La crise du rugby français vue par un expert en Sport Business
Les Bleus ont-ils perdu l'amour du maillot ?
Michael Tapiro, président de Sports Management School se penche sur les problèmes de l'équipe de France et du rugby français.

DOSSIER. XV de France : les mots sur les maux des BleusComme beaucoup en ces temps de crise, nous avons tenté de remonter aux racines du mal afin de comprendre pourquoi le XV de France n'est plus que l'ombre de lui-même. Et dans le rôle du diable, on trouve en premier lieu, les joueurs étrangers. Fustigés par les supporters, ils ne sont pourtant pas les premiers responsables. Ils n'ont fait qu'aller là où il y avait le plus d'argent. Avant c'était l'Angleterre puis la crise des subprimes est passée par là explique Michael Tapiro, président de Sports Management School et passionnée d'ovalie, via Le Figaro. En France, dans le sillage du Racing 92 et de Toulon, qui se sont armés pour retrouver l'élite et rivaliser avec les cadors, les clubs de Top 14 ont fait appel à cette nouvelle main d'oueuvre. La conséquence, on la connaît, les jeunes jouent moins et le niveau du championnat comme de l'équipe de France baisse.

Marcoussis, la fausse bonne idée

La tendance s'inverse peu à peu avec le quota de JIFF et la nouvelle formule de relégation (1 seule descente directe). Mais on ne verra les effets de ces mesures que dans les prochaines années comme on voit à présent ceux des erreurs du passé. Pour Michael Tapiro, l'une d'elles a été de concentrer les jeunes joueurs les plus prometteurs à Marcoussis. En choisissant de "leur inculquer le haut niveau au CNR" pendant plus d'une décennie, on a perdu ce qui faisait la richesse de la formation au sein du club et on est allé vers l'uniformisation.

Enfermés à Marcoussis du lundi au jeudi, les jeunes frôlent la dépression, n’apparaissent plus légitimes auprès de leurs coéquipiers quand le dimanche, sans s’être entraînés avec eux, ils sont alignés dans les compétitions espoir. Ce système a été le fossoyeur de nos jeunes talents. En plus, coupés de leurs clubs, de la concurrence au quotidien, de la pression du résultat, ils n’acquièrent plus la culture de la gagne, la mentalité du champion.

Les Bleus ne sont pas les Argentins

Outre les lacunes techniques, entrevues depuis déjà quelques années, on commence timidement à évoquer un problème de l'état d'esprit au sein du XV de France. Les Bleus de Novès n'ont pas le charisme de leurs aînés ni leur leadership. Tapiro va encore plus loin dans son analyse, arguant qu'ils pensent avant tout à leur salaire, à leur image. La forme a pris le pas sur le fond. "La patrie, le maillot, ils n’en ont rien à faire. Ce ne sont pas les Argentins qui éclatent en sanglots pendant leur hymne…C’est ce qui coince avec le discours de Guy Novès. Ça se ressent également lors des interviews. Ils tiennent pratiquement tous le même discours, il n’y a plus aucune personnalité." Porter le maillot du XV de France n'a plus la même valeur à leurs yeux. Un problème d'éducation. "Le rugby et ses valeurs s’apprenaient à l’école et/ou dans les universités. En devenant professionnel, le rugby s’est coupé de ses bases. Aujourd’hui, les pros ont ‘’l’éthique’’ des joueurs de foot sans avoir, ni les mêmes revenus, ni la même notoriété."

Pour Michael Tapiro, il est temps d'"arrêter le déni". Le Top 14 n'est pas le meilleur championnat du monde. La priorité doit être donnée à l'équipe de France. Mais pour cela la FFR et la Ligue doivent s'entendre car "il faut tout remettre à plat." Le timing est extrêmement serré. Les instances ne disposent que de six ans pour en finir avec le calendrier, sortir de la pression des enjeux sportifs et financiers, et finalement pour "rééduquer les joueurs, promouvoir d’autres profils, plus vifs, plus rapides." Pour y parvenir, et mettre par exemple les internationaux sous contrat fédéral, il faut de l'argent. Mais les Bleus ne font plus rêver. On l'a vu avec des stades qui n'affichent pas complet, justifiant d'autant plus l'arrêt du projet du Grand Stade. Sponsoriser le maillot du XV de France est une option, mais ce dernier "ne vaut pas grand-chose aujourd’hui." "France 2023 peut sauver le rugby français" mais il va falloir agir en amont. "Si le rugby ne renaît pas de ses cendres d’ici la Coupe du monde en France, c’est terminé, foutu."

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Bah ce que dit l'expert c'est pas faux Le problème c'est qu'il n'a rien invente on le savait déjà ????

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