Le rugby, c’est souvent des histoires de vestiaires. Mais parfois, c’est bien plus. Dimanche 8 juin, à Montauban, c’était une éruption de bonheur. L’USM, titrée en Pro D2 après sa victoire contre Grenoble, a transformé sa ville en volcan.
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Une communion XXL
Dès 17h, ils étaient des milliers massés place Prax-Paris. Fumigènes, drapeaux, chants : la ville s’est parée de vert et noir pour accueillir ses héros. Le bus de l’équipe fend la foule, Quercy soulève le bouclier, Bosviel enfile encore le maillot, les discours s’enchaînent, mais ce n’est pas vraiment ça qui compte.
Ce qu’on retiendra, c’est l’émotion brute. Les chants à gorge déployée, les gamins avec les yeux pleins d’étoiles, les anciens qui ne pensaient jamais revoir ça. Les joueurs n’en reviennent pas non plus. “Inimaginable”, “splendide”, “incroyable”...
“La gitanerie n’est jamais finie”
À Montauban, on fait dans l’authentique. Le refrain "La piraterie" devient “la gitanerie”, les chaînes en or brillent comme le regard des mômes. Vici, insaisissable sur le terrain, est aussi insaisissable dans la fête : porté par ses coéquipiers après s’être perdu dans la ville. Maxime Mathy fait passer le bouclier dans la foule. Kyllian Ringuet file manger un tacos XXL entre deux selfies.
Sur scène, Quercy en rigole : “Je deviens président et maire, je règle tout.” Et le public l’acclame. Il faut dire que le capitaine est le visage de cette équipe à part. Il l’a dit, “y’a pas de stars ici”. Juste des types qui se sont battus toute l’année, avec le cœur.
Un club qui revient de loin
Il y a un an, Montauban se battait pour ne pas descendre. Aujourd’hui, le club va retrouver les géants du Top 14. Toulouse, Bordeaux, Toulon… des noms ronflants qui fouleront bientôt la pelouse de Sapiac. Encore faut-il pouvoir les accueillir.
“Les 7 000 places, ça ne suffira pas”, prévient le président Maillard. La mairie débloque 100 000 euros, on parle de loges, de tribunes, de magie même. Une chose est sûre : il va falloir pousser les murs. Car Montauban ne veut pas voir ses matchs à la télé. Elle veut les vivre.
Une montée méritée
Le terrain d’abord, quand même. Une finale remportée au forceps contre Grenoble (24-19), des leaders comme Bosviel ou Fortunel en patrons, et le staff de Tillous-Bordes qui a parfaitement mené son monde. Montauban n’a pas volé son bouclier. Il l’a conquis.
Dans les semaines à venir, l’USM devra se renforcer. Mais dimanche, rien d’autre ne comptait. Ni les budgets, ni le recrutement. Juste la fierté d’un peuple qui aime ses joueurs.