L'analyse de la presse britannique et irlandaise après la victoire du RCT contre le Munster
L'analyse de la presse étrangère après RCT - Munster
Découvrez l'analyse de la presse britannique et irlandaise après la victoire du RCT contre le Munster. Si la combativité des Munstermen est vantée, la supériorité des Toulonnais ne faisait pas de doutes...
Le RCT défendra bien son titre le 24 mai prochain à Cardiff. Les champions d'Europe auront donc l'opportunité de réaliser un doublé qui n'a été réussi que par deux équipes jusque-là : Leicester (2001-2002) et Leinster (2011-2012).

En demi-finale contre le Munster, les Toulonnais ont certes paru moins faciles que lors du ¼ face au Leinster. Mais ils ont malgré tout laissé l'impression de dominer leur sujet, face à des Munstermen particulièrement courageux et accrocheurs. Intéressons-nous donc à l'analyse de la rencontre par la presse britannique et irlandaise...

The express – Jonny Wilkinson s'offre un final de rêve

La presse anglaise rend évidemment hommage à l'un des joyaux de la couronne, Jonny Wilkinson. Auteur de 21 des 24 points toulonnais, Sir Jonny a montré qu'il était toujours un monstre de sang froid lors des matchs couperets. S'il n'a pas encore annoncé clairement qu'il mettrait un terme à sa carrière en fin de saison, il pourrait partir en beauté sur une seconde H Cup consécutive. Un Wilko qui se méfie néanmoins des Saracens, qui ont laminé Clermont à Twickenham :

« Nous n'entendons que de bonnes choses à leur sujet. Ils dominent le Premiership chaque semaine. Battre Clermont sur un tel score, c'est incroyable. Nous avons beaucoup de respect pour eux. »

The Irish Independant – Toulon nous a offert un aperçu de ce que nous réserve le futur

Le journaliste irlandais George Hook commence par applaudir la performance du Munster, qui est passé « proche d'une des plus belles performances de son histoire, en déjouant les pronostics qui les annonçaient perdants ». Mais il reconnaît la supériorité des Toulonnais, qui ont dominé leurs adversaires pendant les ¾ de la rencontre. Selon lui, ce n'est pas par manque de chance que le Munster s'est incliné, mais par manque de jugement.

Jusqu'à la 50ème minute, le Munster se dirigeait vers une défaite dans un match ennuyeux et mal arbitré, quand ils ont décidé d'opter pour la touche plutôt que de tenter la pénalité. Simon Zebo a marqué dans la foulée et à ce moment là, les Français n'ont jamais semblé jouer avec la confiance qu'ils avaient affiché contre le Leinster. Pendant 10 minutes, les Munstermen ont sauvagement attaqué les fortifications toulonnaises, et une victoire semblait possible. Mais si la décision de botter en touche était judicieuse plus tôt, celle de ne pas tenter les 3 points à 8 minutes de la fin du match était catastrophique. Avec seulement deux points d'avance, les Toulonnais auraient pu s'écrouler sous la pression (…) Individuellement, seul Paul O'Connell serait titulaire à Toulon. Le Munster n'est que l'ombre de l'équipe qu'elle était et n'a pas ce réalisme indispensable pour gagner ce genre de matchs à l'extérieur contre des équipes plus fortes.

Hook critique également sévèrement l'arbitrage de Wayne Barnes, qui n'a pas été à la hauteur selon lui.

Le Munster peut tout de même s'estimer heureux que la vidéo n'ait pas été demandée sur l'essai de Simon Zebo, sur lequel il y avait un vrai doute (NDLR : après visionnage du ralenti, l'essai était pourtant bien valable). L'arbitre a eu un match affreux. Il a accordé des bras cassés et des pénalités sur pratiquement toutes les mêlées : seules deux ont pu générer du jeu derrière. Surtout, il a infligé un carton jaune à Juan-Martin Fernandez Lobbe pour un contact involontaire avec la tête de Connor Murray (…) On peut s'estimer heureux que Barnes ait choisi le rugby plutôt que le droit, sinon nous pourrions tous aller en prison sans avoir intention de nuire. »

The Telegraph – Le maître va rencontrer l'élève en finale

Pour Mick Cleary, le Maître Jonny Wilkinson va affronter son élève en finale, celui qui doit vivre avec la lourde tâche de lui succéder avec le N°10 du XV de la Rose : Owen Farrell. « Les champions en titre auront du mal à reconnaître l'équipe vaincue il y a 12 mois, lors de la demi-finale de H Cup 2013 à Twickenham. A l'image de Farrell, les Sarries sont plus durs, plus multidimensionnels, plus matures... l'apprentissage de cette défaite a été conséquent ».

Cleary en rajoute sur l'éloge de Sir Jonny : « Toulon a toujours semblé être une classe au dessus, porté par la puissance de Mathieu Bastareaud. Bryan Habana aurait pu tuer le match sur trois occasions franches. Et au centre de cette équipe, il y a Wilkinson. Il dicte le rythme, organise ses hommes, et son pied gauche est toujours là pour sanctionner la moindre erreur de l'équipe adverse. »

The Sport Review - Trop de fautes pour le Munster

Gareth Llewellyn-Stevens, pour The Sport Review, y va également de son couplet pour féliciter Jonny Wilkinson, décisif alors que les Toulonnais « ont peiné à trouver des solutions, malgré leurs menaces offensives comme Armitage, Giteau ou Habana ». Selon lui, c'est le manque de discipline des Irlandais qui a fait la différence dans ce match, même si leur « performance héroïque » devrait leur faire gagner quelques nouveaux admirateurs. Mathieu Bastareaud, encore une fois qualifié de « boule de démolition humaine », est également complimenté pour son grand match en attaque comme en défense.

Pour le journaliste gallois, le Munster doit « sortir le chéquier » pour se trouver une meilleure ligne arrière, des joueurs comme Keith Earls, Casey Laulala, James Downey ou Simon Zebo étant jugés « bons, mais pas de classe mondiale ». Le banc des Munstermen a également manqué d'impact à son goût, contrairement à celui de Toulon, rempli d'internationaux confirmés. Le problème ? Le Munster n'a pas les moyens de rivaliser avec Toulon, « qui peut acheter pratiquement qui il veut », ou même avec les Saracens qui « flirtent un peu plus dangereusement avec le salary cap chaque année ».

The Irish Time – Le Munster a fait mieux que le Leinster, mais ce n'était pas suffisant

Dans The Irish Time, on félicite également l'état d'esprit des Munstermen, qui ont fait honneur au célèbre Fighting Spirit © au Stade Vélodrome. Mais les Irlandais ont commis une poignée d'erreurs dommageables, notamment deux ballons perdus sous des renvois qui ont permis à Jonny Wilkinson d'inscrire 6 points. Selon le journaliste, les Munstermen ont « trop joué depuis leur propre camp, et de façon trop latérale ». Parmi les bons points, l'alignement en touche a été « superbe », ainsi que le jeu au sol, « supérieur à celui du Leinster, l'influence de Steffon Armitage dans ce secteur ayant été considérablement réduite ».

La défense a également été à la hauteur, avec plusieurs « choke tackles », leur spécialité (plaquer un joueur à deux en haut du corps, afin d'arracher un ballon ou d'obtenir une mêlée). Et ne pas avoir encaissé un seul essai contre une équipe de cette classe « n'est pas anodin ». Mais là encore, la décision de taper en touche plutôt que de prendre les 3 points à la 72ème minute est pointée du doigt, d'autant plus que Ian Keatley semblait être dans un grand jour au pied. Au final, trop de petites erreurs et trop de pénalités ont anéanti les chances irlandaises. Malgré tout, les performances de Paul O'Connell, CJ Stander, James Coughlan, Connor Murray et Simon Zebo sont mises en avant.

Dave Kilcoyne et l'arbitrage de Wayne Barnes en mêlée

En difficulté face à Carl Hayman lors de la première mi-temps, avant de rectifier le tir après la pause, le pilier du Munster Dave Kilcoyne était un peu frustré par l'arbitrage des mêlées :

« J'ai mi du temps à comprendre l'interprétation de Wayne Barnes. On a rectifié le tir en seconde période mais ce n'était pas suffisant, c'était trop tard. La conquête n'a pas fonctionnée en première mi-temps et nous avons dû courir après le score durant toute partie ensuite. (…) Si les choses étaient allées dans notre sens ? On aurait une autre conversation à présent. C'est le jeu. C'est très dur à encaisser, surtout après l'année dernière (NDLR : une défaite étriquée en demi-finale contre Clermont, 16-10) ».

Même constat pour Simon Zebo, qui regrette cette première mi-temps ratée : « On s'était dit qu'on essayerait de frapper fort dans les 20 premières minutes, pour les faire douter. Mais on a fait trop d'erreurs et trop de fautes. Cela nous a coûté à la fin ».

Enfin, le capitaine Damien Varley est revenu sur cette fameuse décision de ne pas tenter la pénalité à la 72ème minute :

C'était une décision collective. On avait l'impression de prendre le dessus, notre conquête ne nous avait pas rapporté ce qu'on voulait en première mi-temps, et on avait l'impression que si on partait sur un maul, nous leur marcherions dessus (…) Nous assumons notre décision à 100% mais on a encore fait des erreurs bêtes et on a reculé lors des dix dernières minutes... et quand on recule au rugby, on est rien. On a manqué de précision et d'efficacité. »

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Sur ce match on peut ergoter sur la performance de l'arbitre, mais ce sont plutôt les erreurs des joueurs qui sont à blamer. Ce match n'a que rarement semblé trouver son rythme, avec un nombre important de ballons perdus, de ballons arrachés, de mauls. Au final bien peu de jeu a pu se développer. Il y a eu du suspens et de grosses actions défensives, mais les beaux mouvements furent rares. Espérons que la finale soient un peu plus enlevée

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