NATIONALE. Rétrogradé, divisé, menacé : que reste-t-il vraiment du Biarritz Olympique ?
En pleine tourmente financière, rétrogradé administrativement en Nationale, le Biarritz Olympique tente de se relever. crédit photo : screenshot Provence Rugby
Changement de président, appel contre la descente, combine au chômage : l’actualité est brûlante à Aguiléra.

C’était pressenti depuis plusieurs jours, c’est désormais acté : Cyril Arrosteguy prend la tête du directoire du BO. Entrepreneur basque de 36 ans, déjà impliqué dans la gouvernance du club, il succède à Arnaud Dubois. Ce dernier, en poste depuis l’été 2024, avait annoncé sa démission… avant de la retirer in extremis. Un baroud d’honneur sans effet : ses mandats ont été "cessés" par le conseil de surveillance.

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Arrosteguy hérite d’une patate chaude. Il sera épaulé par James Coughlan, ancien entraîneur du BO, tandis que Shaun Hegarty est confirmé à la présidence du conseil de surveillance.

La Nationale en ligne de mire… ou pas (encore)

Le timing de ce coup de balai est crucial. Le club vient tout juste d’être rétrogradé administrativement en Nationale par la DNACG pour cause de gestion déficiente. Un appel a été déposé, mais l’horizon est bouché : masse salariale trop élevée, recettes instables, soupçons sur des montages contractuels irréguliers via France Travail… la Ligue veille au grain.

Dans ce contexte, la nouvelle direction veut jouer l’apaisement et la transparence. "On finalise les tours de table pour répondre à toutes les contraintes de la Ligue", assure Arrosteguy. Un plan de sauvetage est en cours. Il sera au cœur de l’assemblée générale prévue le 27 juin prochain.

Dubois, le faux départ de trop

L’épisode Dubois aura laissé des traces. Homme de dossiers, l’ancien avocat avait pris les commandes après le retrait progressif de l’actionnaire Otium. Il avait promis un redressement et une indépendance financière. Il laisse un club en détresse, en proie à des procédures et des interrogations.

Au centre de la polémique : des contrats de joueurs partiellement financés via des indemnisations chômage, un montage légal mais moralement discutable, aujourd’hui pointé du doigt.

Une gouvernance à rebâtir

Le Biarritz Olympique tente donc de repartir sur de nouvelles bases. Le message est clair : tourner la page et restaurer la confiance. La mairie, qui a soutenu le club avec un nouveau terrain synthétique, reste attentive. Les supporters, eux, oscillent entre lassitude et fidélité. L’ambiance à Aguiléra reste passionnée, mais les résultats comme la direction devront vite répondre présent.

Trois Boucliers de Brennus, deux finales de Coupe d’Europe… le BO n’est pas un club lambda. Mais ces dernières saisons, les grandes heures ont laissé place à l’instabilité chronique. Le défi est immense : assurer la survie du club, au moins sportivement et structurellement, pour espérer retrouver un jour les hauteurs.

Le passage de témoin entre Dubois et Arrosteguy ne sera pas qu’un simple changement de nom. Il devra incarner un changement de méthode. Car à Biarritz, le rugby se joue aussi dans les bureaux.

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On parle bien du même Arnaud Dubois qui avait déjà un rôle trouble dans l'affaire Jaminey, avec 500 000 € partis dans la nature?

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