Les 9 raisons de préférer un match de rugby amateur à une rencontre de Top 14

1. Parce que la TV ça fait mal aux yeux

Et au porte-monnaie également. Si vous voulez voir du (presque beau) jeu vous pourrez en voir du bord des talanquères. S’il fait froid, achetez donc un bonnet à la boutique, ça fera toujours plaisir. Ca aidera surtout les joueurs à partir en voyage.

2. Parce que la FFR paie sa tournée de Canal +

Pourquoi diable payer pour voir du Top 14 si vous pouvez le voir le dimanche à 17 heures autour d’une bonne bière et avec les copains. Ça serait dommage d’y manquer. UNE TV DANS TOUS LES CLUBS HOUSES C’EST BERNIE QUI L’A DIT !

3. Parce que le rugby amateur a aussi ses frasques rocambolesques

Des joueurs qui montent à Paris en Citroën AX, des boucliers pour alimenter le barbecue et même des bus transformés en discothèque, les exemples ne manquent pas. Il n’y a pas à dire, nous aussi on sait s’amuser.

Rugby Amateur - Insolite : les rugbymen de Bazet montent à Paris au volant de la voiture customisée du club4. Parce qu’il faut participer à l’économie de ces clubs

Quitte à lâcher de l’argent dans un stade, autant que ça soit pour payer la bourriche. Ou payer votre tournée devant le match. Ou s’acheter un sandwich à la ventrêche. Ou un deuxième. Ou une bouteille pour fêter la victoire (ou la défaite aussi). Oui ça peut vite déraper, mais vous participerez à la vie du club de votre village. Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour le trésorier.

5. Parce que les gabarits sont atypiques

Autant en Fédérale, vous allez voir des mecs gaulés, à fond de muscu, qui ne mangent pas de gluten. Autant chez les sans-grade, c’est le seul endroit où vous verrez un demi d’ouverture avec un physique de talonneur (voire l’inverse).

6. Parce que le public

La tribune d’un stade, en série notamment, est un lieu d’expression énorme. Une fois perché au-dessus du terrain, vous pourrez vous prêter à des envolées lyriques à faire pâlir les plus grandes plumes de notre siècle. Petit florilège. (Attention toute ressemblance à des cas existants serait purement fortuite).

• « Eh l’arbitre ! EH L’ARBITRE ! … Mes couilles ! » : Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, Acte II scène 3.
• « Oh l’arbitre t’es maître-nageur pour les laisser plonger comme ça ?! » : Prends ça Jimmy Punchline !
• «Le 4 t’es un enc* 'va falloir venir à la maison ! » : Oui, c’est souvent un seconde ligne qui est pris à parti. Allez savoir pourquoi.
• « Ooooh ! OOOOOOOOOH ! EEEEEH ! » : deux mamans qui se disputent parce que le petit s’est fait violenter. Même s’il ne l’a pas volé avec son arrogance des 19 ans.

7. Parce que des anciens pros choisissent le rugby amateur

Manny Edmonds, Benjamin Noirot mais aussi Jalil Narjissi pour ne citer qu’eux. Ils ont choisi de faire le chemin inverse « pour retrouver les Valeurs du rugby de village ». Autrement dit, mettre des culs, se balader et se la coller comme jamais, balec’.

Rugby amateur : Manny Edmonds sort de sa retraite et signe en 1ère série8. Parce que c’est un mode de vie

J’ai dit mode de vie, je n’ai pas parlé de « valeurs » dont la définition est fumeuse, qu'on se le dise. Jouer en amateur c’est : s’entrainer deux fois par semaine. Le dimanche, manger ensemble des pâtes au beurre (ou du beurre aux pâtes). Des déplacements en voiture parce que le bus c’est cher et qu’on veut partir en voyage. Des dirigeants du club qui sont là pour tracer les lignes et ouvrir la buvette. La caisse que tu fais après le match. Chanter à poil dans les vestiaires (habillé c’est moins bien). Se faire engueuler par le/la président(e) parce que le club house c’est Bagdad. C’est aussi le rugby des copains. C’est tout ça et plus encore.

9. Parce que c’est aussi un état d’esprit

En allant voir un match de rugby amateur, ne vous attendez pas à voir des chistéras, des coups de pieds de 70m ou des essais de 100m. Bon ça peut arriver, on n’est pas des « momoy » non plus, mais c’est rare. Le rugby amateur c’est le terroir, les cocottes là où il y a des trous béants, les derbys dans la boue, des mêlées relevées, l'éponge magique sur un crâne fendu. Et caetera et caetera.

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Vous l’avez compris, si vous êtes choqué et déçu de ce professionnalisme, déplacez-vous dans vos villages, le dimanche à 15h, même ceux qui n’ont jamais joué pourront comprendre. Maintenant que vous avez la chanson en tête ne me remerciez pas. Allez viens, on est biens.