VIDEO. Charlie Hebdo. Les mots justes de Thierry Dusautoir, l'émotion de Mourad Boudjellal
Charlie Hebdo. Les mots justes de Thierry Dusautoir.
Thierry Dusautoir est un homme de peu de mots mais face à l’attaque sanglante perpétrée contre le journal satirique Charlie Hebdo, il a tenu à s'exprimer.
Thierry Dusautoir est un homme de peu de mots qui n’aime surtout pas parler pour ne rien dire. Mais face à l’attaque sanglante perpétrée contre le journal satirique Charlie Hebdo, le troisième ligne du Stade Toulousain a pris la plume pour le huffingtonpost.fr pour écrire une tribune unique. En tant que capitaine du XV de France, il lui incombe d’avoir les mots justes. C’est avec toute l’honnêteté qui le caractérise qu’il porte son regard sur une actualité difficile et surtout incompréhensible. Comme beaucoup, il « ne [connaissait] pas Cabu, Wolinski, Tignous, Charb. Pas plus que je ne connaissais les deux policiers abattus. » Comme certains, il n’était « pas non plus un lecteur assidu de Charlie Hebdo » et il ne partageait pas toujours leur humour. Mais comme tout le monde, le Toulousain a été choqué et marqué pour de nombreuses années. « Cet acte odieux me donne envie de témoigner, de m'élever et de combattre cet obscurantisme qui fait que l'on peut mourir pour ses idées dans une rue de Paris. »

« Mon monde ce n'est pas ça », écrit un Thierry Dusautoir qui évoque ses premières années en France et cette « camaraderie » et ce « vivre ensemble » malgré les différences. « J’étais plus bronzé que les autres, que j'avais un drôle d'accent […]. Mais mes copains de Périgueux, ils en rigolaient avec moi. Comme on rigolait du maladroit, du grand, du gros, du timide. » Les années ont passé, et ils arrivent parfois sur le pré que l’on ait « envie de "châtier" […] un adversaire parce qu'il est trop fort, parce qu'il est pénible. » Mais au coup de sifflet final on se serre la main comme pour mettre un terme aux hostilités. Ce qui ne veut pas forcément dire que les « rivalités s'estompent », mais les joueurs se respectent contrairement aux « terroristes [qui] ne respectent personne. Pas même les idées qu'ils défendent. Ils agressent. Ils interpellent. Ils assassinent. Jamais une balle ne porte une idée. Elle ne fait que semer la mort. » Une idée notamment partagée par le flanker Bertrand Guiry et l'arrière franco-algérien de l'UBB Sofiane Guitoune via France Bleu.





Les mots justes de Thierry Dusautoir font également écho à ceux de Mourad Boudjellal. Très affecté par l'attaque et par la disparition des dessinateurs du journal qu'il connaissait très bien, le président du RCT a lui aussi fait part de son incompréhension via RMC Sport : « En 2015, en France, on a des mecs comme Cabu et Wolinski qui meurent criblés de balles ! Les crapules qui l'ont tué, ce sont des fous de Dieu. » Il regrette cependant une certaine banalisation des choses, et notamment du fait que la vie de Charb était menacée depuis des années. « On l'a accepté peut-être un peu trop facilement. Personne ne trouve ça normal. Mais avec le temps, c'était passé dans l'oubli. » Pour lui, la meilleure réponse ce ne sont pas les minutes de silence mais la solidarité qui anime aujourd'hui les Français. Il faut que leurs actes « rapprochent les différentes communautés, qu'ils se sentent totalement isolés et qu'ils se sentent comme deux m.... au milieu de tous ces gens qui se sont retrouvés et rassemblés grâce et à cause d'eux. On n'a pas le droit de venir assassiner. La liberté d'expression, c'est l'ADN de notre patrie. On n'a pas le droit de toucher à ça. »


Crédit vidéo : Info 83
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Boudjellal et Dusautoir (respect aux deux!!) posent la vraie question: celle de l'après. Aujourd'hui, Je suis affecté au-delà même de ce que j'imaginais par ce qui se passe. Tout ce en quoi je crois encore, le vivre ensemble, la laïcité, la liberté d'expression est sali et bafoué. Je suis descendu dans la rue pour la première fois depuis des lustres et je vais y redescendre autant de fois que ce sera nécessaire. Pour la suite, je vais voir quel type d'engagement je peux honorer. Car demain, il doit y a voir une suite. Mon sentiment c'est que nous sommes à un tournant et qu'il appartient à chacun d'agir pour qu'une fois retombée l'indignation, un travail de fourmi soit accompli, pour éviter que cette infamie se reproduise ici ou ailleurs.

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