6 Nations - Les 5 points à retenir de la victoire du XV de France sur l'Ecosse
6 Nations - Gregory Alldritt a marqué le 3e essai du XV de France.
Ce qu'il faut retenir de la première victoire du XV de France dans le Tournoi des 6 Nations face à l'Ecosse samedi au Stade de France.

Une jeunesse audacieuse

Suite à la défaite en Angleterre, Jacques Brunel avait choisi de rajeunir son XV de départ avec les titularisations de Dupont, Ntamack et Ramos. C'est ce dernier qui s'est illustré le premier en prenant ses responsabilités avec une relance de feu depuis son camp. Avec avoir franchi et mis les cannes, il a servi Penaud qui a remis à Dupont à l'intérieur. Le demi de mêlée stoppée devant l'en-but, c'est Ramos qui a écarté pour son coéquipier Ntamack pour le premier essai du match à la 13e minute de jeu. Globalement, les trois Toulousains ont fait de bons choix au pied comme à la main. On leur pardonne le peu de déchets qu'ils ont eu dans cette partie. Il faut bien que jeunesse se fasse.

De l'envie...

Comme au début du Tournoi contre le Pays de Galles, c'est un XV de France motivé et agressif qui a fait face aux Écossais. Loin d'être échaudés et peut-être vexés par la fessée reçue à Twickenham, ils ont pris le match à leur compte avec une défense agressive au large, notamment sur la deuxième passe, comme dans les rucks. En attaque, les Bleus ont eu cette intention de faire vivre le cuir pour le coéquipier avec sept offloads dans le premier acte contre seulement 4 pour les visiteurs. Ils ont battu deux fois plus de défenseurs que leur adversaire. C'est ainsi qu'ils ont marqué un superbe essai dès la reprise de la seconde période par Huget. A l'origine, Antoine Dupont qui met le feu à la défense mais surtout un par-dessus pour lui-même de Bastareaud et de bons relais de Fickou et Picamoles.

...mais un manque de maîtrise

Cependant, ils ont eu du mal à canalisé toute cette envie et cette volonté de bien faire. En témoigne le nombre de pénalités (8), deux fois supérieur à celui de l'Écosse après quarante minutes. C'est au sol que les Bleus ont manqué de maîtrise, en allant trop loin ou perdant leurs appuis. Dans ce domaine, la fougue de la jeunesse de Bamba et Lambey a été préjudiciable, mais l'expérimenté Huget a aussi failli et été exclu dix minutes. Il s'agit de souligner que les Bleus n'ont pas encaissé de points pendant cette infériorité numérique. Cependant, ils ont surtout vu deux essais par Penaud (8e) et Fickou (31e) leur être refusés pour des en-avants après appel à la vidéo.

Une Ecosse orpheline de ses cadres

On craignait pour l'Écosse quand l'absence de Finn Russell, Stuart Hogg ou encore Huw Jones, elle ne parvienne pas à faire la différence. Après un premier quart d'heure passé à défense, les Écossais ont eu la main sur le ballon sans pour autant en tirer parti. Ils ont enchaîné les temps de jeu avec du rythme mais sans Hogg, Russell ou Jones pour faire la différence individuellement, ils ont bien été contenus en première période. Ils ont connu ses éclats par moment comme cette percée de Maitland avant l'heure de jeu puis cette course d'Hastings à la 69e, mais des imprécisions sont venues contre-carrer leurs plans. À ce titre, le centre Nick Grigg est passé à côté de son match

Une victoire mais...

L'essai de Price pour l'Écosse est intervenu trop tardivement pour changer la donne après celui de Gregory Alldritt suite à une très bonne mêlée. Mais il rappellera aux Bleus qu'ils sont loin d'être champions du monde. En ces temps de vaches maigres, un succès est bon à prendre. Surtout quand il est bonifié grâce au doublé d'Alldritt. Mais le 10 mars prochain, les Irlandais ne se gêneront pas pour punir les Tricolores. Lesquels n'ont pas de marge. La bonne conquête, les relances de Ramos, la qualité de la charnière et les belles intentions ne feront pas totalement oublier les défaites et ce qu'il reste à travailler. On pense notamment au manque de soutien sur les relances, une redistribution défensive et un replacement trop lent après de longues séquences de jeu, ou cette baisse de régime physique dans le deuxième acte.

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La cerise d'abord : Bernie sifflé par le stade (le peuple) pour ses 5 secondes d'écran géant !.. La Révolution en marche ?...
Ensuite oui, Ntamack, Ramos, Dupont, Bamba, Aldritt, la jeunesse au pouvoir... Flagrant pour le Rugbynistère, moinsse pour un Lartot laconique : "Ntamack a été propre..." Sans doute a-t-il fermé les yeux sur son essai, sa merveille de par-dessus brossé pour Fickou, ses passes triées et choisies qui font mouche, sa vista, son abattage défensif quand beaucoup lui promettait le marquage au fer rouge de son "inexpérience" et de son poids léger... Pas de sa faute si Bastareaud n'assure pas la continuité en se tenant à 20m de son ouvreur...
Parce qu'en négatif parfait du rayonnement de ces 5 là, le trio Lauret, Pica, Basta, (et Guirado dans le jeu) a fait comme d'hab' pâle figure, le premier bouffant un essai, le troisième, hors son coup-de-pied-pour-ma-gueule renversant, taillant dans la continuité du jeu debout en creusant des rucks façon Guirado...
Que dire aussi du coaching à la papi, qui laisse sur le pré des joueurs re-cuits, quand Aldritt & Co piaffent de marquer deux essais bonifieurs ?... Ou de ses longues périodes de possession stérile, et dans les zones de marques, où les Français semblent perdus, à la chasse des deux combinaisons et demi livrées par le staff, incapables de s'adapter, de créer, de franchir ou de contourner ?... Là est la faillite de l'attelage Bernie & Jackie, une philosophie qui n'intègre pas la volonté de confisquer le ballon pour en faire quelque chose, et pas plus celle de tendre les pièges à turn-overs...
4 essais validés, pour 4 (?) refusés, une embellie qu'on sait trompeuse mais qu'on prend pour ce qu'elle prouve : l'ode à la jeunesse et le requiem des joueurs à moufles... Un constat qui a semblé énerver Anthony Belleau, auteur d'un running gag de fin de partie avec ses deux touches vendangées... Crise de Mouradite aigüe ?...

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