XV de France : pourquoi Teddy Thomas mérite-t-il sa place chez les Bleus ?
Critiquer Teddy Thomas, un sport à la mode.
L’ailier du Racing 92 n’est pas populaire, et pourtant. Voici pourquoi il incarne un facteur X qui fait cruellement défaut au sein du XV de France.

Il est un éternel sujet de moquerie. Voire d’incompréhension. Mais que fait Teddy Thomas en équipe de France ? Depuis ses débuts (très) remarqués chez les Bleus avec un triplé face aux Fidji et un essai d’anthologie contre les Wallabies, l’ailier du Racing 92 ne s’est jamais vraiment imposé en sélection. La faute - notamment - aux blessures et à une réputation qui lui colle à la peau. Injustifié ? Son absence de la liste Elite n’a pas empêché Guy Novès de le titulariser face aux All Blacks, où Thomas a tenu son rang. Face aux Springboks, il enchaînera et défiera Courtnall Skosan ce samedi soir.

Un joueur de duel et un profil précieux

Disons les choses : Teddy Thomas est l’un des rares Français capables de faire la différence en 1 contre 1. Outre sa facilité à éliminer, c’est sa vitesse qui nous intéresse. Or, le haut niveau = vitesse. Les Bleus de Guy Novès prônent un jeu fait de passes et de offloads, mais manquent de créateurs et de franchisseurs. Et quand ils passent (enfin) la ligne de défense, le soutien n’est pas là, la faute à l’absence de flèches capables d’apporter le surnombre et de terminer les actions.

Objectivement, quel ailier est capable de telles fulgurances ballon en main aujourd’hui ? Alivereti Raka a le profil, mais le Fidjien - pressenti pour intégrer les Bleus - n’est pas encore sélectionnable. Parmi les ailiers de la liste Elite, Noa Nakaitaci n’a jamais été un finisseur. En 50 sélections, Yoann Huget a inscrit… huit essais (contre cinq en six sélections pour Thomas) et le Toulousain peine dans les duels depuis sa blessure au Mondial 2015. Reste Virimi Vakatawa, dont on reparlera plus bas, et Vincent Rattez, très bon en club mais peut-être encore un peu tendre pour le niveau international.

Lui aussi absent de la liste Elite, Gabriel Lacroix présente également le profil d’un joueur de duel. Un finisseur capable de faire des appels dans le bon tempo, souvent au soutien de ses centres à La Rochelle. Pourquoi ne pas associer les deux, avec Lacroix en “dynamiteur” et Thomas en “finisseur”... ou l’inverse ? Le but premier d’un ailier : marquer des essais, ce qui aide à gagner des matchs de rugby… Depuis la retraite de Vincent Clerc, les Bleus manquent cruellement d’un gros finisseur.

Sa défense, la mentalité française...

On parlerait presque de bashing. Comme Damien Chouly avant lui, Thomas se fait pourrir à chaque fin de match ou annonce de sélection. On reproche au Clermontois de ne pas avancer ballon en main ? Thomas, lui, est pointé du doigt pour sa défense. Un mal bien français de critiquer ce qui ne va pas, tout en délaissant les points forts d’un joueur qui n’est pas là parce qu’il a battu le sélectionneur à la belote.

Non, Thomas n’est pas un mur infranchissable comme peut l’être Jack Nowell chez les Anglais/Lions. Et l’ailier ne sera sans doute jamais un énorme défenseur. Mais ceux qui critiquent sa défense ne sont-ils pas les mêmes qui se plaignent d’un rugby devenu trop physico-physique ou la défense prend le pas sur l’attaque ? Plutôt que de pointer sa défense, pourquoi ne pas évoquer ses qualités de finition indéniables ?

… et le manque d’objectivité des critiques

Autre point important : le cas Virimi Vakatawa. Un joueur très vite starifié pour une seule raison : ses grosses qualités offensives (tiens, tiens). Dans les faits, le Fidjien d’origine a seulement fait de bons matchs face à l’Italie ou les Samoa… mais il jouit d’une bonne image parce qu’il est capable d’être un facteur X, comme avec France 7. On oublie pourtant ses grosses lacunes en défense dans le placement, et la problématique est la même : les Bleus sont friables sur les extérieurs.

Alors pourquoi Virimi Vakatawa est-il loué, quand Teddy Thomas hérite des critiques ? Notons que face aux All Blacks, Teddy Thomas devait prendre la marée face à Rieko Ioane. Bilan : quatre plaquages, zéro loupé. En Top 14, le Racingman tourne également à quatre plaquages par match, pour 79% de réussite.

Guy Novès l’aime bien et aurait pu l’installer… sans les blessures

Le sélectionneur sait l’intérêt d’avoir des joueurs capables de marquer et de défaire les défenses. Au Stade Toulousain, Guy Novès en a eu. Chez les Bleus, on l’a vu, c’est moins le cas. Mais le boss du staff tricolore a capté le potentiel de Thomas. La première année de son mandat, ce dernier avait été appelé contre l’Irlande alors qu’il n’avait que quelques bouts de matchs dans les jambes… Une preuve de confiance malgré ses blessures.

Les blessures, l’un des paramètres ayant empêché le Racingman de s’établir chez les Bleus depuis ses premiers pas sous l’ère Saint-André. Thomas a loupé le Mondial 2015, a eu des problèmes aux ischios-jambiers et n’a pas échappé à une opération du pied. On sait que revenir de l’infirmerie et retrouver son niveau ne se fait en un claquement de doigts. Comme Laurent Labit cette saison (7 matchs, 4 essais), Novès lui fait tout de même confiance. Et c’est mérité.

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Un peu facile d'évacuer ses lacunes en défense par l'argument ´on s'en tape il marqué, le premier boulot d'un ailier c'est de pas S'échapper. Sur le math de l'Afs Thomas a été convaincant, il a montré ses qualités, c'est un joueur vif, puissant, rapide qui prend des initiatives, il fait du bien. Sur le plan défensif, il a été là mais faut voir la ligne de trois quarts en face, pas sûr que ce soit suffisant face à ligne anglaise.

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