Faut-il s'étonner du faible nombre de Clermontois dans la liste du XV de France ?

"L’ASM Clermont Auvergne qui était habituée à être l’un des plus grands réservoirs du XV de France ne compte que 2 joueurs retenus : Damian Penaud (16 sélections) et Alexandre Fischer qui découvrira le groupe tricolore." Sur son site internet, même le club jaunard s'en est ému. Ce mercredi, la surprise était grande, au moment de découvrir la première liste de Fabien Galthié comme sélectionneur des Bleus. 

Car il faut remonter à bien longtemps pour retrouver un groupe tricolore, avec aussi peu de représentants venus d'Auvergne...

XV de France - Quel est le club le plus représenté dans la liste de 42 ?Pourtant, faut-il vraiment s'étonner du faible nombre de Clermontois appelés ? A mi-saison, l'ASM ne respecte pas le quota de JIFF imposé par la LNR (15,54 selon All Rugby, contre une moyenne de 16 imposée) : le seul club de Top 14 dans ce cas... Seul Brive fait pire (14,15), mais le club corrézien n'a pas les mêmes contraintes, en tant que promu.

Certes pénalisé par le Mondial, Clermont est seulement 8e du Top 14. Mais reste solide en Champions Cup, avec la 2e place de sa poule, à un point de l'Ulster. Dans un groupe pourtant élargi à 42 joueurs, qui aurait pu prétendre à la sélection ? On fait le point.

Le cas des anciens

C'était annoncé : hormis Bernard Le Roux, le staff du XV de France a écarté tous les trentenaires récemment sélectionnés. Et forcément, plusieurs Clermontois sont concernés, à commencer par Rabah Slimani. Âgé de 30 ans, à un poste qui demande de l'expérience, le droitier pouvait pourtant paraître légitime. Mais le voilà (temporairement ?) sur le quai.

Pour Camille Lopez, il sera sans doute difficile de monter dans le train. Avec trois pépites à son poste (Jalibert, Ntamack, Carbonel), son absence n'est pas une surprise. Internationaux et trentenaires, Morgan Parra, Alexandre Lapandry et Rémy Grosso ont porté le maillot bleu sous le mandat de Jacques Brunel. Mais eux non plus semblent avoir perdu leur accréditation pour Marcoussis. Sans qu'on s'en étonne.

Enfin, il y a le cas Sébastien Vahaamahina. Sans sa retraite internationale, le 2e ligne aurait sans aucun doute augmenté le contingent de Clermontois. Mais pour le moment, le XV de France doit faire sans lui.

Raka, Iturria, et les autres

Ils sont peut-être les deux absents majeurs de cette liste élargie. Titulaire en début de Coupe du monde, Arthur Iturria avait perdu du crédit tout au long de la compétition pour finir... en tribunes face au Pays de Galles, lors du 1/4 de finale. Et le voilà carrément évincé ! Polyvalent (2e et 3e ligne), le Basque n'a disputé que six matchs depuis son retour. Mais tous comme titulaires...

Le cas d'Alivereti Raka interpelle aussi. Nul doute que le Fidjien n'est pas écarté définitivement, lui qui a déjà marqué six essais depuis le Mondial. Dont quatre en Champions Cup... Mais en rappelant Teddy Thomas, le staff s'est déjà doté d'un énorme finisseur. Préférant ensuite donner sa chance à Cordin, Etien et Ngandebe. En cas de blessure de l'un d'eux, Raka devrait être le premier choix du staff.

Cretin, Palu, Etien... - Qui sont les 19 nouveaux appelés avec le XV de France ?Enfin, les absences d'Etienne Falgoux, Paul Jedrasiak et Judicael Cancoriet ne souffrent d'aucune contestation possible. Indiscutable en club, le premier est derrière le duo Poirot/Baille dans la hiérarchie. Le staff préférant lancer le champion du monde U20 Jean-Baptiste Gros en complément. Paul Jedrasiak a de son côté retrouvé son statut en club. Il est aujourd'hui indiscutable : face au faible réservoir du poste, il pourrait être une solution à moyen terme. Pour Judicaël Cancoriet, une blessure au muscle pectoral l'a écarté pour le 6 Nations. Mais le train repassera : le joueur n'a que 23 ans...

Enfin, citons Samuel Ezeala, lui aussi blessé. Dans les colonnes du Midol, Fabien Galthié avait affirmé suivre le joueur, également sélectionnable avec... l'Espagne, son pays d'origine.