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Parent de rugbyman heureux - Chapitre 4 - Les adversaires
A la fin du match, on se serre toujours la main. Crédit photo : Ryan Stavely via Flickr - Les adversaires sont toujours plus gros, plus forts, mais aussi plus vicieux, plus méchants que nos enfants qui, eux, sont vifs, intelligents, mais un peu malingres.

Leur maillot est ridicule (sauf lorsqu’ils sont de l’école de rugby du club de Top 14 du coin, dont Léo vous a réclamé l’achat pour aller aux entraînements), ils ont des têtes patibulaires et le front bas. Les adversaires sont un troupeau informe dont ressort pourtant le 8 (t’as vu cette bête ! Il a pas 11 ans, ce gamin !) mais il parait pourtant qu’ils ont un 3 et un 10 exceptionnels (d’ailleurs, ils sont sélectionnés par le Comité). 

En réalité, au fil du temps, les joueurs qui retrouvent quasiment toujours les clubs de leur zone géographique apprennent à se connaitre. Léo est au collège avec le 9 d’en face. Pierre a déménagé et intégré le club des rouges, où il a retrouvé Peyo qui était avec lui aux présélections du secteur Ouest du Comité (nous reparlerons de ce terme). D’ailleurs, les petits comprennent vite qu’ils n’affrontent pas des individus mais une équipe : à la fin on salue toujours les joueurs adverses et on applaudit les blessés. Les combats sont âpres mais le respect de l’autre fait partie des fondamentaux.

Malheureusement, les parents ne voient pas les choses comme cela : c’est le grand blond avec sa tête à claques qui a donné ce méchant coup de pied dans le tibia de Léo ! Et ce mauvais geste sur Thomas ! On se demande bien comment on éduque les gamins dans leur bled paumé ! Il parait qu’ils ont rien à faire dans leur cam-brousse : ils s’entraînent à plaquer les arbres.Parent de Rugbyman heureux - Chapitre 3 : Les éducateursLes esprits des gamins se refroidissent donc plus vite que ceux des parents et les contacts avec les pères et mères ennemis sont plus que limités. D’ailleurs les parents d’en face ne res-semblent à rien : regarde le gros beauf qui hurle comme un goret ! Et puis cette snobinarde qui félicite son fils, celui avec la mèche de premier de la classe. Oui, celui qui nous a planté 3 essais !Parents de rugbyman heureux - Chapitre 2 : les parentsEt ne parlons pas des entraîneurs des rouges : heureusement que Léo n’est pas dans ce club, sinon je lui faisais changer de sport ! Regarde ce type : il traite les gosses comme des chiens, des moins-que-rien, il va voir l’arbitre à la mi-temps pour l’influencer, d’ailleurs ça se voit qu’il comprend rien au rugby. Encore un qui a passé sa carrière comme pilier droit en 3e série. Un bourrin. En plus, ils sont contents, cette bande d’ahuris : ils rigolent parce qu’on a perdu. Décidemment, ces types des Landes (ou du Gers, ou du Roussillon, ou de Pro-vence, ou du Berry, au choix) sont des ploucs.

C’est en général à ce moment que nos éducateurs vont voir ceux d’en face et se saluent chaleureusement : ils jouaient en-semble en juniors. Et puis vous reconnaissez dans la snobinarde la sœur de votre meilleur ami, que vous n’aviez pas revu depuis 20 ans. Oui, Clément est son fils, et elle est très fière car le rugby l’a guéri de sa maladive timidité. Tu te rends compte : ça ne fait que 6 mois qu’il se déshabille entièrement pour prendre sa douche avec les copains ! Avant, il avait honte. 

Finalement, les adversaires sont comme nous. 

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Excellent...Merci....Vraiment...

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