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WTF - Dans la tête de Moustache, le chat noir de Jacques Brunel
Après la chatte à Dédé, le chat noir de Jacquo.
Pour la première fois, l’élément perturbateur du XV de France sort de l’ombre pour se confier au Rugbynistère.

Bonjour, je suis Moustache, le chat noir de Jacques Brunel, sélectionneur du XV de France. Ne me demandez pas pourquoi il a choisi ce prénom… Aujourd’hui, j’ai décidé de rompre le silence. J’en ai marre que tout le monde parle de ma cousine la chatte à Dédé Deschamps, le coach des footeux. Comme depuis toujours, elle tire toute la couverture vers elle, alors que moi aussi, j’en fais beaucoup depuis la nomination de mon maître, en décembre 2017. Mais on parle plus de son autre moustache que de moi…

Pourtant, je suis l’élément clé des défaites du XV de France. Regardez : premier match de Jacquo comme sélectionneur et une défaite contre l’Irlande (13-15) à la 83ème minute sur un drop de Sexton. Puis il y a aussi les blessures des jeunes phénomènes Antoine Dupont et Matthieu Jalibert. Et devinez qui a soufflé à Brunel le nom de Lionel Beauxis pour remplacer l’ouvreur bordelais ? Vous auriez pu vous doutez de quelque chose quand même. Mais non.

Après cette presque-victoire encourageante typiquement française, il y a une défaite en Ecosse (32-26) la semaine d’après. Ah l’Ecosse ! Ses manoirs, son lac du Lock Ness mais aussi ses pubs et son whisky. C’est moi qui suis à l’origine de la sortie des joueurs. Il fallait bien affaiblir un peu l’équipe avant le match contre l’Italie. Exit Teddy Thomas, Louis Picamoles et compagnie. En revanche pour « la chute » d’Arthur Iturria sur sa table de nuit et « le choc » entre le lampadaire et Geoffrey Palis, je n’y suis pour rien. À un certain stade, ce n’est plus ma faute…

Contre l’Angleterre j’avoue j’ai fait une erreur. J’avais tout misé sur mon poulain, mon champion, mon Lionel Beauxis. J’avais les poils hérissés sur son magnifique dégagement extérieur du pied droit à la hâte ne trouvant pas la touche à la 81ème minute. Un geste digne des plus grands. Malheureusement, on ne peut pas se fier aux rosbeefs qui ont quand même réussi à laisser la victoire (22-16) aux Français malgré cette offrande…

Bon on ne va pas se le cacher, lors de la tournée en Nouvelle-Zélande, je n’ai pas eu à forcer mon talent pour que les Bleus repartent avec trois défaites. J’étais donc en pleine forme pour la tournée de novembre. Ce match contre l’Afrique du Sud, je l’avoue, j’en rêve encore. Encore mieux que contre l’Irlande en février. Là, la France a atteint des sommets encore inexplorés au niveau international. Comment peut-on perdre un match (26-29), à la 85 ème minute, à domicile, et en ayant le ballon dans les dix mètres adverses à moins de trente secondes de la fin ? Même moi je me le demande encore... Franchement, c’est ma plus belle réussite ! En plus il y a eu l’enchaînement avec la défaite historique à domicile contre les Fidji (14-21). Là-aussi un grand moment.

Après ces contre-performances, je me suis naturellement dit que la célébrité me tendait les bras. Les interviews, les plateaux télés, les tapis rouges, les paillettes, je m’y voyais déjà.

Mais non, tout le monde préfère la chatte à Dédé, le petit animal porte bonheur. Moi je porte malheur et personne ne veut de moi. J’ai donc décider de me venger lors du Tournoi des Six Nations. Pour le premier match contre les Gallois, les gilets jaunes m’ont fait arriver en retard. Cela justifie donc le premier acte des Tricolores. Mais mon arrivée a tout changé. Huget qui laisse échapper le ballon et Vahaamahina qui s’est cru capable de faire une passe, et voilà comment laisser passer la victoire (19-24).

XV de France : la surprenante confession de Sébastien Vahaamahina sur son capitanatPour le match contre l’Angleterre là, en revanche, j’étais à l’heure. D’ailleurs il ne fallait pas être en retard car les Bleus se sont fait rouler dessus par Owen Farrell et les Anglais de la première seconde à la dernière (44-8). Vous croyez que j’allais m’arrêter là ? Non, je les ai plongés dans le néant après une effroyable performance en Irlande (26-14) où ils ont carrément touché le fond, notamment lors d’une première période  plus proche du niveau de la fédérale 1 que du niveau international. Mais ça va, Jacques y a vu du positif.

Du coup, même après avoir touché, ils ont continué à creuser malgré la victoire contre l’Italie (14-25). J’ai tout donné sur ce match-là, il n’y a qu’à voir la performance des protégés de Jacques Brunel. Mais mon esprit de chat noir a dû s’incliner devant la malchance des Italiens qui sont venus quatre fois dans notre en-but sans marquer. Franchement respect, je m’incline devant beaucoup plus fort

Dans six mois se profile la Coupe du Monde au Japon (20 septembre-2 novembre). Jacquo partira sûrement après la compétition donc je vais tout donner. Cela va être mon tour d’honneur. Moi aussi je vais partir en stage avant la Coupe du Monde pour être au top. Je vais aller à Perpignan où l’on a beaucoup à m’apprendre en termes de défaites. Il faut que je sois en pleine forme pour que les Français réalisent un historique cinq défaites en cinq matchs couronnés de leur première élimination au premier tour de la Coupe du Monde de l’histoire. Comment dit-on humiliation en japonais ?

Merci à Loïc Bessière pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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CQFD : le stage est a la mi-août !

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