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Le combat du Rugby No Limit ? Intégrer les communautés discriminées grâce à la pratique du rugby
Crédit photo : Claire THEVENOT
Co-financé par le Fonds Social Européen, INSERTION NO LIMIT vient en aide à des dizaines de jeunes joueurs et joueuses sans en emploi ni en formation.

On ne présente plus notre gros événement RUGBY NO LIMIT (mi- rugby à toucher mi-intervilles) au mois de juin à Launaguet (à côté de Toulouse). Je ne vous fais pas un dessin sur la tenue de notre manifestation cette année, qui enregistrait pourtant 120 équipes inscrites... Je sèche mes larmes. Les quatre premières éditions ont été l’occasion de jouer, bringuer et faire des rencontres fabuleuses. Comment oublier ces 10 jeunes migrants, hébergés par le Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille, venus prêter main forte pour l’installation de l’événement et participer ensuite à la manifestation ? Une jeunesse volontaire, rafraîchissante qui avait le sourire dès lors qu’elle tenait un ballon de rugby.Crédit photo : Claire THEVENOT

La Covid-19 ne veut pas qu’on organise le tournoi cette année ? Travaillons donc davantage sur le côté social de notre association et développons cette idée de mixité des populations grâce au rugby qui est un excellent outil d’intégration.

Lundi 19 octobre 2020 : 9h00

Nous sommes partis à la rencontre de ceux qui ont déjà de belles expériences dans le domaine. Ceux qui sont au cœur de l’action, ceux qui font bouger les choses. Sacs à dos, shorts et montagne de questions dans le coffre, la team NO LIMIT a décidé de quitter la Ville rose le temps d’une journée pour aller voir ce qu’il se passe du côté de Bordeaux, à la recherche de nouveaux horizons. Outre son « gavé » légendaire et ses bobos « attachiants » qui boivent leur verre de vin le petit doigt en l’air, la ville regorge de belles initiatives et présente de nombreuses opportunités de partenariat pour le RUGBY NO LIMIT (je précise je suis une Bordelaise expatriée à Toulouse).

Mais vous nous direz bien « la team NO LIMIT, c’est qui ? ». Et c’est normal, on ne s’est pas présentés (enchanté). Prenez le co-fondateur du Rugbynistère (Maxime) et une Chargée de Communication en Service Civique (Claire), ajoutez-y une Éducatrice socio-sportive (Jane) et une Animatrice Sociale en alternance (Lucile), mélangez bien et laissez mijoter quelque temps, vous obtiendrez l’équipe pédagogique d’INSERTION NO LIMIT ! Co-financé par le Fonds Social Européen dans le cadre du programme opérationnel national d’Initiative pour « l’Emploi des Jeunes », ce dispositif lancé en ce début d’année 2020 est venu en aide à des dizaines de jeunes joueurs et joueuses de la Haute-Garonne de moins de 29 ans, qui n’étaient ni en emploi ni en formation. Grâce au réseau de l’association (le RUGBY NO LIMIT donc, il faut suivre jeune Padawan !) et à des ateliers ciblés (coaching, sport, préparation à l’embauche, etc), l’objectif est de les accompagner au mieux dans leur projet professionnel et personnel.Crédit photo : Claire THEVENOT

Après avoir montré son efficacité auprès des jeunes locaux, l’association a souhaité élargir son champ d’action en approfondissant son travail auprès du public discriminé. Dans cette optique, le RUGBY NO LIMIT est venu à la rencontre de l’association Ovale Citoyen, une entité portée par Jeff PUECH, basée à Bordeaux, et qui permet l’accès au sport (notamment le rugby et le football) à tout public discriminé par son origine, son statut social, son sexe, son genre, sa sexualité ou encore son passé, de 16 à 99 ans. Elle accompagne l’initiation sportive à un suivi social, juridique et administratif, en travaillant sur l’insertion professionnelle et l’inclusion pérenne de ses bénéficiaires, en particulier grâce à son Académie.

Pratique du français aléatoire, codes sociaux oubliés ou jamais acquis, etc. la liste des difficultés éventuelles pour obtenir un emploi pérenne pour des personnes exclues est très longue. Dans le même temps, il y a pour elles un besoin de travailler non seulement pour des raisons matérielles basiques, mais aussi pour l’estime de soi, et il est difficile de concilier ces deux problématiques. C’est donc l’objectif que nous nous sommes fixés : allier période de travail rémunéré avec processus d’inclusion et de formation à travers le sport.

Lundi 19 octobre 2020 : 14h00

Une fois notre brief sur le droit des réfugiés effectué et après quelques échanges avec les salariés de l’association, nous avons pu assister - et participer - à l’entraînement hebdomadaire organisé par Ovale Citoyen. Ouvert au public et dispensé sur le somptueux synthétique du stade André-Moga, terrain emprunté au centre d’entraînement de l’UBB, il a lieu tous les lundis soir. Et c’est un véritable succès : réfugiés et étudiants, petits et grands, débutants et confirmés, tout le monde y met du sien pour partager un moment de convivialité et oublier les tracas du quotidien.Crédit photo : Claire THEVENOT 

Mercredi 21 octobre 2020 : 14h00

Après avoir survécu au jet-lag Bordelais, la team NO LIMIT est rentrée et s’est dit : on a un temps de retard, et ça, ça daille (comprendra qui pourra). Soucieux de s’impliquer à son tour dans la lutte contre les discriminations et promouvoir un peu plus l’inclusion par le sport, le RUGBY NO LIMIT a alors organisé ce mercredi 21 octobre une rencontre sportive placée sous le signe de la mixité. Avec la présence d’Ovale Citoyen, des associations locales Sportis, France Horizon et Arseaa, ainsi que des réfugiés et demandeurs d’asile qu’elles accompagnent, l’après-midi a été riche en émotions. Échanges, ateliers ludiques, match de rugby à toucher, goûter et photos ; tout le monde y a pris du plaisir, à l’image de Yacouba Sagnon, jeune réfugié de 29 ans originaire du Burkina Faso, encadré par Ovale Citoyen, et passé par le Canada et la Belgique avant d’arriver en France.Crédit photo : Sportis / Sur la photo de gauche à droite : Yacouba, Léa et luka.

Je pratique le rugby depuis 2 ans, et j’ai joué notamment aux clubs de Gradignan et Villenave en Gironde. Pour moi, le rugby c’est avant tout un jeu collectif où le soutien est très présent, avec des valeurs très fortes. On ne peut pas jouer tout seul, ce n’est pas un sport individuel comme peut l’être le football par moments. Ici, sans soutien, il n’y a pas de jeu, pas de collectif et donc pas de rugby, et c’est ça qui me plaît.

Un événement qui a eu l’effet escompté, félicité par Christian Bozom, élu en charge du Rugby Social Club au sein du Comité Départemental de Rugby du 31, et Jocelyn Brousse, Chargé de Mission de la Ligue Occitanie de Rugby. Pour eux, "cette initiative s’inscrit parfaitement dans le périmètre du #RugbySocialClub, et permet à des publics éloignés de la pratique du rugby, de jouer au contact de confirmés, favorisant ainsi leur intégration sociale au sein d’un collectif à proprement parler. Continuer de mettre en place de telles actions peut faire ressortir chez certains de réelles qualités qu’ils ne soupçonnaient pas, et leur permettre à terme de se rapprocher des clubs à proximité, et d’envisager une pratique plus régulière. Aujourd’hui, on a vu des sourires petit à petit illuminer les visages, les jeunes sont heureux d’être là et de prendre du plaisir avec notre cher ballon ovale : c’est que du positif !".Crédit photo : Claire THEVENOT 

Merci à Claire THEVENOT pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • breiz93
    96366 points
  • il y a 3 ans

En ces temps troublés et tristes, il est toujours rassurant de voir que les valeurs de partage et de solidarité sont encore portées par quelques unes et quelques uns.
Et la définition du rugby par Yacouba est tellement vraie.
Bel article.

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