6 Nations 2017. Yannick Bru fait le bilan : "l’équipe de France redevient solide sur les bases et dans la tête"
Yannick Bru, entraîneur des avants du XV de France. Crédit photo : Rugb'images
Yannick Bru a dressé le bilan du XV de France au Tournoi des 6 Nations dans le cadre du festival Rugb’images. C’est à Gaillac qu'il a répondu aux questions de Christian Jaurena. Extraits.

Troisième du Tournoi, la France est-elle à sa place ?

Le niveau de jeu s’est particulièrement élevé. Nous avons assisté à un tournoi très homogène (mis à part l’Italie) avec l’Irlande et l’Angleterre qui se situent un niveau au-dessus des autres depuis pas mal de temps. Un ensemble de petits détails nous sépare des meilleurs mondiaux, mais l’équipe de France redevient solide sur les bases et dans la tête. Ca fait longtemps qu’on n'avait pas vu le podium, on voit la différence en termes de confiance !

Au niveau offensif, on a le sentiment d’avoir été moins tranchants que pour les matchs de la tournée d’automne ?

Nous n’avons pas réussi à reproduire certaines bonnes séquences. Une des raisons principales ? Les pertes de joueurs comme Fofana, Poirot, Ollivon ou encore Goujon. La blessure de Wesley Fofana a été un véritable coup d’arrêt car le Clermontois assure un vrai rôle de leader derrière.

Vous semblez persuadé que titulariser trois n°8 en 3e ligne est la bonne solution au détriment des rucks où nous rivalisons moins.

Il y a cette idée que l’EDF n’est pas bonne dans les rucks. Selon les stats dans les ballons gagnés et perdus dans les rucks, nous sommes performants. Guilhem Guirado et Louis Picamoles sont notamment redoutables dans la zone de plaquage. Sébastien Vahaamina et Fabien Sanconnie aussi. J’ai envie de tordre les idées reçues.

Par contre, on doit progresser sur la vitesse de sortie du ballon. Les Gallois sont très athlétiques et font de la rush défense. Il faut améliorer le tempo de notre jeu et la position du porteur de balle / intervention du premier soutien pour accélérer nos sorties de balle.

Un mot sur la performance des Bleus sur maul ?

La maîtrise de nos ballons portés n’est pas suffisante. Pour construire, la prise de balle en touche doit être impeccable. Les fondations du porté sont dépendantes d’un équilibre du sauteur, avec un bon travail des lifteurs pour un bon arrachage. Un des axes de travail sera de solidifier ces conquêtes aériennes. Le manque de travail en opposition dans ce domaine est de ma responsabilité.

Yoann Maestri a subi quelques critiques… il nous semble que la 2e ligne est assez loin du très haut niveau international (Launchbury, Itoje, Whitelock, Retallick…).

Yoann Maestri a bien répondu sur le dernier match. Vous savez, c’est un énorme coureur avec une VMA et une capacité de déplacement incroyable. Vous devriez voir les tests physiques… Il s’arrête dans les derniers ! Il reste lui, les demis de mêlée et les ailiers. Au-delà du foncier, nous axons notre travail sur la capacité des joueurs à changer de rythme. On réfléchit désormais à combien le joueur parcourt de mètres par secondes plutôt que la distance parcourue.

Nous avons besoin de progresser dans ce domaine car on est à la traîne dès que l’effort devient très intense. On est à l’image de notre Top 14… une équipe en mode diesel.

On a constaté quelques lacunes dans le jeu au pied ou encore dans les chandelles, notamment contre l’Irlande…

Après ce match, on a bossé les duels aériens, Noa Nakaïtaci s’est d’ailleurs imposé sur plusieurs coups de renvoi face au Pays de Galles. Camille Lopez a été particulièrement performant sur ces coups de pied de renvoi devenu un point fort. Sur le jeu au pied d’occupation ou de déplacement, nous avons été dominés par les Gallois entre la 20e et la 60e minute. Il faut corriger cette lacune.

Difficile de ne pas évoquer les 20 dernières minutes du match contre le Pays de Galles...

Wayne Barnes a été critiqué mais il est très rigoureux avec ses préparations d’avant-match. Il reprochait à Slimani de verrouiller (emmener son vis-à-vis vers l’intérieur), il a ainsi été très cohérent avec les réunions d’avant match. J’ai disséqué les mêlée en fin de match… Oui il y a domination française… mais ce n'était pas assez fort et collectif. Il a été cohérent avec ce qu’il a dit avant le match.

On est un peu déçus qu’il ne soit pas allé derrière les poteaux mais il ne s’est pas dégonflé et a sifflé toutes les pénalités qu’il devait prendre.

Parlons du staff, avez-vous eu peur de plus être sur le banc quand Bernard Laporte a été élu ?

Après l'élection, on s’est évidemment posés la question. Bernard Laporte a très rapidement exposé son envie de continuer avec nous. Il a fait preuve d’une honnêteté et d’un soutien sans faille. Quand on est bien dans la tête, on peut donner le meilleur.

Tu as connu deux staffs différents, il semblerait que le projet de jeu a bien changé.

Les arbitres récompensent peu - au niveau international - le rugby d'occupation, de défi. La France a aussi l’obligation d’être attractive et donner du bonheur à son public. Je veux pas dire « la balle à l’aile, la vie est belle à l’international » mais il faut porter le ballon et mettre de la vitesse pour gagner ses rencontres.

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Je ne le répèterai jamais assez, en tant que Jean Michel commentateurs/sélectionneurs, nous n'avons pas accès à toutes les données, nous sommes donc les rois du canapé.
Puisqu'on parle de VMA, je serais curieux de connaître celle de Félix Lambey.
Ce mec n'a pas de rate, on dirait Devin Toner mais en vrai irlandais capillairement parlant.

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