De la Bretagne au Colorado : l'incroyable parcours de Xendy Tatibouët jusqu'à la Major League Rugby
De la Bretagne au Colorado : l'incroyable parcours de Xendy Tatibouët jusqu'à la Major League Rugby.
Non, Mathieu Bastareaud n'est pas le seul Frenchy à évoluer en Major League Rugby. Retour sur le joli parcours de Xendy Tatibouët.

Il est passé par le championnat universitaire sud-africain, par Randwick en Australie et il est maintenant talonneur aux Raptors de Colorado, en MLR. Il est pourtant Français et n’a joué... que six mois dans l’Hexagone, à Redon (Bretagne). Xendy Tatibouët (26 ans) a grandi à La Réunion. Marié, père de deux filles, c’est un voyageur infatigable qui rentre régulièrement sur l’île jouer le Top 6 Océan avec l’équipe de l’Etang Salée Rugby club.

Il a répondu à nos questions.

Salut Xendy ! Peux-tu te présenter à nos lecteurs, en quelques lignes ?

Je suis né à Lorient, en Bretagne, et j’ai grandi à l’île de la Réunion jusqu’à mes 15 ans où je suis parti en Afrique du sud pour mon lycée. J’ai passé quatre ans en Afrique du sud. Je suis ensuite partie en Australie, pour mes études supérieures à l’Université, où j’ai passé trois ans. C’est là que j’ai rencontré ma femme, Tiffany. Nous sommes partis aux Etats-Unis ensemble et j’y habite depuis cinq ans. Je viens juste de signer avec les Colorado Raptors cette année.

Quel est ton parcours de joueur de rugby ?

J'ai touché mon premier ballon en Afrique du sud. J’étais à l’école Saint George College, dans le Natal. J’ai commencé là-bas, pendant quatre ans. Après ça, j’ai continué, en Australie, j’ai joué à Randwick à Sydney, et à l’université de la Saint James Coast pour deux saisons. Après ça, j’ai un petit peu arrêté, j’ai fait une pause quand je suis venu habiter aux Etats-Unis parce qu’avec ma femme, on a eu deux enfants, deux petites filles. Du coup, j’ai pris une pause au rugby et j’ai repris un an avant d’être pris aux Colorado Raptors. Je viens de signer avec eux pour la saison 2020, en MLR.

Tu n’as jamais joué en France ?

Si, j’ai joué en France ! Pendant six mois, quand j’attendais mon visa, ma carte verte pour venir habiter aux Etats-Unis. J’étais chez mes grands-parents, j’habitais à Redon. Donc j’ai joué pour Redon pendant six mois. Et oui j’aimerais bien venir rejouer en France… Après, où ? Ce n'est pas trop important. Mais j’ai quand même un petit faible pour le RC Vannes.

Comment as-tu atterri au sein de la franchise de Colorado ?

Ça c’est fait un peu du jour au lendemain. J’étais en vacances en métropole, à La Boule auprès de la famille. Et j’ai reçu un mail du président du club, qui me disait que j’étais conseillé par quelqu’un, je ne sais d’ailleurs toujours pas par qui. Mais j’ai été conseillé par quelqu’un pour venir faire les tests, en septembre. Du coup j’y suis allé, ça devait durer une semaine, mais au bout de deux jours ils m’ont offert un contrat et voilà… un mois après, j’étais dans le Colorado, à m’entraîner avec les gars.

Quelles sont tes ambitions personnelles et celles de l’équipe ?

Déjà celle de l’équipe, c’est de gagner le titre. Je pense qu’on a une bonne chance cette année, on a un bon collectif et je pense que ça va marcher. Et sur un plan personnel, c’est de travailler sur moi-même, d’atteindre mon meilleur niveau cette année, c’est-à-dire physiquement et mentalement.

Dans ton équipe quatre joueurs ont évolué en France (Rene Ranger, Tomas Quilan, Zak Taulafo et Digby Ioane), tu en parles avec eux?

Alors oui on a parlé, on parle des différences qu’il y a entre les deux championnats et on parle aussi de leur parcours en France. Et je sais que Zak, il habite toujours là-bas, du côté de Ceret. Mais après, pas plus que ça, on se concentre sur ce qui nous attend durant cette saison 2020… plus qu’autre chose.

Est-ce que tu envisages, comme Richard Tardits autrefois, de représenter les USA au niveau international ?

Déjà je sais même pas qui est Richard Tardits… ça devait être bien avant mon époque ! Mais oui pourquoi pas, si on me donne cette chance un jour ! Mais bon, pour l’instant, j’ai encore du travail avant d’en arriver là.

Tu as connu le rugby en Afrique du sud et aux Etats-Unis. Tu peux nous faire une comparaison entre les deux pays ?

Le rugby en Afrique du sud et aux Etats-Unis, c’est complètement différent. Déjà en Afrique du sud, je jouais pour mon école, c’est un rugby beaucoup plus rustre. Aux Etats-Unis, c’est un rugby nouveau, ça vient juste de commencer. Donc c’est sûr qu’il y a une grosse différence, mais après le rugby aux Etats-Unis est en train de se développer et de devenir de mieux en mieux.

Le potentiel aux USA semble énorme, non ?

Oui, je pense qu’il y a un énorme potentiel aux USA pour en faire une nation majeure du rugby. Quand on voit le gabarit des mecs... Que ce soit d’ailleurs dans les autres sports, le football américain, le basket. Je pense que si le rugby était arrivé aux Etats-Unis bien avant, ce serait déjà une très grosse nation du rugby aujourd’hui, et je pense qu’il y a encore la place.

Dans cinq à dix ans, je pense qu’on va voir les USA comme une grande nation du rugby mondial. Ce qui bloque ? Oh, il n’y a pas grand chose qui bloque… Peut-être la mentalité des Américains ? Puisqu’il ne connaisse pas encore trop le rugby, il faut leur donner du temps. Ils vont apprendre à connaître et je crois qu’ils vont vraiment aimer et y adhérer. Quant au public, oui, il y a de plus en plus de monde qui vient aux matchs et du coup, c’est cool. C’est grâce à eux que le sport grandit.

On termine cette interview avec une anecdote, attention, tu dois faire sourire nos lecteurs !

J’en ai une ! La première fois que je suis arrivé aux Etats-Unis, je jouais dans un club en Arkansas. C’était à l’époque où je fumais des cigarettes et à la mi-temps, j’en fumais souvent une. Les mecs hallucinaient : ici, ils n’avaient jamais vu ça. Bon voilà pour la petite anecdote. Bon maintenant, je ne fais plus ça, c’était avant !

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  • breiz93
    95469 points
  • il y a 4 ans

@RÉGIS DUFOUR
En vacances à La Boule...., tu vas te retrouver à être obligé de faire l'aller retour de la plage sur les mains.
La plage de La Baule fait 5km sans compter Pornichet et Le Pouliguen... c'est long sur les mains.

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