SUPERSEVENS : Quels joueurs se sont révélés lors de cette première édition ?
Antoine Gibert désigné homme du tournoi lors de ce Supersevens.
On ne va pas se mentir : on s'est régalés samedi dernier en regardant le Supersevens ! Mais qui est sorti du lot ?

Les fans de rugby à 7 l'attendaient avec impatience ! C'est enfin arrivé ! Samedi 1er février, à la Paris la Défense Arena, s'est déroulée la première édition du Supersevens, un championnat de rugby à 7 professionnel rassemblant les clubs du Top 14 et deux équipes invitées : Monaco et les Barbarians. Si les adeptes de la discipline redoutaient certainement un jeu « quinziste » pour la plupart des équipes, le rugby à 7 étant très différent, ils ont pu se rassurer en voyant la prestation de formations comme Pau, le Stade Français, la Rochelle ou encore le Racing 92, sacré premier champion de France à 7. 

Pendant 12h, les supporters ont pu apercevoir les plus beaux cadrages-débordements, les plus belles passes, les meilleurs offloads, lors d'une journée qui va rester gravée dans la mémoire du rugby français. Un pas majuscule pour la poussée de ce sport en France, désormais discipline olympique et véritable vecteur de formation pour les joueurs du XV. Les joueurs, parlons-en. Tous licenciés et sous contrat aujourd'hui du Top 14 à la Fédérale 1, voire avec la FFR ou à l'étranger, ils s'en sont donnés à cœur joie sur la pelouse synthétique de Nanterre, pour le plus grand bonheur des spectateurs. Ces derniers ayant donné de la voix et mis l'ambiance, comme le veut la tradition, pour pousser derrière leurs équipes favorites. Une réussite sur tous les plans donc.

SUPERSEVENS : le Racing 92 champion, voici le classement complet !SUPERSEVENS : le Racing 92 champion, voici le classement complet !Sur le terrain, les favoris, à savoir les Barbarians et Monaco, deux formations composées en grande partie par des spécialistes du 7, ont donné très vite le ton en se qualifiant pour les quarts de finale. D'un autre côté, les équipes peu fournies en joueurs professionnels ou en spécialistes de rugby à 7 se sont vite retrouvées en difficulté. À l'image de Lyon (ayant fait le choix de conserver Jean-Marcellin Buttin et Toby Arnold sur la touche) qui a encaissé un 26-0 d'entrée, de l'UBB sèchement battue par Pau 42 à 7 ou de Bayonne écarté par la Rochelle 35-14. 

Si Bordeaux-Bègles a su remonter la pente face à Toulouse dans la foulée, le LOU et l'Aviron, eux, ont sombré par la suite. 

Le Stade Toulousain, parlons-en. Très attendus, les Rouge et Noir ont déçu par leur prestation, malgré de jeunes pépites qui se sont révélées tardivement dans le tournoi. La faute à des intentions de jeu beaucoup trop individualistes, l'un des dangers dans cette discipline. Agen de son côté, a été l'une des belles surprises du tournoi, même si les Lot-et-Garonnais se sont fait éliminer en quarts de finale. On ne peut pas en dire autant de Clermont, pris également par un jeu d'affrontement plutôt que de déplacement, ce qui n'a amené l'ASM qu'à la onzième place. Même si les Auvergnats ont gagné au moins un match, ce qui n'a pas été le cas de Brive ou de Bayonne qui terminent la journée fanny. Peu d'éloges également pour Montpellier ou Bordeaux-Bègles, qui malgré des choses intéressantes par moment, se retrouvent seulement à la neuvième place ex-aequo. L'une des belles équipes en revanche de la journée fut la Rochelle. Les Maritimes, intégrant le rugby à 7 dans leur cursus de formation depuis plusieurs saisons déjà, ont démontré qu'ils possédaient des automatismes liés à la discipline. Il leur a peut-être manqué un ou deux atouts offensifs supplémentaires, mais ils terminent à une honorable sixième place, défaits par les Baabaas.

À la septième place, à égalité, on retrouve Monaco et Agen qui nous ont aussi régalés par quelques fulgurances. En ce qui concerne le haut de tableau, on a été gâtés par les quatre équipes du dernier carré. Des équipes joueuses, même si Toulon a plus dominé l'aspect physique, ce qui a également fonctionné, qui ont révélé certains talents auprès des superviseurs pour l'équipe de France à 7. Club par club, découvrez les joueurs qui se sont particulièrement mis en avant lors de cette journée.

Agen

Rentrés très forts dans la compétition en éliminant le Stade Toulousain, les Agenais ont de suite attiré les yeux des spectateurs. Une équipe agréable à regarder, menée par l'ancien international de France 7 Julien Jané. Le SUA a révélé de jeunes talents lors de cette étape, comme c'est le cas de Thomas Vincent et qui s'est défait de la défense adverse pour aller franchir la ligne de nombreuses fois ou de Loris Tolot particulièrement en vue. Très bon tournoi également de l'insaisissable Benito Masilevu, ancien membre des Flying Fijians et de Simiuela Vaka.

Barbarians français 

Composée par une grande majorité d'internationaux passés par les différentes équipes de France (Universitaire, Développement ou A), l'équipe des Barbarians faisait partie des favoris du tournoi. Battus par une très belle équipe du Racing 92 en quarts, les Baabaas se sont néanmoins ressaisis pour aller chercher une cinquième place. Parmi les grandes satisfactions, les jeunes joueurs sous contrat depuis cette année avec la FFR. C'est le cas notamment de Joachim Trouabal qui a crevé l'écran par sa pointe de vitesse tout au long de l'étape. Lui qui a déjà connu une sélection avec les Bleus à Cape Town la saison dernière risque de très vite refaire les beaux jours de France 7. Eux n'ont pas encore eu ce plaisir, mais ça ne devrait pas tarder pour Jordan Sepho et Alexandre Benard. Le Réunionnais, qui a signé il y a peu de temps, a montré toute l'étendue de son talent. Habile sous les ballons haut, sa vitesse est également un sérieux atout et il vaut mieux ne pas se retrouver face à lui en 1 vs 1. Il doit maintenant améliorer sa technique gestuelle avec le ballon s'il veut prétendre à une place sur le circuit mondial. Ce dont rêve aussi Alexandre Benard, le Guyannais, ancien pensionnaire de Vannes ou encore de Massy. Il a été très en vue lors des premières rencontres grâce à sa facilité dans les duels.

Crédit vidéo : TOP 14 - Officiel.

Bayonne 

Étape compliquée pour les Bayonnais qui terminent à une triste dernière place. Souvent en difficulté, en manque d'atouts offensifs après la perte de leur seul vrai joueur expérimenté, Paul Couet-Lannes, dès la première rencontre, ils n'ont pas réussi à rivaliser. 

Bordeaux-Bègles

Ils ont commencé le tournoi de la pire des manières en encaissant plus de 40 points par la Section Paloise. Derrière, les Bordelo-Bèglais se sont bien rattrapés en écartant Toulouse. Neuvième du tournoi, l'UBB a tout de même montré de belles choses. Jules Gimbert, le champion du monde U20 a, par ailleurs, régalé la foule à plusieurs reprises. Nicolas Plazy s'est également fait plaisir en démontrant ses skills à diverses occasions. 

Brive

Tournoi sans pour les Brivistes qui finissent la journée avec 0 victoire. Seule satisfaction dans ce groupe, la performance de l'ancien Toulonnais Eneriko Buliruarua qui a su débloquer beaucoup de situations par sa grande qualité technique. Un joueur fantastique à voir évoluer.

Castres

Journée pauvre en résultats également pour le CO qui termine avec une seule victoire à son compteur, face à Bayonne. Si Nakosi a pu faire admirer la classe fidjienne qui l'habite, les Castrais ont été beaucoup trop timides pour mettre en danger les défenses adverses. Armand Batlle et Paul Recor ont été les rares à saisir quelques occasions. 

Clermont

Une décevante équipe clermontoise lors de ce Supersevens. Cantonnée à un jeu affrontement et aux quelques exploits techniques d'Apisai Naqalevu, l'ASM n'a pas rendue la copie attendue lors de cette journée. 

La Rochelle

Des spécialistes du 7, il y en avait côté rochelais et ça s'est vu. À commencer par Pierre Boudehent, qui a participé en 2018 à la Coupe du monde à San Francisco avec l'équipe de France. Son expérience a été un sérieux atout pour les Maritimes, qui ont pu profiter de sa facilité à traverser le terrain. Car être avant à 7 ne signifie pas que l'on ne peut pas effectuer des courses de 60 mètres sans être rattrapé. Ce qui est plus rare à XV. Boudehent est logiquement dans notre équipe du tournoi. Valentin Tirefort a également montré de sérieux atouts, même s'il a dû quitter ses partenaires sur commotion et n'a pas pu terminer le tournoi. Martin Carré s'est tout autant mis en valeur en marquant quasiment sur chacune de ces rentrées.

Crédit vidéo : TOP 14 - Officiel.

Lyon

L'équipe alignée devait être explosive sur le papier avec la présence de Toby Arnold, Jean-Marcellin Buttin ou encore le champion olympique Josua Tuisova. Mais Lyon n'a finalement utilisé aucun de ces joueurs. Blessé, Josua Tuisova n'était pas présent, ce qui n'a pas été le cas des deux autres, même s'ils ne sont pas rentrés. Probablement pas épargnés non plus par les pépins physiques. En leur absence, les Lyonnais ont souffert, même si l'expérimenté Rémy Bouet s'est démené et a parcouru le terrain plusieurs fois pour tenter de remettre son équipe vers l'avant. Ce qui n'a pas suffi, puisque les joueurs du LOU terminent l'étape avec une seule victoire au compteur, lors du dernier match.

Montpellier

Une neuvième place pour le MHR qui espérait certainement mieux de ce tournoi. Quelques coups d'éclats côté montpelliérain, comme ce triplé de Calum Randle (1 sélection avec France 7) face à Brive, le premier de ce Supersevens ou les cannes de Roméo Ballu, auteur d'un doublé également sur ce match, mais beaucoup d'irrégularité. Ils terminent finalement le tournoi sur une victoire face à Clermont 33 à 19 où Calum Randle a pu une nouvelle fois s'illustrer avec un essai et où Martin Devergie s'est particulièrement distingué en débloquant plusieurs situations. 

Monaco

Formée en grande partie par des joueurs venus d'Afrique du Sud et pour certains, faisant partis du groupe élargi des Blitzboks sur le circuit mondial, l'équipe de Monaco était également l'un des favoris des pronostiqueurs. Mais les Monégasques se sont fait surprendre par le Stade Français en quarts de finale, des Parisiens certainement auteurs du meilleur match de leur tournoi. Malgré tout, les joueurs de la Principauté ont su nous faire apprécier leurs qualités, notamment un certain Ronald Brown qui a quasiment transpercé les défenses à chaque ballon touché. Un facteur X déterminant pour la formation dirigée par Paul Albaladejo et Frédéric Michalak. Darren Lance Adonis et Qamani Andrew Kota ont également pu faire valoir leurs skills sous les yeux ébahis des supporters présents à la Paris la Défense Arena.

Pau

C'est très certainement l'équipe de la journée. Dans une ambiance étendue, « sevens » dirait-on, les joueurs de la Section Paloise ont prôné un jeu libéré tout au long de l'étape, qui a donné lieu à de nombreuses satisfactions. À commencer par le talonneur Rayne Barka, champion du monde U20, qui a déposé à plusieurs reprises ses adversaires grâce à sa vitesse. Plus timide en finale, il réalise malgré tout un tournoi d'une grande qualité. De même pour Clovis Le Bail, le demi de mêlée qui a mené d'une main de maître son équipe, inscrivant même un doublé en finale pour tenter de remettre les Béarnais dans la course. Meneur, mais également très bon dans les duels, Le Bail a franchi à de nombreuses reprises comme son partenaire Bastien Pourailly qui a réalisé quelques crochets absolument phénoménaux. Très bonne performance également du jeune Mathias Colombet (22 ans), qui s'entraîne déjà avec France 7 et a participé aux tournois de préparation cet été. Positionné principalement à l'ouverture, il a à de nombreuses reprises semé le trouble dans les défenses et scoré plusieurs fois. Malheureusement pour lui, il ne disputera pas la finale, blessé. 

MAGIQUE : les joueurs de la Section Paloise entrent sur la pelouse avec des bérets !MAGIQUE : les joueurs de la Section Paloise entrent sur la pelouse avec des bérets !

Racing 92

Crédit vidéo : TOP 14 - Officiel

Les voici ! Les premiers champions de France de rugby à 7 professionnels ! Là aussi, de nombreux joueurs sont à mettre sur un piédestale, tant l'équipe du Racing 92 a été souveraine lors de cette journée. Commençons d'abord par Antoine Gibert, le demi de mêlée ou demi d'ouverture, auteur d'un tournoi monumental conclu par un doublé en finale. Il termine logiquement joueur de cet In Extenso Supersevens. Le genre de personne qui pue le rugby et ça se voit très rapidement en rugby à 7. C'est également le cas de Ben Volavola, mais dans un autre registre. L'ouvreur fidjien des Ciel et Blanc a été en un mot : majestueux. Classe lors de toutes ses interventions, délivrant des caviars pour ses coéquipiers, il est dans le style du numéro 5 parfait pour une équipe de rugby à 7. 

Mais une équipe de sevens, ça a aussi besoin de combattants. Qui de mieux dans ce cas que Dorian Laborde. Inépuisable en défense, inarrêtable en attaque, l'ancien joueur de Mont-de-Marsan a été omniprésent lors de ce Supersevens. Certainement l'un des meilleurs joueurs du tournoi. Expérimenté dans la discipline (participation aux JO de Rio en 2016), l'Argentin Juan Imhoff a également montré qu'il lui restait de beaux restes. À l'image de cet essai en solo contre les Barbarians en quarts ou d'un retour fantastique sur un joueur palois en finale. 

Stade Français

Autre formation très agréable à regarder au cours de cette édition : le Stade Français Paris. Menés à la baguette par le sélectionneur de l'équipe d'Algérie à 7 Boris Bouhraoua, les Parisiens ont défendu haut leurs couleurs. Une équipe jeune, renforcée par Clément Daguin, Ruan Combrinck ou encore Charlie Francoz, qui a déployé un jeu taillé pour le 7, même si de petites erreurs, liées à l'excitation, leur ont coûté la finale. Beaucoup de joueurs ont démontré de très belles choses à l'image de Sione Tui, Veresa Tuqovu, William Percillier ou encore Adrien Lapègue, auteur d'une saison pleine de réussite avec son club. Karim Qadiri, ancien pensionnaire de la formation parisienne et désormais en partance pour Grenoble, a été également très à son avantage et s'est montré dangereux sur chacun des ballons qu'il a touchés. Lui qui a été sacré champion de France du Circuit Elite l'été dernier avec les Seventise et qui découvrira la Pro D2 ou le Top 14 la saison prochaine. 

Toulouse

Michel Marfaing (international à XV et à 7) espérait sûrement mieux de ses joueurs. Mais les Toulousains se sont un peu perdus dans cet événement et se sont réveillés trop tard, à l'image de ce 56 à 10 infligé à Bayonne lors de la dernière rencontre. Si Lucas Tauzin nous a offerts quelques skills dont il a le secret, les deux grandes surprises de cet effectif s'appellent Martin Page-Relo et Théo Idjellidaine. Les deux « lutins » du Stade Toulousain ont été les vraies armes offensives des stadistes lors de cette étape et ont traversé le terrain à de nombreuses reprises par leurs simples qualités de vitesse. 

Toulon

Les Toulonnais nous ont surpris lors de cette étape. Procureurs d'un jeu plutôt dur et physique, les joueurs de la Rade terminent malgré tout sur le podium et nous ont également offert un beau spectacle. Stéphane Onambélé et Julien Ory se sont particulièrement distingués par leur puissance physique, qui leur a souvent permis de mettre leur équipe dans l'avancée, quitte à marcher sur leurs adversaires, comme l'a fait à plusieurs reprises l'ancien joueur de Colomiers. Pendant ce temps-là, les Robert Kalani, Thomas Guigon, William Beaudon ou encore le champion du monde U20 Erwan Dridi ont pu faire admirer leurs steps et leurs pointes de vitesse, même si ça n'a pas suffi à faire tomber la Section Paloise en demies (défaite 22 à 21)

La Dream Team de ce premier In Extenso Supersevens :

1
Pierre Boudehent (La Rochelle)
2
Dorian Laborde (Racing 92)
3
4
Antoine Gibert (Racing 92)
5
Ben Volavola (Racing 92)
6
Ronald Brown (Monaco)
7
Joachim Trouabal (Barbarians)
MENTIONS SPÉCIALES
Eneriko Buliruarua (Brive), Stéphane Onambélé (Toulon), Karim Qadiri (Stade Français), Clovis Le Bail (Pau), Martin Page-Relo (Toulouse), Bastien Pourailly (Pau) et Calum Randle (Montpellier).
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  • cahues
    198054 points
  • il y a 4 ans

J'ai pas vu Teddy Thomas avec les vainqueurs, dimanche non plus d'ailleurs.

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