d’ailleurs la formation kiwie qui avait le plus profité à d’autres nations : les Samoa convoquant… 13 joueurs sur 31 originaire de Nouvelle-Zélande ! Les Fidji ont eux-mêmes recours à ce stratagème, notamment pour Josh Matavesi (Newcastle) et Ben Volavola (Racing 92). Respectivement nés en Angleterre et en Australie, les deux joueront la Coupe du monde. Mais pour deux joueurs “capturés”, combien de perdus ? 

On a fait le tour des joueurs nés aux Fidji, ayant commencé le rugby dans le Pacifique, mais sélectionnés par une autre nation grâce à la règle de résidence. Né aux Fidji mais arrivé en Angleterre avant d’avoir fêté son premier anniversaire, Joe Cokanasiga ne fait pas partie de cette liste.

Arrières / Ailiers 

  • Ils auraient pu aller au Mondial

Sans surprise, le poste d’ailier est le plus représenté de cette liste. Et les joueurs de talent ne manquent pas, à commencer par le champion du monde 2015, Waisake Naholo. Touché par une blessure en fin de saison, le joueur des Highlanders n’ira pas au Mondial. Un autre Fidjien lui a été préféré : Sevu Reece, révélation de la saison en Super Rugby avec les Crusaders.

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Autre joueur qui ira au Mondial : Marika Koroibete. Titulaire indiscutable avec les Wallabies et les Rebels de Melbourne, l’ancien treiziste a inscrit huit essais en 23 sélections. Néo-international français, Alivereti Raka a également choisi de jouer pour une autre nation. Lui aussi ira au Japon… et pourrait affronter les Fidji en ¼ de finale.

Dans un rôle similaire au désormais retraité Nemani Nadolo, le géant Taqele Naiyaravoro aurait également pu faire la différence.

  • Ils seraient restés à quai pour le Mondial

Avec Tuisova, Nakosi, Goneva, Murimurivalu ou le polyvalent Waisea, il y a du beau monde dans le squad fidjien. Un groupe que n’aurait sûrement pas intégré Sefa Naivalu ou Eto Nabuli, internationaux australiens. Le premier a signé au Stade Français. Le second a totalement raté son passage à l’UBB.

Les Wallabies se font spécialistes de recruter des Fidjiens : Henry Speight est de ceux-là. Petit-fils d’un ancien président des Fidji, international junior avec son pays d’origine, l’ailier a finalement joué 19 fois avec l’Australie. Il n’a pas été retenu pour 2019 malgré une belle saison avec les Brumbies

Noa Nakaitaci (15 sélections) a joué le Mondial 2015 avec la France. Semesa Rokoduguni compte de son côté 4 caps avec l’Angleterre. Soldat de la British Army, il est l’une des vedettes de la Premiership sous le maillot de Bath.

Centres

  • Ils auraient pu aller au Mondial 

Avec Waisea, Botia, Vatubua et Radradra, les Fidjiens ne manquent de rien au centre, merci pour eux ! Mais John McKee aurait pu avoir un véritable casse-tête s’il avait eu d’autres joueurs sous la main.  

Samu Kerevi est peut-être le meilleur centre du monde en 2019. Son cas est particulier : comme Cokanasiga, le joueur des Reds est arrivé très tôt en Australie, à l’âge de 4 ans. Mais si l’Anglais a porté le maillot de la Rose chez les jeunes, Kerevi a choisi de représenter les Fidji lors de la Coupe du monde U20… Imaginez ce qu’il aurait pu faire chez les seniors !

Autre international australien (encore !), Tevita Kuridrani cumule 10 essais en 60 sélections. Hors-norme. Il a lui aussi joué pour les U20 fidjiens… Autre international qui aurait pu avoir sa place : Virimi Vakatawa. Étincelant à sept mais pas au niveau à l’aile lors de son passage à XV, le joueur du Racing s’épanouit au centre. Une référence en Top 14, et probablement une première Coupe du monde avec les Bleus.

La sélection de l’un de ces joueurs aurait pu permettre de décaler Botia en 3e ligne. Monstrueux.

  • Il serait resté à quai pour le Mondial

Seta Tamanivalu a glané trois sélections avec les Blacks en 2016. Depuis ? Plus rien, malgré une victoire en Super Rugby avec les Crusaders. Polyvalent au centre et à l’aile, il joue désormais à l’UBB.

3e lignes / 2e lignes

  • Ils auraient pu aller au Mondial 

Avec Peceli Yato, les Fidji ont l’un des meilleurs n°8 du monde. Mais auraient pu le titulariser au poste de flanker en plaçant… Nathan Hughes dans le couloir. Non retenu avec l’Angleterre (22 caps) malgré une bonne fin de saison, Hughes a été vice-capitaine des Fiji Warriors, l’équipe A, et peut aussi jouer 2e ligne.

Dernier “Australien” de la liste, Isi Naisarani s’est imposé dans le XV de départ des Wallabies, à seulement 24 ans. Le joueur des Rebels affrontera son pays de naissance lors du premier tour.

  • Ils seraient restés à quai pour le Mondial

Internationaux… italiens, Manoa Vosawai et Samuela Vunisa auraient-ils pu prétendre à la sélection fidjienne, où la concurrence est rude à ce poste ? Le premier (17 sélections), âgé de 36 ans, joue aujourd’hui à Vannes. Il a disputé le Mondial 2007. Le second avait été retenu en 2015, et compte 11 caps avec la Squadra Azzurra. Passé par les Saracens, il porte aujourd’hui le maillot de Calvisano.

Troisième-ligne de Nîmes entre 2010 et 2018, Tavite Veredamu est aujourd’hui international français… à 7. Difficile de dire s’il aurait sa place à XV avec les Fidji.

Dernier joueur encore en activité à jouer pour une équipe nationale, le 2e ligne Samuela Anise évolue au poste de 2e ligne pour… le Japon. Lancé par Jamie Joseph (11 sélections), il ne jouera pas la Coupe du monde avec les Brave Blossoms.

Aucun joueur de la charnière et de la 1ère ligne ne compose cette équipe fictive.

Raka

Reece - Kuridrani - Kerevi - Koroibete

? - ?

Vosawai - Naisarani - Vunisa

Hughes - Anise

? - ? - ?

Remplaçants : Veredamu ; Vakatawa - Tamanivalu ; Naholo - Naiyaravoro - Speight - Nakaitaci - Naivalu - Nabuli

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  • AKA
    70070 points
  • il y a 4 ans

L"immigration Fidjienne" en NZ n' a rien a voir avec celle qui se pratique en Europe! Les gars n' arrivent pas comme dans le film en short, tongues et avec 20kg de moins!!! Les familles sont souvent installées là bas et cette "immigration" n' a pas attendu les besoins en rugbymans pour se mettre en place

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