Tournoi des 6 nations. Jérôme Cazalbou analyse les points forts de l'Irlande avant le match contre la France

Au micro de France Télévisions à l'occasion du match enntre l'Irlande et l'Italie la semaine dernière dans le cadre du Tournoi des 6 nations, Jérôme Cazalbou a eu le temps d'analyser le jeu des Verts. Il faut dire qu'il y avait le temps de s'y intéresser tant le contenu du match était pauvre. L'ancien demi de mêlée aux 7 Boucliers de Brennus avec le Stade Toulousain nous livre ses impressions.

Le Rugbynistère : Jérôme, si tu devais retenir les 3 points les plus importants du match, quels seraient-ils ?
Jérôme Cazalbou :
- La qualité de la conservation de balle des Irlandais – Grande patience pour mettre les Italiens à la faute. (63% de possesion)
- La discipline irlandaise (7 pénalités concédées)
- La qualité du replacement défensif
Trois points à relativiser par rapport à la prestation italienne bien maussade.

Le Rugbynistère :Ta dernière phrase laisse poindre une certaine déception...
JC : Meilleure nation européenne en 2014, l'Irlande a dominé les rencontres disputées l'an dernier c'est pourquoi j'ai été déçu du manque d'ambition offensive. Ce qui s'explique également par l'absence de deux joueurs très importants. Heaslip amène une cohésion entre les avants et les arrières ainsi que Jonathan Sexton qui alterne bien, entre jeu au pied et ouverture avec ses trois-quarts. Sans l'indiscipline italienne, les Irlandais auraient même pu être en danger encore dans les 10 dernières minutes (14 points inscrits en fin de match).

Il y aurait donc une « Sexton dépendance »  ?
JC : Non car les Irlandais réussissent à s'imposer sans lui. Mais l'animation offensive n'est pas digne d'une équipe classée 3e de Rugby World. Keatley, Henshaw et Payne n'ont que 10 sélections. Joe Shmidt n'était vraiment pas content car il sent que les Français vont être très menaçants si les Irlandais continuent de jouer comme ça.


Sexton serait le sauveur du jeu irlandais... il est pourtant bien terne avec le Racing. A quoi joue-t-il ?
JC : Au sujet de sa forme physique, son problème sur les commotions cérébrales a simplement obligé les staff à l'écarter pour le premier match. Quant à son avenir, le demi d'ouverture s'est rendu compte qu'il se mettait en danger en s'éloignant de sa province du Leinster. Son retour est logiquement programmé l'an prochain. On retrouve les mêmes problématiques avec Roberts, Davies et autres... Quand tu regardes Galles vs Angleterre, les moins bons sont ceux qui jouent en Top 14.

Pour quelles raisons à ton avis ?
JC : Le Top 14 est très consommateur d'énergie, sans mettre de préférence pour l'équipe nationale. Les entraînements sont adaptés à la rudesse du championnat, et les joueurs sont logiquement moins en forme au moment de commencer le Tournoi.

As-tu été surpris par un joueur irlandais en Italie ?
JC : On va donc parler des nouveaux joueurs. Le jeune n°8 (Jordy Murphy) a collé au ballon, montrant des choses intéressantes. Le 3e ligne aile, Tommy O'Donnell, qui marque un essai a également marqué les esprits en remplaçant O'Brien, blessé à l'échauffement, au pied levé. J'attendais autre chose du 10 et des deux centres....alors que les ailiers n'ont quasiment pas touché un ballon. La tête d'enterrement de Joe Schmidt à la fin du match en disait long.

Penses-tu que l'Irlande va gagner le tournoi ?
JC : Avec le niveau montré en Italie, c'est certain que non. Mais la réception de l'Angleterre pour la 3e journée laisse penser qu'ils seront en course pour soulever de nouveau le trophée.


Si tu devais donner un conseil à PSA avant d'affronter les Irlandais, quel serait-t-il ?
JC : Concentrer les joueurs irlandais dans les phases de combat, accentuer le travail au près et tenir le ballon. Attention aux boxkicks de Conor Murray pour ses ailiers, les Irlandais produisent assez peu, il faudra donc gêner ce joueur derrière sa mêlée et ainsi mettre la guerre dans les rucks.