La Coupe de l'Immonde N°11
Découvrez l'équipe nationale de rugby irlandaise...
La Coupe de l'Immonde N°11
La Coupe du Monde débute bientôt, et pour vous aider à patienter on continue de vous présenter les équipes qui prendront part à cet événement interplanétaire. Aujourd'hui, on passe à la Poule C et on débute avec l'équipe d'Irlande, dégueulasse lors des matchs de préparation, mais conservant tout de même un bon potentiel d'outsider. Pour cette occasion, Ovale Masqué est sorti de sa retraite d'ermite. Il faut dire que notre héros apprécie tout particulièrement ce pays qu'il a déjà visité et où il retrouve presque tout ce qu'il aime dans la vie : de la pluie, de la bière et des jeunes filles rousses éméchées...

Présentation : Le XV d'Irlande


La République d'Irlande est une petite île au nord de l'Angleterre, connue pour avoir subi toutes sortes de catastrophes au cours de âges : invasions barbares, guerres d'indépendance, guerres civiles, famines, grèves de la faim, crise économique majeure, naissance de Bono.. sans oublier tous ces essais plantés par ce salaud de Vincent Clerc. Cette histoire tourmentée semble expliquer la tendance naturelle de la population Irlandaise à l'alcoolisme. La boisson nationale est la Guinness, une bière aussi brune que la rivière Liffey qui traverse Dublin. Peut être justement à cause des gens qui vomissent dedans tous les soirs d'ailleurs. Le plat national est l'Irish Stew, un pauvre morceau d'agneau accompagné de trois patates. C'est infect, mais là encore ça passe beaucoup mieux avec une sauce à la Guinness. L'Irlande est également réputée pour ses beaux paysages, ses lacs, sa pluie et sa musique traditionnelle. Bien que celle-ci ait engendré bien des malheurs, comme la BO de Titanic ou les « Lacs du Connemara » de Michel Sardou.

Sportivement, l'Irlande n'est pas une grande nation. Les victoires (rares) comme les défaites (nombreuses) demeurent néanmoins un bon prétexte pour boire, et c'est en cela que le supporter Irlandais est éminemment sympathique. Il est également un grand voyageur, comme s'il cherchait désespérément à fuir le climat de son île, mais on ne comprend vraiment pas pourquoi. Véritable pays de rugby, l'Irlande ne possède pourtant pas un palmarès très glorieux avec 19 victoires en Tournoi des 6 Nations et 2 Grands Chelems. C'est moins bien que l'Ecosse. Et oui. En Coupe du Monde, c'est encore pire. Jamais les Irlandais n'ont réussi à dépasser le stade des quarts de finale, alors que l'Argentine, le Pays de Galles, et même ces satanés Ecossais en ont été capables à une reprise. Il est d'ailleurs à noter que les Irlandais sont les victimes favorites des Pumas, qui ont éliminé les verts dès les phases de poule en 1999 et en 2007.

Le spectre d'une élimination prématurée ressurgira sans doute à nouveau cette année : à défaut de rencontrer l'Argentine, le XV du Trèfle devra faire face à l'Italie, qui, comme chacun le sait est constituée à 80% de joueurs argentins. Leur dernière opposition lors du Tournoi des 6 Nations (victoire étriquée 13 à 11 à Rome) n'incite pas spécialement à la confiance non plus. Pourtant, l'Irlande peut être l'équipe surprise de la compétition. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle possède sa meilleure génération depuis bien longtemps, avec 90% de l'effectif du Leinster, champion d'Europe en 2009 et en 2011, un savant mélange d'expérience (surtout), et de jeunesse (un peu). Rappelons aussi pour ceux qui ne s'en souviennent pas que l'Irlande a fait le Grand Chelem en 2009, donc il n'y a pas si longtemps. Bon, certes, la France l'a fait aussi en 2010, et tout le monde l'a déjà oublié...

Rivalité(s) :


L'Angleterre, comme tout le monde (et eux ont probablement pas mal de bonnes raisons), mais aussi l'Irlande du Nord à cause d'une sombre histoire de religion. Néanmoins, à la Boucherie, on s'en fout pas mal, le seul Dieu en qui nous ayons foi étant Bacchus. A noter tout de même que le XV du Trèfle unit les irlandais du nord et du sud, et que cela demeure une exception en sport collectif. Comme quoi, l'esprit rugby tout ça, c'est pas que des conneries.

Hymne(s) :


Pour les raisons citées au dessus, en 1995, la Fédération Irlandaise de rugby a commandé un hymne consensuel au compositeur Phil Coulter, censé représenter l'unité de l'équipe de rugby irlandaise. Cela a donné « Ireland's Call », un hymne bien sympa mais pas forcément apprécié de tous les supporters, à cause de son manque de légitimité historique. Lors des matchs à Dublin, le Ireland's Call est d'ailleurs suivi du « Soldier's song », l'hymne officiel de la République irlandaise. Pour ne fâcher personne, on vous propose les deux, depuis les tribunes de Croke Park.



La star : Brian O'Driscoll


Tous les ans, on annonce qu'il est cramé. Tous les ans, il prouve le contraire. Certes, il n'est plus aussi rapide et perforant qu'il y a quelques années, mais il a toujours ce petit truc qui lui permet d'être décisif dans les moments importants, et de planter des essais de raccroc dont même un talonneur aurait honte. Il vient d'ailleurs de battre le record d'essais marqués dans le Tournoi, ce qui n'est quand même pas mal quand on sait qu'il a joué la majeure partie de sa carrière avec Ronan O'Gara en 10. Pour sa dernière Coupe du Monde, notre rouquin aux 112 sélections devrait être encore une fois associé à Gordon D'Arcy, un peu à la masse ces derniers temps. C'est la paire de centre la plus expérimentée au monde (46 associations, sans compter celles sous le maillot du Leinster). En France, Marc Lièvremont a lui aussi décroché un record en testant 46 paires de centre différentes depuis 2008. Chacun son style.

Les exploits de Brian à travers les âges :



Le joueur à suivre : Sean O'Brien


Sean O'Brien n'est plus vraiment une révélation. Mais à la vitesse où l'Irlande renouvelle son effectif, c'est pas évident de trouver mieux. Meilleur joueur Irlandais du Tournoi, élu meilleur joueur tout court de la Heineken Cup, le flanker surpuissant et superactif du Leinster n'est plus un inconnu, et formera avec Heaslip, Ferris voire Wallace, une des plus belles troisième ligne de la compétition. Ce sera l'occasion pour lui de confirmer au très haut niveau. A ne pas rater, son probable duel avec l'Australien Rocky Elsom, qu'il a presque réussi à faire oublier au Leinster...



Le joueur à suivre de loin : Paul O'Connell


Il fut un temps où Paul O'Connell était le roi de la jungle. Du haut de ses 2m22; selon les livres d'histoire irlandais, il faisait régner la terreur dans tout le rugby européen. Un coup de poing par ci, un rucking par là, 124 hors-jeu par match... le tout avec la bénédiction des arbitres, admiratifs. Amoindri par de nombreuses blessures depuis plusieurs mois, Paul a perdu de son niveau sur le terrain. Pire, maintenant quand il fait des conneries, il se prend des suspensions... Attention tout de même, avec plusieurs mois de repos, Paul pourrait revenir encore plus méchant. Saluons aussi le retour de Jerry Flannery, lui aussi longtemps écarté des terrains pour cause de blessure. On attend avec impatience la balayette sur James O'Connor.

Paul O'Connell est un boucher, mais c'est aussi un grand leader. Il nous le montre dans cette vidéo où il galvanise ses coéquipiers avec un accent irlandais des plus délicieux. On ne sait pas ce qu'est la « Fucking manic agression », mais on suppose que c'est un nom de code pour une combinaison en touche...



Le joueur qui suivra la Coupe du Monde chez lui sur son canapé : Peter Stringer


On aurait pu citer Tomas O'Leary, Luke Fitzgerald, Shane Horgan ou encore Trevor Brennan (à la Boucherie Ovalie, on attend toujours la fin de sa suspension...) mais nous avons préféré vous parler de Peter Stringer. Certes, cela fait déjà quelques années que le Leprauchaun dégarni du Munster n'est plus un titulaire en puissance. Mais son absence dans le groupe a quand même de quoi surprendre (surtout après l'éviction d'O'Leary). Derrière le probable titulaire Reddan, Declan Kidney a préféré sélectionner Isaac Boss (Leinster) et le jeune munstermen Conor Murray. Stringer, 98 sélections, ne passera donc pas la barre des 100 capes. Mais le plus triste dans l'histoire sera surtout Ronan O'Gara, qui perdra là son doudou et son ami d'enfance. Regardez comme ils sont mign... enfin... comme ils sont petits sur cette photo collector.

Le joueur qui va faire s'arracher les cheveux aux commentateurs : Donnchadh Fintan O'Callaghan


Franchement, c'est quoi ce prénom ?

Le coach : Declan Kidney


L'ancien entraîneur du Munster double champion d'Europe, mais aussi de l'Irlande victorieuse de la Coupe du Monde de -19 ans en 1998, a connu un parcours mitigé depuis qu'il a pris la tête du XV du Trèfle. Avoir ramené le premier Grand Chelem depuis 61 ans joue certainement pour lui. Par contre, on peut regretter le jeu pratiqué, bien pâle comparé à celui du Leinster, malgré un effectif presque identique. Son indécision sur les postes de la charnière (un coup O'Gara, un coup Sexton, une certaine obstination à titulariser O'Leary pour finalement le virer à deux semaines du Mondial) a également provoqué beaucoup d'arrachages de cheveux roux au cours de ces derniers mois. Ça ne l'a pas empêché de prolonger son contrat à la tête du XV du Trèfle jusqu'en 2013...

Style de jeu :


Dominer les matchs, garder le ballon, enchaîner les passes et les retours intérieurs prévisibles, puis perdre à la fin. Sauf tous les deux ans contre l'Angleterre, où étrangement, ils parviennent à jouer comme des dieux celtes déchaînés.

Scénario idéal :


Après avoir perdu avec les honneurs contre les Australiens en match de poule, les Irlandais atomisent tranquillement les USA, la Russie puis l'Italie, pour s'offrir un quart de finale contre l'Afrique du Sud. A cause de la ressemblance des maillots des deux équipes, l'arbitre ne comprend rien à l'action et décide de ne pas arbitrer les rucks. Les Irlandais utilisent donc leur grand point fort, la triche, et se qualifient pour la première demi-finale de Coupe du Monde de leur histoire en remportant le match sur le score de 9 à 6. Suivront deux branlées : contre les All Blacks en demi, et évidemment, contre l'Argentine pour la 3ème place.

Scénario catastrophe :


Après avoir perdu par 60 points d'écart contre l'Australie, les Irlandais s'inclinent contre leurs cousins américains, qui tenaient à rappeler la grandeur de l'Amérique à tous ces losers qui ont tenu à rester sur leur petite île pourrie. Une troisième défaite contre l'Italie (drop de Parisse à la 89ème) scelle définitivement le sort Irlandais. Le pays sombre dans l'alcoolisme, encore un peu plus.

Le pronostic :


Losers un jour, losers toujours. Les Irlandais se qualifieront effectivement pour un quart de finale mais perdront contre l'Afrique du Sud à l'issue d'un piteux match disputé sous la pluie. Brian O'Driscoll, qui aura soigné ses stats en signant un sextuplé contre la Russie, pourra terminer sa carrière internationale paisiblement et s'attaquer à la résolution de la crise économique qui touche le pays.

Bonus track


Vous vous êtes toujours demandé qui était le plus fort entre Brian O'Driscoll et Bono ? Non ?! Bon ben, on vous donne la réponse quand même.

Crédits :


Ovale Masqué avec l'aimable participation de l'équipe de la Boucherie Ovalie. Merci à Capitaine pour le drapeau et à Agnès pour avoir déniché la photo collector d'O'Gara et Stringer et à Sylvie pour son hospitalité catalane et ses bières au frigo.
Si vous aussi vous aussi vous pensez que Sean O'Brien est un surhomme élevé dans un sous sol secret de la Guinness Factory à Dublin, venez nous aimer d'amour sur la page Facebook de l'Immonde du Rugby ou bien aussi sur celle de la Boucherie Ovalie.


Dans la même série :


Poule A:

La France par Ovale Masqué
Les Iles Tonga par Ovale Masqué
Le Canada par Fourchette & Desman
La Nouvelle-Zélande Par Vern Crotteur
Le Japon Par Capitaine

Poule B:

L'Angleterre Par Poteau Feu
L'Argentine Par Ovale Masqué et Ovale de Grace
La Roumanie Par Capitaine
L'Ecosse Par Damien Try
La Géorgie Par Capitaine

A venir : La Russie ou les USA, de toute façon, ça intéresse qui ?
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  • Harry
  • il y a 13 ans

Assez drole les commentaires sur l'équipe d'Irlande - mais visiblement en géographie vous n'êtes pas bons. Irlande au nord de l'Angleterre ? En ce qui concerne le sport en Irlande, le football Gaelic se situe loin devant le Hurling, suivi du Foot ou 'soccer' et peut-être même le Golf avant le rugby qui n'est qu'n sport mineur en ce qui concerne le nombre de pratiquants.

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