Rugby à 7 - Pourquoi l'Espagne joue-t-elle le trouble-fête pour la qualification aux JO ?
L'équipe d'Espagne de rugby à 7 crée la sensation sur le circuit mondial. Crédit photo : Miguel Leguey.
Les Espagnols sont actuellement huitièmes du World Series, alors qu'ils ne disputent que leur deuxième saison consécutive...

L'équipe d'Espagne de rugby à 7 ne cesse de surprendre. Qualifiée pour les Jeux olympiques de Rio en 2016, lors desquels elle a terminé douzième, la sélection espagnole a ensuite obtenu son ticket pour le circuit mondial et étonne depuis, étape après étape. Onzième l'année passée avec notamment trois quarts de finale disputés, l'Espagne s'est imposée en tant que deuxième équipe européenne, juste derrière l'Angleterre. Un statut que les Espagnols assument cette saison puisqu'ils sont actuellement huitièmes du circuit mondial. Ils ont notamment fini sixièmes du tournoi de Cape Town, après une courte défaite face à l'Angleterre 14 à 7.

Crédit vidéo : World Rugby.

Un système des plus classiques

N'allez pas voir en l'Espagne une recette miracle pour réussir à s'imposer en si peu de temps. Les septistes espagnols sont tous passés par le rugby à XV et ont été recrutés en fonction de leurs performances dans le championnat espagnol, le rugby à 7 n'existant pas en tant que compétition officielle là-bas. « Ce n'est qu'une fois que les joueurs ont été sélectionnés que la formation à 7 commence », nous explique Pablo Fontes. Ayant débuté le rugby à 10 ans en Espagne, il a ensuite tenté l'aventure en France du côté à Pau à 18 ans, avant de revenir représenter son pays.Crédit photo : Miguel Leguey

« Aujourd'hui, nous sommes 14 joueurs sous contrat avec la Fédération. Les autres joueurs sont des jeunes qui jouent également au rugby à XV et qui intègrent le groupe occasionnellement sur des entraînements voir des tournois. » Un système assez semblable à celui que l'on connaît en France, même si économiquement, des écarts existent :

En Espagne, jouer à 7 en World Series, c'est assez équivalent au fait de jouer dans un club de rugby à XV, économiquement. Même si le XV se professionnalise de plus en plus et que l'on commence à avoir beaucoup plus de moyens. Pour les septistes, on joue tous uniquement pour l'équipe d'Espagne à 7. On a donc un salaire, mais c'est très inférieur à ce que connaît la France ou l'Angleterre.

Pour ce qui est de l'organisation, dans un pays comme l'Espagne qui compte seulement 33 000 licenciés aujourd'hui, il est bien entendu bien plus évident de développer une équipe de rugby à 7 plutôt qu'une équipe de rugby à XV. « On est également beaucoup plus capables de rivaliser physiquement à 7 plutôt qu'à XV », assure Pablo.

Crédit vidéo : World Rugby.

Des objectifs grandissant

« Notre objectif la saison passée était de nous maintenir dans les 15 premiers pour rester dans le circuit. On finit 11eme du World Series et 2eme équipe européenne donc on était très contents. » La première fois que l'équipe d'Espagne est parvenue à se hisser en World Series, c'était en 2013, mais elle n'arrivait pas réussi à se maintenir. « Pour l'instant, cette saison, nous sommes très biens », poursuit le membre des Leones. « On est arrivé deux fois en Cup et on est huitièmes pour l'instant. Notre objectif est donc désormais de rester dans ce Top 8. » Sans langue de bois, Pablo Fontes est donc plutôt confiant en ce qui concerne l'avenir de l'équipe d'Espagne. D'autant qu'elle a déjà fait tomber des gros cette saison comme l'Argentine (35-12) à Cape Town et l'Écosse, de nouveau à Cape Town (12-5), mais aussi à Sydney (10-7).Crédit photo : Miguel Leguey.

Désormais, il s'agit de regarder beaucoup plus loin selon lui :

Cela fait déjà six ou sept ans que le projet de rugby à 7 en Espagne prend forme. La qualification pour les Jeux olympiques de Rio en 2016 a notamment renforcé l'investissement de la Fédération dans le rugby à 7. Surtout, que l'on a terminé parmi les 12 meilleures nations. Il y a désormais plus de professionnels et les structures sont de mieux en mieux établies. Aujourd'hui, on se tourne vers les Jeux olympiques de 2020. Cet été, il y aura les qualifications au niveau européen. Mais on sait que ça sera difficile, car il y aura des équipes comme la France, l'Angleterre ou l'Écosse. Même si ça nous ferait du bien que l'Angleterre se qualifie directement sur le World Series (les quatre premiers du circuit mondial sont automatiquement qualifiés, ndlr.), car cela libérerait une place. Mais bon, ce n'est pas encore fait.

Pour cela, l'Espagne possède plusieurs forces qui peuvent faire la différence.

  • La première, ce sont les joueurs : « On compose notre équipe avec des joueurs exclusivement espagnols » explique Pablo. « Ce qui est différent de notre équipe à XV qui possède beaucoup de joueurs français. Ce qui est très bien, car ça renforce le niveau. Mais à 7, on a réussi à avoir un groupe 100% espagnol et qui possède un très bon niveau, donc c'est tant mieux. »
  • Le deuxième facteur, c'est l'entraîneur : « Notre entraîneur, c'est Pablo Feijoo. Il était le capitaine de l'équipe d'Espagne de rugby à 7 durant les Jeux olympiques de 2016 et bien des années avant. Désormais, il est passé entraîneur. D'où le fait que ça soit peut-être plus facile pour nous, car Pablo est très proche de l'équipe et il connaît très bien le niveau international. »

Les Espagnols s'élancent donc vers Las Vegas en pleine confiance. Dans leur poule, ils seront confrontés à la Nouvelle-Zélande, au Canada et aux Samoa et tenteront une nouvelle fois d'aller accrocher les quarts de finale, pour la troisième fois cette saison, ce qui leur permettra d'égaler leur record de la saison passée.

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Autant j’aime beaucoup l’Espagne quand il s’agit de lomo ou de pinard que je vais beaucoup moins l’aimer quand on sera derrière en rugby

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