Les raisons d’adorer ou de détester l’attitude de Rory Kockott

"Vous êtes qui pour juger si Rory Kockott est bien pour le rugby ou pas ?" Personne, justement. Mais cette question divise les amateurs de rugby depuis quelques années : est-ce que les attitudes comme celles de Rory Kockott sont acceptables ? On ne sait pas tout ce qui se dit sur le terrain et il est vrai qu’on ne peut pas tout entendre sur le terrain, mais on s’imagine bien que si autant de joueurs veulent attraper le demi de mêlée de Castres, ce n’est pas pour lui rendre son bic 4 couleurs. Et en parlant de stylo, on pourrait marquer des dizaines d’actions ou le joueur ne fait que parler à l’arbitre, aux joueurs, aux entraîneurs ou au public. Mais pourquoi il fait ça ? Je n’en sais rien. Je ne sais même pas si lui-même le sait. Le besoin de parler et de partager est humain, et s’il n’est pas assouvi, on ne sait pas à quel point cela peut devenir une névrose. Et de ce côté, Rory Kockott est plus qu’humain qu’un enfant de 3 ans. Essayons ensemble de déterminer le profil de Rory Kockott et s’il faut l’aimer ou l’adorer.

C’est un 9, c’est normal !

Non. Déjà. L’attitude d’un 9 n’est pas obligatoirement de pousser à bout l’adversaire ou de marcher sur le pied du concurrent en introduction de mêlée. Il n’est pas obligé de commenter toutes les décisions de l’arbitre sous prétexte qu’il s’y connaît en règle parce qu’il a toujours fait comme ça. C’est ce que j’expliquais aux gendarmes la semaine dernière quand je leur disais que j’avais toujours doublé par la droite, aujourd’hui, je me déplace à vélo. Alors attention Rory à ne pas te déplacer en trottinette électrique dans le monde impitoyable du rugby. Donc, non, ce n’est pas une attitude normale. Continuons.

L’attitude du 9 donne l’état d’esprit du club

C’est en partie vrai, un 9 méchant qui ne pense qu’à faire mal évolue souvent dans une équipe qui ne pense également qu’à faire mal. Un 9 qui ne pense qu’à jouer évolue souvent au Stade Toulousain ou à La Rochelle. Souvent, ses coéquipiers ne peuvent plus suivre les décisions de ce dernier qui harangue constamment l’adversaire. Imaginez-vous jouer le premier de poule qui a recruté la moitié de son effectif en Fédérale, jusqu’aux dirigeants, avec votre 9 qui ne pense qu’à masser la joue du seconde ligne adverse. Je ne sais pas vous, mais à la mi-temps, il est sûr de se faire expliquer la loi du plus fort chez les animaux. Donc le demi de mêlée ne représente pas toujours l’état d’esprit d’un club. Continuons

Il a sûrement raté le concours de contrôleur SNCF

Mais bien évidemment ! Pour trouver à chaque match un moyen de saouler les gens, il faut avoir un truc. Comme à un apéro avec un ami, et que vous vous rendez compte qu’il est tellement drôle et à l’aise qu’il pourrait faire du cinéma. Généralement, ce dernier tente et se ramasse la gueule. Avec Kockott c’est exactement pareil, il est tellement pénible que vous vous imaginez vous faire contrôler entre Castres et Toulouse parce que vous pensiez que ce train était en période bleue. On tient donc un premier point. Continuons.

C’est qu’il n’a trouvé que ça pour prendre le dessus sur ses adversaires

Malheureusement, non. Rory Kockott est un joueur exceptionnel, capable d’accélérer le jeu, même en faisant la passe à Benjamin Urdapiletta. C’est une performance. Il est également capable de prendre des trous de souris avec des avants-bras de kangourou, ou de taper le ballon aussi loin qu’il est casse-bonbon (les tribunes arrêtant le cuir). Donc Kockott n’utilise pas son pouvoir de femme enceinte à des fins seulement sportive. Continuons.

Vous êtes juste jaloux

Ok Bernard (c’est la version de "Ok Boomer" pour un Castrais).

Un jour, il va se faire endormir

Toujours Bernard, mais version Toulouse. Et ce n’est pas une solution, ni même un problème. Si tu es capable de péter les plombs sur un terrain parce qu’un joueur te chambre toute la partie en t’insultant, c’est que tu es juste humain. Mais tu ne peux pas te réjouir de ça tout en condamnant l’attitude de Kockott. Est-ce que tu te réjouis du chien du voisin qui ne fait qu’aboyer, mais qui s’est fait écraser la semaine dernière ? Oui, si c’est toi. Mais tu es un minimum réfléchi. Donc Kockott ne mérite rien d’autres que la loi du sport. Continuons.

Il choisit bien ses proies

Logique. Si tu étais un chat, tu t’attaquerais à un lion ? Rory choisit ses proies parmi les gens le plus apte à dégoupiller. Pour cela, des profils sont sûrement établis par l’entraîneur avant le match de manière à appuyer sur un point faible d’un adversaire. Des schémas de "chambrages" sont affichés dans son vestiaire avec les phrases à sortir à tel ou tel moment du match. Il peut également se renseigner sur la famille de l’adversaire pour appuyer sur un point sensible ou… En fait, non, il ne choisit que les secondes lignes. On y est presque ! Mais continuons.

Il est sûrement mal dans sa peau

Possible. Quel homme demanderait la nationalité française en espérant faire une grande carrière en équipe de France pour finalement se retrouver à jouer à Castres, ville où la loi martiale règne sur les routes ? Le seul panneau limité à 90 est devant une crèche. Alors Rory Kockott est sûrement mal dans sa peau et essaye d’alerter sur sa condition en souhaitant se faire virer. La Fontaine avait pourtant écrit sur un lion qui souffrait de martyr d’une épine : patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.