VIDÉO. France - Angleterre : L'analyse de la presse britannique sur le Crunch
Tournoi des VI Nations : France - Angleterre vu par la presse britannique.
France - Angleterre : La presse britannique analyse le Crunch. Les performances de Yannick Nyanga et de la mêlée française plébiscitées. Mathieu Bastareaud, lui, prend cher.
Au lendemain de la victoire de la France contre l'Angleterre en ouverture du Tournoi des VI Nations, continuons notre revue de ce Crunch 2014. Après avoir observé les réactions des joueurs à chaud dans les vestiaires, puis celles du monde l'Ovalie sur Twitter, intéressons nous cette fois au point de vue de la presse anglaise, souvent pertinente et objective.

Si on pu constater que d'anciens joueurs anglais comme Will Greenwood ou Lewis Moody s'étaient montrés très fairplay à l'égard de la France, qu'en est-il des journalistes ? Et bien là aussi, on constate que nos « meilleurs ennemis » restent particulièrement classes dans la défaite. Une défaite qu'ils jugent même presque... satisfaisante !

Le site Planet Rugby reconnaît ainsi que les Français ont été excellents dans les 30 premières minutes du match, avant que le match ne tourne « au cauchemar » pour eux. Selon le journaliste anglais Ben Coles, les performances de Yannick Nyanga et de la mêlée française ont été les éléments essentiels de cette victoire. Il précise que Thomas Domingo « n'a fait qu'une bouchée de Dan Cole », pourtant réputé comme un des plus solides pilier droit du monde, et s'étonne du fait que Nyanga ne compte que 35 sélections à 30 ans, lui qui a été boudé pendant l'intégralité du mandat de Marc Lièvremont. Les statistiques du toulousain sont en tout cas éloquentes sur ce match : 44 mètres parcourus sur 5 courses, 12 plaquages, 4 prises de balles en touche et 7 défenseurs battus.

Chez les Anglais, Coles souligne l'excellent match du demi de mêlée Danny Care, qui a après avoir connu une carrière faite de hauts et de bas à cause d'un comportement extra-sportif douteux, semble enfin s'imposer comme le meilleur N°9 anglais. Selon lui, Owen Farrell a également réalisé sa meilleure prestation avec le XV de la Rose, en montrant plus de maturité et de maîtrise que l'année passée. Joe Launchbury, Courtney Lawes, Tom Wood et Billy Vunipola ressortent également avec les honneurs pour leur impressionnant abattage sur le terrain. Au rayon des déceptions : l'alignement et les ballons perdus dans ce secteur lors des moments importants. Il pointe notamment une touche à 5 mètres de l'en-but français et un lancer raté par Tom Youngs au moment où les Anglais auraient pu mettre leurs adversaires KO avec un troisième essai. Des détails qui tuent, car avec 59% de possession et 63% d'occupation, ainsi que près de 100 mètres de plus parcourus que leurs adversaires avec le ballon, les Anglais ont statistiquement dominé les débats.

Le sélectionneur Stuart Lancaster est lui apparu très fier de ses joueurs, et a affiché un discours des plus optimistes malgré la défaite. Il considère en effet que ses soldats ont réalisé un grand match. Mais il déplore que son équipe, très jeune (25 ans de moyenne d'âge) soit encore un peu tendre lors des grosses rencontres. Cela s'était déjà vu l'année dernière contre le Pays de Galles. Alors qu'ils étaient en passe de réaliser le Grand Chelem, les Anglais s'étaient complètement effondrés à Cardiff.

C'était une grande performance dans beaucoup d'aspects. Nous sommes très fiers. Quand nous aurons surpassé la déception, nous retirerons beaucoup de choses positives de ce match (…) Les matchs ne se perdent et ne se gagnent pas sur une seule action. Tout compte à ce niveau. C'était un grand Test Match entre deux grandes équipes. (…) Notre performance éclipse le résultat, mais nous avons besoin de gagner des gros matchs (…) 5 joueurs de notre pack obtenaient aujourd'hui leur première titularisation en France. C'est le pack le plus jeune du Tournoi et ils ont été très bons (…) La façon dont nous avons su remonter le score à 16-3 était superbe (…) Les rebonds ne nous ont pas été favorables. Mais nous ne pouvons pas contrôler certaines choses. Nous devons nous mettre hors d'atteinte pour éviter ces coups du sort (…) Nous pouvons prétendre à la victoire finale de ce Tournoi. »

Impression positive partagée par Paul Rees de The Guardian. Si l'Angleterre ne gagnera pas encore le Grand Chelem cette année (le dernier date de 2003, soit une éternité pour eux), selon lui les hommes de Lancaster paraissent être des concurrents plus crédibles à la victoire finale que les Français. Pour lui, les Bleus ont manqué de maîtrise et d'organisation. Chez les Anglais, il a mis en valeurs les belles performances d'Owen Farrell, Jack Nowell et Luther Burrell, ainsi que les rentrées de Ben Morgan et Mako Vunipola, impressionnants de puissance. Mais il regrette la sortie prématurée de Jonny May, qui a forcé Mike Brown à passer à l'aile, tandis qu'Alex Goode est entré à l'arrière. Selon lui, Goode ne défend pas de façon exemplaire sur les deux derniers essais français, et cela « n'est pas la première fois qu'il se montre fragile dans ce domaine ». De manière générale, Rees estime que le banc français était meilleur que celui des Anglais, les entrées de Machenaud, Maestri, Fickou et Szarzewski, pour ne citer qu'eux, s'étant révélées convaincantes.

Le Guardian a également noté les joueurs français. Yannick Nyanga et Louis Picamoles sont les bons élèves avec un 7/10, même si l'auteur de l'article, Ian Malin, considère que le N°8 français a souffert de la comparaison avec Billy Vunipola. Mathieu Bastareaud obtient la plus mauvaise note avec un 4. Doussain, Plisson, Kayser et Fofana s'en sortent avec un petit 5/10.

Sur le Mirror, la légende du Pays de Galles et des Lions Britanniques Phil Bennett affirme que le XV de la Rose doit continuer de faire confiance à ses « kids ». Pour lui, l'Angleterre aurait dû tuer le match après son comeback en seconde mi-temps, mais le manque d'expérience des jeunes joueurs a pesé face à une équipe française plus rodée aux grandes rencontres et évoluant devant son public. La France a été chanceuse, avec une dernière attaque « jouée à pile ou face ». Le XV de France ne l'a pas vraiment impressionné et la cible principale de sa critique est là aussi Mathieu Bastareaud, accusé de « ralentir l'attaque ». Il reconnaît cependant que cette victoire pourrait agir comme un déclic et permettre aux Bleus de lancer leur Tournoi, qui on le sait, se joue souvent sur la dynamique du premier match.

Egratigné par le Guardian et le Mirror, Mathieu Bastareaud a également subi les critiques d'ESPN Scrum, qui affirme que le débutant Luther Burell a éteint le toulonnais. Ce même site signale également le match très discret de Wesley Fofana. Là encore, c'est la performance de la première ligne française et de Yannick Nyanga (« même si les téléspectateurs ont fait le choix de la facilité en nommant Yoann Huget homme du match après son doublé ») qui sont mises en valeur.

Que pensez-vous des conclusions de la presse anglaise sur ce Crunch ?

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Premierement, pour le cas Bastareaud on attend pas de lui qu'il contourne la défense tel Fickou. Basta c'est cette nouvelle génération de centre qui pèse physiquement sur l'adversaire, qui crée des points de fixation etc ...
Deuxiement, merci pour ce pseudo cours de rugby mais je connais les placements d'un centre. Selon toi le pb viendrait de Fof et Basta qui ne savent pas se placer ... Du délire !
Je ne jette pas la pierre sur Plisson mais il a trop joue a son compte, c'est un fait.

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