J’ai regardé pour vous… Portugal VS Belgique avec Simon Astier, Farrell et le Andy Goode belge
La mêlée belge bien calée avec Alan.
Les amateurs de rugby regardent le Tournoi des 6 Nations, les experts regardent le Rugby Europe Championship.

Mise à jour 10.02.2020 : Cet article est un dérapage, le Rugbynistère assume et présente ses excuses dans l'article ci-dessous :

Portugal - Belgique : Les excuses du RugbynistèrePortugal - Belgique : Les excuses du Rugbynistère

Nous sommes le 1er février, aux alentours de 16 heures, l’Europe du rugby a les yeux rivés sur Pays de Galles Italie. Les miens sont rivés sur un autre match des plus palpitants, Portugal Belgique dont je vais vous faire le résumé. Mais avant de me lancer, je vais éliminer quelques clichés trop faciles. Non, je ne dirais pas que les Portugais ont une passe de maçon. Non, je ne dirai pas que les Belges sont chauds comme des baraques à frites. Je n’utiliserai pas la métaphore du mur pour parler de la défense portugaise. Par contre, je me laisse le droit de dire que les Belges sont cons, parce que c’est du rugby et que ça pourrait aussi être le cas pour les Portugais.

Os Lobos VS Les Diables Noirs

Portugal-Belgique donc. C’est un peu le derby de la lose, celui qui perd a de grandes chances d’affronter la Pologne l’année prochaine. Dur. Sur la feuille de match, on retrouve des noms tout droit sortis du rugby des années 60 qui sentent bons le pâté à 8 heures du mat’. Lionel Campergue (Cognac) pour « Os Lobos » et Guillaume Mortier (Provence Rugby) pour les Diables Rouges.

Le Portugal est entraîné par le fantasque Patrice Lagisquet, ancien entraîneur du Biarritz Olympique des illustres années et du XV de France sous Philippe Saint-André. Autrement dit, il a un certain palmarès, mais a aussi contribué à la titularisation de Brice Dulin à l’aile contre les Blacks en 2015. Quatre « Français » sont présents sur la feuille de départ. Français, car le 6 Nations B est un véritable eldorado pour les joueurs de Pro D2 et de Fédérale. La Belgique est entraînée par Guillaume Ajac, avec un effectif plus cosmopolite contenant un Anglais, un Ecossais et quatre Français dont Lucas de Coninck le Montpelliérain.

UN SAMEDI GRIS DE FEVRIER

La rencontre avait lieu au Estadio Universitario de Lisbonne sous un ciel grisâtre, avec un stade en bout de piste. On se croirait au Stade Maurice-Trélut de Tarbes. La rencontre est retransmise sur Rugby Europe TV, probablement avec la même caméra qui filme ton match de 1e série.

Je passe quelques longues minutes à contempler une fanfare au milieu du terrain qui ne fait rien. Avec un gros plan sur le chef d’orchestre, qui visiblement ne sait pas ce qu’il doit faire, jouer les hymnes ou entonner « les Fêtes de Mauléon » pour mettre un peu d’ambiance. On va assister à du vrai rugby. Ou plutôt à du rugby vrai, il n’y a pas que les noms qui sentent le pâté, à en juger par les quelques jolies brioches qui se dessinent sous les maillots moulants des joueurs. Les deux capitaines sont prêts, on va pouvoir engager. Mais avec un ballon, c’est peut-être plus pratique. Je parsème quelques petits conseils à droite, à gauche, soyez attentifs.

AVANTAGE LAGISQU’ETTES

Coup d’envoi long donné par le buteur des Belges (en noir) et bien récupéré par les Portugais (en rouge) qui se dégagent après 2 temps de jeu. Ils s’en sortent très bien, je suis enthousiaste. Ce ne sera qu’à la 50e seconde qu’on verra la première « cagade » avec le numéro 10 lusitanien qui nous montrera l’étendue de sa dextérité en faisant déjà tomber le ballon et en se mettant donc déjà sous pression. 50 secondes, on est loin des standards internationaux ?

3e minute : le ballon est dans les mains rouges, on fait du large-large, on sent la patte Lagisquet, avant que le numéro 13 ne se prenne pour Quade Cooper avec une passe aveugle en-avant de 3 mètres 50. Ça sera une première mêlée. Esthétiquement, l’affrontement n’est pas beau. Mais au moins le ballon sort et cela permet au numéro 10 noir de s’illustrer à son tour avec une saucisse tapée directement en touche. Je vous avoue que mon enthousiasme a pris un sacré coup. On assiste à un véritable match dans le match avec les deux demis d’ouverture qui nous étale leur technique sur la table. En témoigne ce coup de pied en ballon mort du numéro 10 rouge. Quand c’est bien exécuté, on se régale.

7e minute : et début d’accrochage entre le demi de mêlée belge et l’ailier portugais bandeau vissé sur la tête. Déjà, quand ton ailier met un bandeau, c’est qu’il a quelque chose à se prouver. Toujours ce duel de coups de pieds hasardeux entre les deux numéros 10, en fait personne ne tient le ballon. Les Portugais sont pourtant plus entreprenants en ce début de match, avant que leur numéro 13 ne tente encore un touchdown, galvanisé par le Superbowl qui approche sûrement. Encore une touche directe du 10 noir, il va falloir lui expliquer qu’il possède des mains également. Et des coéquipiers.

13e minute : l’action commence par un lancer raté par les locaux, mais récupéré en suivant. Le ballon file au large dans un sens. On enchaîne deux temps de jeu dans le sens avec des avants. On renverse, le ballon atteint les mains du numéro 13, encore lui, qui réussit une passe inter beaucoup plus compliquée que les précédentes et envoie son arrière à l’essai. C’EST DU HOURRA RUGBY ! Le buteur portugais rajoute 2 points et célèbre sa transformation. Quel culot pour un ailier qui n’a, pour le moment, pas touché un ballon du match.Bel essai pour Simon Astier.

16e minute : malgré une grosse possession des « Lobos », les Diables se montrent dangereux avec une relance de l’ailier casqué qui fait du travers et met son numéro 8 en orbite. Lancé comme un wagon, il va rentrer dans le buffet du premier défenseur face à lui. Simple. Mais ces enchaînements termineront dans les 22 mètres adverses. Offrant une relance inefficace pour les locaux. C’est à peu près leur seule action phare de cette 1e mi-temps pour les hommes de Guillaume Ajac.

21e minute : la frustration monte de part et d’autre. Les équipes sont plus entreprenantes, mais dès que ça dépasse le 3e temps de jeu, tout foire. Du coup, on se chamaille, on se bouscule. En 2e série, on aurait déjà eu des grandes moulinettes et l’arrière qui tape un sprint pour mettre un bouffe par-derrière. L’arbitre convoque les capitaines pour leur demander de se comporter comme des bonshommes et arrêter d’agir comme des enfants de maternelle.

À part des mêlées qui sont pénalisées des deux côtés, rien ne se passe vraiment pendant 10 minutes. Servez-vous un café, sortez au soleil, profitez de vos familles et de vos proches.

On joue la 35e minute, le lancer est bien négocié. Le ballon arrive dans les mains du numéro 10 rouge qui offre son ballon à l’intérieur pour l’ailier côté fermé qui perce sur 20 mètres et se fait plaquer à l’entrée des 22 mètres. Le ballon est vite éjecté dans le sens et arrive au bout pour l’ailier qui plonge après une course de 7 mètres dans une défense belge prise de vitesse. Transformé par Antunes en coin, qui n’oublie pas de célébrer, 14 à 0.

La mi-temps est sifflée après un en-avant du talonneur portugais qui tentera dans la foulée de plaquer son vis-à-vis. On ne sait jamais, plus c’est gros plus ça passe. 14 points à 0 pour l’équipe locale dans un match plutôt équilibré. Les Portugais ont profité de deux petites inspirations pour prendre le large face à des Belges trop maladroits. Pendant la pause, le réalisateur nous montre les temps forts de ce match, les deux essais. On pourra les voir sous tous les angles, même celui de Dédé depuis la buvette.

Ok Owen Farrell.

DES MAULS ET DES PICK AND GO

Pour cette 2e mi-temps, les commentateurs portugais se pointent, je n’y pompe rien, j’ai pris Espagnol LV2. Remarque, c’est peut-être du Wallon. La partie reprend.

Il aura fallu attendre la 41e minute pour que la Belgique comprenne que quand on joue avec des moufles, il vaut mieux se rassurer avec des bons groupés pénétrants de 20 mètres. Et ça marche puisqu’ils obtiennent une pénalité puis une touche à 5 mètres de l’en-but du Portugal. Le lancer est sécurisé, le maul se forme est en avant jusqu’à ce que l’arbitre aille sous les poteaux pour un essai de pénalité. 14 à 7 désormais. 7, c’est aussi le numéro du joueur lusitanien qui écopera d’une biscotte.

47e minute : action dangereuse pour les Portugais après une mêlée au centre du terrain. Le ballon sort côté introduction, arrive dans les mains du numéro 15 sur l’aile gauche, il tape à suivre mais un Belge sort le ballon en touche d’un plat du pied « sécurité » comme on dit. Quelques phases de jeu plus tard, les locaux obtiennent une pénalité pour hors-jeu. Le Owen Farrell du Pays des Œillets ne se fait pas prier pour ajouter 3 points et nous montrer sa superbe célébration. 17 à 7.

53e minute : la Belgique a la possession du ballon maintenant et obtiennent une touche dans les 22 mètres adverses. Malins, ils ont bien vu que les Portugais défendaient aussi bien les mauls que Teddy Thomas en 1vs1, tout le monde se met dedans, même le soigneur et le maul s’écroule pour la 2e fois dans l’en-but portugais. 2e essai marqué sans faire de passes, comme quoi ce n’est pas si compliqué le rugby. Transformation réussie pour le Gaëtan Germain du plat pays. 17 à 14.

Le soigneur du Portugal porte une chasuble avec les mots « French » et « Flair » inscrits dessus. Je ne sais pas trop comment le prendre. 

60e minute : le Portugal subit le jeu à une passe de la Belgique qui progresse de 20 mètres en 1 minute grâce à ce procédé assez simpliste au final. Ça me rappelle ma dernière performance de course. Ils glanent une pénalité que le buteur des diables noirs ne manquera pas. 17 partout, Patrice Lagisquet ne tremble pas dans sa cabine de manager. Il en a vu d’autres avec les Bleus.

Je suis réveillé de ma micro sieste à la 65e minute par les braillements des commentateurs qui s’emballe face aux « steps » de leur numéro 11 rouge qui élimine 2 défenseurs belges dans un mouchoir. Le ballon ressort vers le large, mais les noirs se mettent à la faute sur le temps suivant. Dany « the dog » Antunès ne parvient malheureusement pas à récompenser ce beau mouvement. Toujours 17 partout à 13 minutes de la fin.

70e minute : encore une fois ce sont les Belges qui se mettent à la faute sur une tentative de contest. Cette fois, le Danny Cipriani de Massy ajoute 3 points au compteur, 20 à 17 en cette fin de match.

74e minute : la Belgique se montre dangereuse avec une percée du numéro 14 qui atteint les 22 mètres. On enchaîne les pick and go, mais la progression sera stoppée par un bon grattage du numéro 8 portugo-blagnacais. Bis repetita quelques minutes plus tard sur un nouveau temps fort des Belges. Cela permet maintenant d’aller jouer les 2 dernières minutes dans le camp adverse. Le contest aura été un secteur fort pour les locaux.

On joue les derniers instants de cette rencontre, malgré les 3 maigres points d’avance le Portugal propose un jeu de mouvement. Mais un en-avant permettra à la Belgique de s’exprimer une dernière fois. Il y a 80 mètres à remonter et en pick and go, ça peut être très très long. Le public lui s’exclame pour la première fois « POR-TU-GAL, POR-TU-GAL ! » comme s’ils venaient de découvrir qui jouait.Une victoire rappelant ses plus beaux France - Italie. 

80e minute : sur la mêlée, le pack des noirs se fait passer littéralement dessus par le rouleau compresseur portugais. Le buteur floqué du 11 passe cette pénalité et porte le score à 23-17, ça y est le public est réveillé ! Le match joue encore à ma plus grande surprise. Ce n’est pas que je m’ennuie, mais le chrono indique la fin du temps hein. On joue une dernière mêlée puis 2 temps de jeu plus tard, les Portugais dégagent en touche et remporte ce « Maintienico » ! 


Belle victoire pour le promu portugais qui peut espérer un maintien dans ce 6 Nations B. Par contre, ça ne sent pas bon pour les Belges et leur jeu basé sur des mauls et des pick and go, même à ce niveau-là ça ne paye pas. La dernière image de cette rencontre sera le sourire de Patrice Lagisquet au micro de la Cécile Grès Lisboète. Il faut dire que la dernière fois qu’il a gagné un match en équipe nationale, Maxime Jalibert venait d’obtenir son BSR.

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Mais Mr Durroux vous avez quoi contre P. LAGISQUET ?
Il ne mérite pas un tel traitement.
Mais merci de nous avoir fait partager votre ennui il est communicatif.

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