Pourquoi les All Blacks évoluant en Europe ne se voient pas comme des mercenaires ?
Les deux joueurs ont même portés le maillot des Baby Blacks ensemble
Dans une interview pour le Telegraph, Charles Puitau et Steven Luatua expliquent pourquoi ils ne sont pas des mercenaires.

Charles Puitau et Steven Luatua ont un destin commun, deux personnes sur empruntant une même route, et ce, depuis l'enfance. Les deux amis de longue date ont grandi ensemble dans le même quartier, Mangere, de la banlieue sud d'Auckland à deux rues de la maison dont ils revaient, celle du boxeur poids lourds David Tua. Aujourd'hui, ils appartiennent à la même famille : le frère de Luatua a épousé la sœur de Puitau. Côté rugby, leurs parcours sont également similaires. De leurs débuts chez une équipe des Auckland Blues en difficulté en 2010, lancés par un Pat Lam aujourd'hui entraîneur au Bristol Bears, à leur première sélection sous le maillot à la fougère contre le XV de France le 22 juin 2013.

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Dans leur malheur, leur destin est aussi lié. Les deux compères ont raté la Coupe du monde 2015 après que Luatua se soit blessé à l'épaule et que Puitau ait rejoint l'Angleterre pour les London Wasps, ce qui le rendit inéligible à une sélection chez les Blacks. Leurs départs ont laissé un goût amer en Nouvelle-Zélande, où ils sont aujourd'hui considérés comme des mercenaires attirés par l'argent. Même si les deux joueurs ont déclaré au Telegraph que l'argent était bien un facteur déterminant de leurs départs, les accuser d'avidité équivaut à méconnaître leurs motivations et leurs antécédents.

Une jeunesse loin d'être dorée

Mangere, le quartier où Charles Puitau et Steven Luatua ont grandi, est un quartier d'immigrants et multiculturel proche de l'aéroport d'Auckland, où la pauvreté sévit à tous les niveaux. Le père de Charles a exercé plusieurs métiers, souvent en même temps, pour subvenir aux besoins d'une famille de 10 frères et sœurs.

En grandissant, en voyant leur travail et les choix qu'ils ont faits, cela m'a façonné et façonné ce que je suis. Ils sont venus en Nouvelle-Zélande pour nous offrir une opportunité, à nous leurs enfants, alors je veux juste leur rendre et veiller à ce qu'ils ne manquent de rien.

Les parents de Steven Luatua ont exercé des métiers de coursiers, où, comme il le déclare au périodique anglais, il sautait dans la camionnette dès 6h du matin pendant les vacances scolaires pour travailler. Tout comme ses cinq frères et sœurs qui travaillaient tous durant la période de vacances scolaires.

Ce n'est pas seulement le sacrifice de mes parents, mais aussi de mes sœurs qui ont toutes eu des emplois d'été"

Charles Puitau a pu réaliser son rêve grâce à ses frères et soeurs. Étant le plus jeune d'une fratrie de 10 frères et sœurs, il avait le privilège de jouer au rugby après l'école. Ses frères et sœurs n'ont pas eu cette opportunité, ils ne pouvaient le faire qu'une fois leurs études terminées, après l'université.

L'exode Anglaise

Cet été, ils se sont réunis chez les Bristol Bears, en Premiership où ils ont rejoint Pat Lam, l'entraîneur qui les a lancés dans le monde professionnel. Pour rappel, les Bristol Bears ont accueilli par le passé Felipe Contepomi, Gavin Henson, Agustín Pichot ou même Andrew Sheridan. Aujourd'hui, ils évoluent aux côtés de Ian Madigan ou Georges Smith.

"Peu importe que nous venions de différents endroits, Pat (Lam) nous a fait comprendre que nous représentons cette ville et ce maillot", a déclaré Steven Luatua au Telegraph

Joe Joyce (seconde ligne des Bristol Bears) et Andy Uren (demi de mêlée) ont notamment inculqué la culture du club à ces deux nouveaux joueurs, jusqu'à leur faire visiter leurs lieux de naissance, un quartier proche de Mangere. Les deux anciens Néo-Zélandais s'imprègnent chaque jour de la culture anglaise. Pour preuve, Luatua connaît plus de la moitié des paroles de l'hymne du club, "Blackbird by the Wurzels", et Puitau avoue ne taper que des mains pour l'instant. Aujourd'hui, ni l'un ni l'autre ne regarde en arrière en regrettant leurs choix et leurs parcours. Comme le déclare Steven Luatua : "Il n'y a pas de j'aurais dû ou j'aurais pu."

"Il n'y a aucune garantie dans la vie. Je suis vraiment heureux à Bristol et je suis ravi de pouvoir offrir un style de vie plus confortable à ma famille", a déclaré Luatua au journal anglais.

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Comme souvent les iliens (FIdjiens, samoans, tongiens) ont le sens du sacrifice et de la famille. Ils n'ont pas oublié d'ou ils viennent et grace à qui ils y sont arrivés et ca dans la culture occidentale inidividualiste on ne le voit que rarement.

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