INTERVIEW. Top 14 - Castres Olympique : Florian Vialelle, un esprit sain dans un corps sain
Castres Olympique : Interview de Florian Vialelle.
Découvrez notre rencontre avec Florian Vialelle, jeune 3/4 centre du Castres Olympique qui pointe le bout de son nez en équipe première cette saison.
Florian Vialelle est un enfant du cru. Né en 1993 chez les voleurs de patates tarnais, à quelques encablures de Castres, il rejoint le club pro local qui va l’emmener sur les pelouses du Top 14. Il est aussi un enfant de la balle. Même si les amours de son père lui font tout d'abord tâter du ballon rond avec son frère, c’est vers l’ovale que son coeur va rapidement pencher. Après Théo Belan, c'est un autre espoir qui a bien voulu répondre aux questions - parfois décalées - du Rugbynistère.

Florian, peux-tu nous raconter rapidement ton parcours ? De l’enfant taquinant le ballon rond, au professionnel de rugby que tu es aujourd’hui.

J'ai démarré le football à 6 ans, en compagnie de mon frère. Mais très rapidement, j'ai joué en même temps au rugby, car je souhaitais essayer le sport que ma mère avait pratiqué. Finalement à 8/9 ans, j'ai définitivement arrêté le foot et me suis inscrit dans le club de rugby de Sor Agout. En minimes, j'ai rejoint Graulhet où j'ai fait mes classes, jusqu'au jour où j'ai été pris au pôle espoir de Jolimont, à 15 ans. J'ai passé trois années, durant lesquelles j'ai progressé et ai été sélectionné en Equipe de France, sous la direction de Gérald Bastide (-17 ans à -19 ans).

Philippe Canitrot m'a fait venir à Castres, ce qui était commode pour moi, car mes parents habitaient à côté.

Quel élément (ou quel homme) t’a fait passer du statut de joueur amateur à celui de professionnel ?

Au début, je ne jouais au rugby que par passion. C'est en rencontrant Sébastien Piqueronies (actuel responsable du pôle espoir de Toulouse - Jolimont) qui m'y a fait venir que j'ai compris que j'avais une chance de réussir. Les structures d'entraînement, ainsi que l'encadrement m'ont fait comprendre que j'avais peut-être un avenir dans le rugby. Grâce à cette expérience, j'ai intégré les équipes de France jeune.

Ensuite, ce qui m'a permis de grandir aussi, c'est mon prêt en Pro D2. Henry Broncan, entraîneur d'Albi à l'époque, voulait que je vienne. Même si j'ai vécu une année difficile, car malgré tout, je n'avais pas le temps de jeu escompté, ça m'a formé. De plus, intégrer des équipes seniors professionnelles, cela forme plus que de jouer en espoir. Les enjeux sont plus importants, notamment l'enjeu financier.

Tu as connu 3 staffs différents (le duo Travers-Labit, le trio Rolland-Milhas-Darricarrère et maintenant Christophe Urios). Quelle formule te sied le mieux ?

C'est grâce aux deux Laurent que j'ai signé à Castres (2 années de contrat espoir et une année de contrat professionnel), c'est eux qui m'ont fait confiance et pour ça, je souhaitais vraiment les remercier. M'entraîner avec le groupe professionnel et ce, quotidiennement, m'a vraiment fait grandir. L'an dernier, avec le trio Rolland-Milhas-Darricarrère, je ne peux pas dire que je m'épanouissais et que cela me convenait, car je n'ai fait aucun match. Malheureusement, j'ai connu quelques blessures, peu graves certes (ex : fracture du métacarpe), mais pour un jeune, cela le fait sortir du circuit.

Je voulais vraiment jouer quelques matches, faire quelques apparitions en Top 14, mais ça n'a pas été le cas. Malgré tout, cette année compliquée m'a rendu plus fort. Cette saison, par contre, je me sens vraiment mieux. On a des entretiens réguliers avec le staff, on voit notre évolution au fil des jours. C'est vraiment interactif et ça me convient bien.

Aujourd’hui tu comptabilises 6 entrées en jeu (contre l’UBB, Toulon, SF, ASM, Racing, Montpellier) et une titularisation (contre Sale en Challenge Européen). Comment expliques-tu cette progression ?

Je remarque que j'ai vraiment pris confiance en moi. J'ai compris que je pouvais jouer en Top 14 et faire des choses bien. C'est grâce à un fait de jeu (blessure de Sitiveni Sivivatu à la 20e minute face à l'UBB) que je fais ma première apparition en Top 14. Mais surtout, cette année, je saisis ma chance et toutes les opportunités que l'on me donne pour prouver que j'ai le niveau. La base de cette progression est la confiance en moi, bien sûr, mais aussi l'accompagnement du staff qui me rassure et me permet de me poser moins de questions avant les matches.

Tu joues de plus en plus souvent et tes performances sont appréciées, par Christophe Urios et les supporters. Cependant, ce n’était pas gagné, avec l’arrivée de « monstres » tels que Sivivatu, Wulf, Smith ou encore les tauliers comme Lamerat ou Cabannes. Tu n’as pas eu des envies d’ailleurs, dans un club un peu moins huppé, mais dans lequel tu aurais pu grapiller un peu plus de temps de jeu ? Qu’est-ce qui t’a fait persévérer ?

Avant le début de la saison, je voulais être prêté en Pro D2, encore une fois, pour grapiller du temps de jeu, que je n'avais pas à Castres. Mais en réfléchissant, je me suis dit que c'était peut-être la bonne année. Travailler sans trop réfléchir. Je suis en fin de contrat avec Castres (juin 2016) et je n'ai rien à perdre. Je pense que c'est cela qui m'a permis de franchir un palier.

Le retour de Lamerat, après la préparation à la Coupe du Monde aurait pu te déstabiliser.


Rémi est quelqu'un que j'apprécie énormément. Le premier sentiment que j'ai ressenti, à l'annonce de son retour était de la déception. Pour lui, pas pour moi. J'aurais aimé le voir vivre son rêve et disputer cette phase finale. Certes à titre personnel, je savais que je jouerais moins, avec son retour. Il est l'un des tauliers de l'équipe et l'une des références françaises à son poste. Mais ça ne m'a pas mis de pression supplémentaire. J'ai continué à faire ce que l'on me demandait.

Samedi, c’est la revanche contre Sale. L’équipe est-elle revancharde ou est-ce un match comme les autres ?

Concernant l'état d'esprit dans lequel l'équipe se trouve, bien entendu que nous sommes revanchards. Mais au-delà des faits de jeu et de l'arbitrage, c'est surtout notre faute si nous n'avons pas gagné. Le match n'était pas abouti, on s'est compliqué la situation tout seul. Nous devons nous remettre en question pour aller gagner en Angleterre. Tout d'abord pour enclencher à nouveau la marche en avant de l'équipe, mais aussi et surtout, car une défaite là-bas, rendrait la qualification très compliquée. Mais oui... à une semaine d'intervalle, après le match de samedi dernier à Pierre Antoine, bien sûr que nous sommes revanchards. Et à titre personnel, si en plus on peut battre des Anglais chez eux...INTERVIEW. Top 14 - Castres Olympique : Florian Vialelle, un esprit sain dans un corps sainVIDEO. Challenge Cup - Castres : Julien Caminati méritait-il son carton jaune et l'essai de pénalité face à Sale ?Quel est le discours de Christophe Urios (si tu l'as compris bien sûr, au vu de son accent) pour préparer et motiver les troupes ?

Christophe trouve les bons mots, les mots justes. Ceux qui remettent l'équipe dans le sens de la marche. Je dis pas qu'il ne pousse jamais de gueulantes... Quand il faut, il en pousse. Mais son discours passe bien auprès de l'équipe. Concernant la préparation en soi, elle n'est pas vraiment différente, car à Castres, on prépare tous les matches pour les gagner. Certes, là, l'enjeu est peut-être différent, car comme je le disais tout à l'heure, à une semaine d'intervalle, il s'agit d'une revanche.

Après la fessée reçue par l’Equipe de France contre les All Blacks, en 1/4 de finales de CDM, plusieurs sujets sont revenus sur la table. Notamment celui des étrangers dans les équipes de Top 14. Toi qui est directement concerné par cette question, qu’en penses-tu ?

C'est clair que ce n'est pas évident à gérer pour les jeunes. Exploser en Top 14, avec tous ces grands noms internationaux, c'est difficile. A 20 ans, on est jeune, pas encore dans le moule du rugby professionnel et ils sont très bons. Ça réduit donc fortement notre temps de jeu.

Mais d'un autre côté, le pendant de cette situation, c'est que nous nous entraînons tous les jours à côté de ces stars et ça nous fait largement progresser. Grâce à eux, le niveau général du championnat s'est amélioré. De plus, du fait de leur expérience et leur vécu, ils amènent un mode de travail différent de ce que nous avons toujours connu. Mais oui, en tant que jeune français, la situation est plus compliquée.

La suite en P.2 avec les questions décalées.

La crinière blonde, le genre coiffé-décoiffé, penses-tu que ce soit un atout pour réussir dans le rugby professionnel ou est-ce plutôt un lourd héritage à porter ?

J'ai jamais trop calculé. Je me teins les cheveux en blond depuis que je suis jeune (en 4e). C'est vrai qu'au début, j'ai un peu copié Rémy Martin, parce que je trouvais sa coupe sympa et qu'en plus, je trouvais qu'il avait la hargne. Mais j'ai pas attendu d'être pro pour me faire cette coupe de cheveux... maintenant c'est moi, c'est ce qui fait ma personnalité.

A Castres, tu côtoies, quasiment, ce qui se fait de mieux en matière de Nyangaïte aiguë, c’est-à-dire d’aller-retour à Marcoussis et de chauffage de banc en équipe de France (Forestier, Mach, Kockott, Lamerat, Grosso)… il me manque un 4e pour la belote de vendredi… lequel me conseillerais-tu ?

(Rires) Je ne sais même pas si Rory sait jouer à la belote ! Je t'avoue... je passe là, je ne sais pas.

On est samedi soir à Castres et j’ai envie de sortir, autre part que sur l’exploitation agricole du père Fabre… Pourrais-tu m’indiquer un endroit sympa ne ressemblant pas à « L’amour est dans le pré » ?


Roooooh, quand même ! Faut pas croire que Castres c'est la campagne. Certes, c'est différent des grandes villes, ça fait plus "petit village", mais c'est super sympa. Il y a une boîte de nuit, quelques bars cools et des restos. D'ailleurs, tous les mois on se fait des restos avec l'équipe, on fait marcher l'économie locale. On essaye de changer de restaurant à chaque fois. Mais pour répondre à la question, oui, il y a des bars sympas où sortir !

Dans le vestiaire du CO... quel joueur te fait penser à :

Maître Gims : "Sapé comme jamais" (la fashion victime)

Julien Dumora, mais dans le bon sens du terme. Il s'habille vraiment bien.

Didier Super : "Y'en a des bien" (l'étranger sympa)

Johnny Beattie, c'est vraiment l'étranger cool cool... vraiment bien !

Carly Rae Jepsen : "Call me maybe" (le dragueur invétéré)

Victor Moreaux... sans hésitation !

Boris Vian : "Le déserteur" (celui qui s'échappe en soirée)

(Rires) Antoine Dupont... sans hésitation aucune, Antoine !

Sinon, pour revenir au rugby, je suis la fée Clochette, en un peu plus poilu (mais tout aussi coquine) et je peux exaucer un seul de tes souhaits rugbystiques… Que me demanderais-tu ?

J'aimerais vraiment faire ma place dans le Top 14, devenir titulaire à mon poste, dans mon club, jouer régulièrement au plus haut niveau.

Florian, La Dépêche te consacre un article quelques jours après ta première pige en Top 14 contre l’UBB et quelques jours avant ta première victoire bonifiée contre Toulon. Que peut-on te souhaiter après cet article à paraître sur le site du Rugbynistère ?

J'espère surtout continuer sur ma lancée. Continuer à faire de bonnes prestations et acquérir l'expérience dont j'ai besoin. Je souhaitais aussi remercier mon club, le Castres Olympique et mon école d'ingénieur (EI Purpan) qui me permettent, l'un de faire des études de haut niveau et l'autre, de vivre ma passion et mon métier, tout en conciliant la préparation de mon diplôme d'ingénieur agronome.

Merci à Le Roi Dodo pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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