Clive Woodward : ''La France doit jouer comme une équipe française, pas comme le Japon''
Clive Woodward, ancien sélectionneur anglais, toujours amoureux de la France.
L'ancien sélectionneur, champion du monde en 2003 s'est livré au Midol. Le Xv de France ne quitte pas ses analyses.

Dans une interview rare, donnée au Midol, l'ancien sélectionneur champion du monde 2003 avec le XV de la Rose Clive Woodward s'est exprimé. Il ne parle pas beaucoup, hormis au Daily Mail où il est consultant durant les périodes internationales, mais quand Clive parle, on l'écoute. Et c'est tout une analyse de la dernière Coupe du monde des Anglais et des Français qu'il nous délivre.

L'Angleterre

Premièrement, Clive ne pense pas que l'équipe 2019 anglaise est meilleure que son équipe de 2003. Tout simplement, car ils n'ont pas été champions du monde. Mais il ne sous-estime pas le talent des joueurs présents lors de la finale, "tous méritent d'être champion du monde" selon lui, mais ils ne l'ont pas été. Woodward a une explication à cela, c'est bien la demi-finale qui a plombé les chances de titre, tout comme le pensait Warren Gatland avant la finale. Autre raison, ce sont les choix et la préparation physique qui n'ont pas aidé. Il prend d'ailleurs l'exemple de Dan Cole qui se retrouve à jouer plus longtemps que prévu après la sortie de Kyle Sinckler : "Dans quel sport accepterait-on qu'un joueur, quel qu'il soit, soit incapable de jouer un match entier ? Parce qu'il est pilier, on considère qu'il n'a pas besoin de tenir un match complet. C'est ainsi que l'Angleterre s'est retrouve piégée", estime l'ancien entraîneur champion du monde.

Le XV de France

Le Midol est français, alors bien évidemment que Clive doit répondre aux questions sur le rugby français. On apprend tout d'abord qu'il n'a pas digéré 2015, lorsqu'il a postulé pour être sélectionneur du XV de France en allant au bout du processus, Pierre Camou lui déclarant que sa présentation était la meilleure, mais que le choix de Guy Novès était déjà fait. Il analyse également le mental des Français, lui qui n'estime pas qu'un préparateur mental soit la solution à tous les remèdes du rugby. Pour Clive Woodward, trois clés sont importantes : de grands joueurs, l'environnement technique (staff technique, médical, préparation physique) et la culture de la victoire. "Tout, autour de l'équipe doit être construit dans cet unique but, la victoire. C'est en accumulant les défaites que vous construisez votre culture de la victoire. Il faut savoir lire ces défaites, les analyser pour en tirer des progrès. Et de la frustration", comme il l'explique si bien au Midol.

La France doit jouer comme une équipe française, pas comme le Japon. Avec un dénominateur commun, toutefois : de tout temps, le rugby est un sport de vitesse. J'y crois dur comme fer.

Il revient ensuite sur le quart de finale, plein de frustration pour l'Anglais qui porte la France dans son coeur. : "J'étais présent en tribune à Oita lors de leur quart de finale contre le Pays de Galles. Encore aujourd'hui, je ne m'explique pas comment les Bleus ont perdu ce match. J'étais en tribune et quelques rangs plus bas, à ma gauche, il y avait Émile Ntmack. J'avais d'autres supporters français autour de moi. Tout le monde se prenait la tête entre les mains. Ces scènes de détresse étaient incroyables. Les Français auraient dû gagner ce match sas même faire peur. Du point de vue d'un entraîneur, leur défaite est incompréhensible." Plus précisément, les erreurs tactiques ont coûté le match aux Français, notamment une action : le drop de Camille Lopez : "Il y a cette mêlée, proche de la ligne galloise. Les Bleus sont à 14, placent un centre en position de troisième ligne aile et mènent que de 6 points. Il faut tenter le drop. Ce n'est même pas une option, c'est une obligation". 

Quant au fait de match, le carton rouge de Sébastien Vahaamahina, il est bien formel : "Vous ne serez jamais champion du monde avec des joueurs qui font ça (mime le coup de coude de Sébastien Vahaamahina). Vraiment, c'est inconçevable à un tel niveau de compétition."

Clive Woodward est encore très attaché à la France à tel point qu'il monte une académie de ski à Tignes, à plus de 2100 mètres d'altitude, avec 15 millions d'euros injectés : "Qui sait, peut-être qu'un jour les bleus viendront s'y préparer pour une grande échéance ? Je les accueillerai avec plaisir", déclare-t-il au Midol.

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