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Les Crabos de Narbonne et Béziers nous font revivre les grandes heures du derby [REPORTAGE]
Axel Bévia et les Narbonnais partent à l’assaut des Biterrois. Crédit photos Narbonne : Sébastien Prieux.
Non vous ne rêvez pas, Narbonne a bien affronté Béziers. C’était dans la catégorie Crabos lors d’un match très disputé.

Durant des années, le derby opposant Narbonne et Béziers était un des matchs que l’on coche en premier sur un calendrier. Le derby du Languedoc a offert de grands moments de rugby lorsque les deux clubs étaient à leur apogée. Le stade de Cassayet a abrité de nombreux derbys aux couteaux. Et sur la pelouse audoise, des joueurs de légende s’affrontaient. Les Narbonnais Jo Maso et les frères Spanghero entre autres défiaient les protégés de Raoul Barrière. Cette saison encore, en championnat Crabos, Joris Pialot, les frères Péron et consort perpétuent la tradition en recevant les joueurs de Samuel Nouchi. Et, comme à l’époque, les deux équipes trustent les deux premières places du classement. Au coup d’envoi, avantage aux jeunes orange et noirs qui sont en tête de la poule deux après trois journées. Après s’être défait de Grenoble (28-12), ils ont bonifié leurs victoires contre Provence Rugby (36-11) et à Perpignan (14-32). Les Biterrois ont quant à eux triomphé à Montpellier (10-16), face à Toulon (20-17) et lors du déplacement à Provence Rugby (6-19).

Les fidèles avaient bravé le froid pour garnir les tribunes de Cassayet.

Après s’être qualifié pour les quarts de finale en cadet Gaudermen et Alamercery, la génération 2002 entends bien renouer avec les phases finales. Agrémentés de joueurs de l’année 2003, huitièmes de finaliste les deux années de cadets, ils forment un groupe complet et homogène. Selon Sébastien Buada, entraîneur des arrières en Crabos et directeur sportif des équipes de jeunes, son équipe est constituée "d’une génération 2002-2003 où il y a de belles individualités, qui se complètent bien et qui performent sur le terrain collectivement". Pour l’ancien demi de mêlée du club, une place dans les quatre premiers est l’objectif de cette année. Il se félicite également que les résultats des jeunes narbonnais dans l’ensemble des équipes restent satisfaisants, malgré la descente de l’équipe première en fédérale 1.

Pour preuve de la qualité de la formation audoise, Pierre-Louis Barassi, formé à Narbonne, a rejoint l’équipe de France durant la Coupe du monde, après le forfait de Wesley Fofana. Comme le rappelle Sébastien Buada, "la politique du club c’est de continuer à s’appuyer sur la formation pour former des jeunes et les amener le plus rapidement étoffer le groupe pro". Et cela porte ses fruits car ce week-end contre Hyères-Carqueiranne (29-14), cinq joueurs formés au club étaient présents sur la feuille de match (Léo Griffoul, Christopher Kaiser, Jules Martinez, Téo Gazin et Pierre Nova).

Les joueurs du Racing prêts à aller défier ceux de l’ASBH.

Composée de nombreux joueurs de la génération 2003, qui a été championne de France en cadets Gaudermen puis Alamercery et d’expérimentés membres de la génération précédente, l’équipe junior de l’ASBH apparait comme l’une des favoris du championnat. Mais n’allait pas croire à un excès de confiance de la part des joueurs et du staff. Ils savent qu’en Crabos il n’y a pas de matchs faciles et que la qualification sera compliquée à aller chercher. Comme le souligne l’entraîneur des avants Samuel Nouchi, "une saison est faite d’embuches, de victoires, de défaites. On verra où on sera à la fin du championnat". Pour continuer sur leur lancée victorieuse, les rouges et bleus redoublent d’efforts aux entraînements. Sous la houlette du préparateur physique Patrick Ballesta ils ont droit à d’importantes séances de physique, que ce soit sur le terrain ou en salle de musculation. Et en plus de s’appuyer sur une mêlée dévastatrice, ils comptent dans leur effectif des arrières qui n’hésitent pas à envoyer du jeu.

Alors que l’équipe professionnelle de Béziers compte dans ses rangs de nombreux joueurs formés au club (Quentin Samaran, Victor Dreuille…) et a révélé de nombreux jeunes, qui ont ensuite migré vers le Top 14 (Félix Lambey, Rémi Bourdeau, Thomas Hoareau par exemple), le club doit-il miser sur la formation pour remonter en Top 14 ? Pour Samuel Nouchi cela semble évident car "tous les clubs qui ont peu de moyens ne peuvent que s’appuyer sur la formation, et donc Béziers s’inscrit dans ce projet-là". Mais il se permet aussi de rappeler que même s’il entraîne "une belle génération 2002-2003 mais il n’y a pas qu’elle dans ce club".

Les vingt-trois Biterrois emmenés par leur capitaine Arnaud Sola. Crédit photo Béziers : ASBH Association

Dans l’antre de Cassayet, le match s’est apparenté à un véritable derby. C’était âpre, engagé, avec une véritable guerre des rucks et ponctué de quelques accrochages. Lors du premier acte, les Biterrois tiennent le ballon mais ont du mal à se montrer dangereux. Ils se font même punir après dix minutes de jeu quand Joris Pialot sanctionne un ballon gardé au sol (3-0). Ce à quoi Etienne Tardy a répondu quinze minutes plus tard (3-3). Les rouges et bleus s’appuient sur une mêlée ultra-dominatrice qui met terriblement à mal les locaux.

Le huit de devant des joueurs de Samuel Nouchi a été impérial dans le secteur de la mêlée fermée.

Mais, bien que la possession soit biterroise, les attaques narbonnaises sont beaucoup plus efficaces. Les audois vont être récompensés de leurs efforts avant la mi-temps. Après une pénaltouche, un maul met l’équipe dans l’avancée avant que le pilier droit, Benito Delacruz n’aplatisse en force. Le demi d’ouverture passe la transformation (10-3). La réaction de l’ASBH ne se fait pas attendre mais Hardy manque la cible sur une pénalité des trente-cinq mètres.

Les pensionnaires de Cassayet ont frappé les premiers.

La deuxième mi-temps ressemble sensiblement à la première. Les héraultais gardent plus le ballon mais ne se montre que peu dangereux avec. Ils ne sont, certes, pas aidés par une solide défense de Narbonne qui compense son déficit physique par des montées rapides et agressives. D’autant plus que les attaques audoises sont toujours aussi dangereuses. En touche, les Biterrois sont contrés après avoir déjà perdu un ballon sur son lancé dans le premier acte. En revanche, leur mêlée reste toujours aussi souveraine. Avec une perte de balle en touche par l’ASBH et une attaque tranchante narbonnaise, cette vidéo symbolise bien le match.

Comme en première mi-temps, c’est Joris Pialot, qui, d’une pénalité, marque les premiers points (13-3). Mais à force d’insister, Béziers va finir par aller à dame par l’intermédiaire d’Adrien Sonzogni. Il vient concrétiser un temps fort de son équipe qui a fait parler sa puissance pour mettre à mal les audois avant d’aller aplatir en force. L’arrière biterrois ajuste la transformation (13-10).

Adrien Sonzogni résiste au retour de la défense de Narbonne pour aller dans l’en-but.

Remotivés par la réduction de l’écart au tableau d’affichage, les joueurs de Samuel Nouchi vont continuer à pousser. Le match devient tendu, un début d’échauffourée éclate même. Des « Racing » se font entendre de la part du public. Un groupe de trois supporters, habitués des lieux depuis de nombreuses années, lance des « Arrosez-les », comme à la grande époque. Cela va galvaniser les locaux qui vont tenir leur victoire après une pénalité manquée par Etienne Tardy, des cinquante mètres, à la dernière seconde.

Les Narbonnais restent leaders invaincus dans la poule 2 avec vingt-deux points. Les Biterrois avec dix-sept points se classent troisième. Mais le championnat est encore long et beaucoup de choses peuvent se passer. Bien qu’on ne parle peu de lui, le championnat Crabos est extrêmement intéressant avec des rencontres très plaisantent à suivre et de très bons joueurs qui constituent l’avenir du rugby français.

Merci à Loïc Bessière pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • ced
    100623 points
  • il y a 4 ans

à cette age là ça joue encore au rugby et c'est un régal pour eux comme pour les spectateurs
c'est après que tout se perd, quand ces jeunes passent entre les mains des sorciers ... pardon des médecins

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