''Le rugby l'a sauvé'' - Qui est Mohamed Haouas, pressenti pour rejoindre le XV de France ?

C'est un nom qu'on ne s'attendait pas forcément à voir sortir du chapeau. Pourtant, Mohamed Haouas n'est-il pas l'une des révélations de la saison, après deux années d'apprentissage au plus haut niveau ? Depuis le coup d'envoi du championnat, le pilier droit a ainsi disputé treize matchs, dont onze comme titulaire sous le maillot de Montpellier. Auxquels il faut ajouter quatre rencontres de Champions Cup. 

À un poste où le rugby français se cherche, l’info n’est pas banale. Surtout quand on sait que le joueur d’origine algérienne n’est âgé que de 25 ans... Mais de Bamba à Setiano, en passant par Gomes Sa ou le revenant Aldegheri, on aurait pourtant juré que les Bleus avaient lancé assez de piliers droits estampillés “nouvelle génération” pour les années à venir, et ce Graal que représente déjà la Coupe du monde 2023. 

Seulement voilà : selon les informations du Midi Olympique, Fabien Galthié aurait décidé de chasser le trentenaire de la maison bleu. Mettant fin (pour le moment) à la carrière de Rabah Slimani sous le maillot tricolore. Pour le remplacer, l’heureux élu serait donc Mohamed Haouas, que rien ne prédestinait au XV de France.

Du Taekwondo à l'équipe de France militaire

Quand il commence le rugby à l’âge de 15 ans, le gamin de Palavas ne connaît rien au ballon ovale. Lui fait du taekwondo, mais Hérault Sport (une association chargée de promouvoir le sport dans les quartiers populaires) va lui faire découvrir une discipline qui deviendra plus tard son métier.

Je faisais de l’apprentissage en carrosserie et à chaque fois que je finissais le travail, je venais à l’entraînement directement. Dès la deuxième année, j’ai été sélectionné avec l’équipe du Languedoc. J’ai même fait des tournées avec eux en Afrique du Sud. Après trois ans en carrosserie, j’ai dû arrêter. Mon patron voulait me faire signer un contrat. Mais il y avait le rugby et j’ai préféré m’y consacrer. - via Actu.fr

La suite ? Haouas intègre la Marine, grâce à un partenariat d’Hérault Sport avec l’armée. Appelé avec la sélection, puis remarqué face à la Gendarmerie, l’armée de Terre et l’armée de l’Air, il rejoint l’équipe de France militaire, avec laquelle il dispute la Coupe du monde. Médaille de bronze à la clé, et premier maillot bleu.

Le rugby l’a sauvé

S’il confie que l’armée et le rugby lui ont apporté “de la rigueur, un cadre,” Haouas est aussi un sanguin. Allez donc demander à Bismarck du Plessis ce qu’il en pense, les deux joueurs en venant… aux mains lors d’un échauffement avant d’affronter le Racing 92 en mars 2018. 

Leurs coéquipiers avaient dû intervenir pour les séparer.

“Sa vie a changé en quatre ans, le rugby l’a sauvé.” En novembre de la même année, c’est ce que déclarait… son avocat, dans les colonnes du Midi Libre. Le journal de révéler le contrôle judiciaire infligé au joueur en 2014 “pour une affaire de cambriolages avec violence et de tentatives sur Montpellier et Saint-Gély-du-Fesc.” Haouas, “tombé très jeune dans la délinquance”, cherchait alors l’allégement de son contrôle judiciaire. Mais s’était fait tancer par le président du tribunal correctionnel pour avoir conduit sans permis et sous stupéfiant.

En 2020, c’est bien pour ses qualités sportives qu’on parle d’un joueur au physique type du droitier moderne (1,85m et environ 120 kilos sur la balance). Capable - aussi - de marquer des essais de ¾, comme face au Stade Français.

Son club formateur vient en tout cas de le prolonger jusqu’en 2024, preuve de la confiance accordée. “Je suis très content de rester dans ce club qui est le mien, celui où j'ai commencé à jouer au rugby, confie-t-il au site du MHR. Je suis heureux de la confiance que me donne le club et je vais donner le meilleur de moi-même pour ce maillot qui me tient à coeur.” Une décla’ un peu bateau, qui ne symbolise en rien le parcours déjà hors-du-commun de celui qui sera peut-être l’un des nouveaux Tricolores, lors du prochain 6 Nations.