VIDEO. Belgique - Retour sur le titre de champion du Kituro avec le Dacquois Baptiste Lescarboura
Rugby : le Kituro remporte le championnat de Belgique. / Crédit Photo : Facebook : Kituro Schaerbeek Rugby Club
Le Kituro a remporté le championnat belge de rugby avec dans ses rangs, le Dacquois Baptiste Lescarboura qui nous raconte son aventure dans le Plat Pays.
À Dax, tout le monde connaît son nom. Normal, avec un paternel ayant porté le maillot de l'USD pendant toute sa carrière, glanant au passage 28 sélections avec le XV de France. Pourtant, c'est en Belgique que Baptiste Lescarboura commence à se faire une réputation. Et un prénom, à seulement 21 ans. Thierry DuRoutard a pris le volant pour lui poser quelques questions sur son parcours peu commun, sa saison auréolée d'un titre de champion et les spécificités du ballon ovale dans le Plat Pays.

Salut Baptiste ! Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi et la manière dont tu t'es retrouvé en Belgique ?

Bonjour ! Je suis né à Dax et j'ai aujourd'hui 21 ans. J'ai commencé le rugby vers 6 ans avant d'essayer le tennis et le judo mais je suis très vite revenu au ballon ovale. J'ai toujours joué à Dax jusqu'en crabos et j'ai eu la chance d'être champion de France avec la sélection Côte Basque en 2010 avec des joueurs comme Baptiste Chouzenoux, Charles Ollivon ou Maxime Lucu, qui évoluent aujourd'hui au plus haut niveau. Dès que j'ai eu mon bac, même si je n'avais pas encore dix-huit ans, j'ai décidé de partir en Belgique pour devenir kiné. Je voulais surtout partir un peu de chez moi pour découvrir une nouvelle vie, différente de celle connue jusque-là. Grâce à Jérôme Daret - entraîneur actuel de l'USD - qui avait contacté Nicolas Leroux - actuel sélectionneur de Belgique 7s -, je suis allé au Kituro (club de la ville de Schaerbeek, dans le nord-est de la région bruxelloise, ndlr), où je joue encore aujourd'hui. J'ai été reçu très chaleureusement et après avoir joué avec les jeunes un ou deux matchs, j'ai pu intégrer le groupe de la première.

Et aujourd'hui, tu en es où de tes études ? J'imagine que vivre du rugby en Belgique ne doit pas être possible.

Je suis actuellement en 3ème année de Kiné à Bruxelles, il me reste encore un an et j'aurai terminé. Pour ce qui est du rugby, c'est en majorité amateur, quelques clubs payent les joueurs mais à l'avenir, je pense que la majorité des clubs vont finir par donner des primes de match et dédommager les frais de transport des joueurs. Après, l'amateurisme a beaucoup de points positifs car chaque joueur est volontaire, personne n'est forcé de venir aux entraînements. Il y a de la bonne humeur et c'est toujours agréable ! Je ne peux pas vivre du rugby en Belgique mais ce n'était pas le but donc ce n'est pas très important.

Parlons un peu de cette saison. Le Kituro a décroché son 5e titre de champion (son premier depuis 2011) mais était-ce l'objectif en début de saison ?

Le titre, c'était un peu l'objectif mais il fallait d'abord arriver jusqu'aux phases finales, puis aller en finale ! Nous sommes arrivés 4ème au terme de la saison régulière et nous avons joué contre Dendermonde, un club flamand qui a terminé premier du classement. On a réussi l'exploit de gagner chez eux ! L'autre demi-finale opposait l'ASUB à Soignies, les deux autres grosses équipes de la division. L'ASUB (l'équipe de Waterloo) et Dendermonde ont été au-dessus toute la saison, mais ils ont perdu en ½ finale, c'était un peu la surprise.

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Votre saison aura également été marquée par ce match remporté 356 à 3 face à cette même équipe de Soignies, qui avait fait beaucoup de bruit. Cette rencontre était-elle présente dans vos esprits avant cette finale ?

Ce match a fait beaucoup de bruit et c'est toujours dommage qu'on parle du rugby belge sur un truc comme ça, surtout que cette histoire est un gros malentendu.
VIDEO. Belgique - Retour sur le titre de champion du Kituro avec le Dacquois Baptiste LescarbouraVIDEO. INSOLITE. Belgique - Le Kituro bat Soignies... 356 à 3 dans une parodie de rugby Il faut savoir que dans le rugby belge, tout le monde se connaît, donc il n'y avait pas forcement de rancœur contre cette équipe même si ça reste toujours dans les têtes... Pour la petite anecdote, c'était ma deuxième finale avec le Kituro car j'avais perdu la première en 2012. Je voulais vraiment repartir de Belgique en ayant gagné un titre car ce club compte énormément pour moi. Il m'a énormément apporté, pas seulement rugbystiquement. Je considère pas mal de joueurs ou membres du staff comme de vrai amis. Ils m'ont très souvent aidé, intégré à mon arrivée pour faire en sorte que je sois heureux en Belgique. Je suis plus qu'heureux et chanceux d'avoir rencontré des gens comme ça et de vivre à leur coté.

Parlons un peu plus du rugby belge en général. Si tu devais comparer son niveau à celui d'une division française, ce serait avec laquelle ?

Le rugby belge compte beaucoup de divisions et le Kituro évolue en première division, qui compte huit équipes. Comparer le niveau de l'élite avec la France, ce n'est vraiment pas facile sachant que ce sont deux jeux très différents. En Belgique, c'est très rapide, avec beaucoup de mouvements, on accélère beaucoup le jeu avec énormément de terrains synthétiques. C'est moins agressif que des matchs que j'ai pu voir ou jouer dans le sud de la France. Sur des grosses rencontre du championnat belge, ça pourrait être l'équivalent un bon match de Fédérale 2, peut être ?

Le Kituro s'offre Soignies et le titre

Le Kituro Schaerbeek Rugby Club empoche son 5e sacre au terme d'une finale terne, mais ça on s'en fou! Images: EKtv

Posted by Télé Bruxelles Sport on lundi 4 mai 2015

Crédit vidéo : Facebook Télé Bruxelles Sport

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Justement, comment le ballon ovale est-il perçu là-bas ? Tu as senti une progression depuis ton arrivée ?

Le rugby belge est très convivial, mais ce n'est pas non plus le sport national ! Avant, il y le foot, le hockey sur gazon... mais le rugby prend de plus en plus de place et le niveau s'élève très rapidement. L'avantage, c'est quand même l'amateurisme car les gens sont de vrais passionnés. Ce qui empêche son développement ? L'argent, comme toujours, mais les sponsors commencent a s'y intéresser de plus en plus, ce qui permettrait aux joueurs d'être rémunérés, donc d'en attirer plus. La Fédération met en place un pôle et un centre de formation ou des jeunes joueurs sont pris en charge et formés. Certains tentent leurs chances en France, comme Julien Berger (Stade Rochelais), Guillaume Piron (Colomiers) et pleins d'autres. Après, beaucoup de Français viennent faire leur étude en Belgique, ce qui élève encore plus le niveau de jeu.

Quid de la sélection nationale, dont tu portes le maillot ? L'objectif d'une qualification pour le Mondial 2019 est-il réalisable ?

Il y a un super niveau ! Les deux dernières années, nous étions dans le 6 nations B et cette année, nous avons disputé le Tournoi C. Au niveau du 7, nous avons été invité à disputer le Hong Kong 7s et la Belgique a terminé 3ème au GPS de Lyon. C'est pas mal pour un pays où le rugby n'est pas le sport national, et je pense que ce n'est qu'un début, avec toutes les structures qui sont mises en place. De nombreux joueurs de l'équipe nationale évoluent en Top 14, Pro D2, Fédérale 1 et 2. On a deux joueurs qui évoluent d'ailleurs à Lille, promu en Pro D2. L'avenir au niveau international est vraiment super intéressant. Pour le Mondial 2019, ça sera sûrement très compliqué mais pas impossible, il y a deux ans, l'équipe rivalisait avec les Géorgiens, les Portugais et les Espagnols, donc c'est très encourageant. Personnellement j'ai maintenant six sélections, ça fait un an que je peux jouer avec la Belgique, après avoir vécu trois années là-bas.

Enfin, dernière question : d'une manière plus générale, comment vois-tu l'avenir à titre personnel ? Si la possibilité de revenir jouer en France se présentait, la saisirais-tu ?

Je suis parti de chez moi, où le rugby est un peu une religion, donc j'avais mis de côté le fait de vivre un jour de mon sport. C'est encore le cas aujourd'hui : je privilégie mes études mais ce n'est pas pour autant que je ne m'investis pas dans mon sport. J'ai eu la chance de vivre des moments géniaux avec mon club et avec l'équipe nationale, ce sont des super souvenirs. Il me reste un an, pourquoi ne pas accéder au 6 Nations B, ce qui ne semble pas trop mal parti. Pour un éventuel retour en France, je connais les difficultés d'accéder au haut niveau par l'intermédiaire d'un de mes meilleurs amis qui joue à Dax. C'est vraiment difficile et je ne pense pas en avoir les capacités. Je jouerai sûrement là où mes anciens coéquipiers joueront !

VIDEO. Belgique - Retour sur le titre de champion du Kituro avec le Dacquois Baptiste Lescarboura
Crédit photo : Facebook Kituro Schaerbeek Rugby Club
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  • Kadova
    31045 points
  • il y a 8 ans

Il a bien les pieds sur terre, ce garcon. Qu'il continue comme ca.

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