Révolution, fusion ou sacrifice : mais que se passe-t-il au Pays de Galles ?
Le futur du rugby gallois est actuellement en jeu.
Si tout va bien pour l'équipe nationale, le rugby gallois est au bord de l'implosion. En cause ? L'avenir de ses provinces.

Vous pensiez que tout roulait dans le rugby gallois ? Vous aviez tort. Si l’équipe nationale est en course pour le Grand Chelem dans le Tournoi des 6 Nations 2019, c’est du côté des provinces locales que le bât blesse. Et la WRU pourrait bien entamer une véritable révolution.

Le Project Reset, c’est quoi ?

Petit rappel. Le Pays de Galles possède actuellement quatre provinces : les Scarlets de Llanelli, les Ospreys de Neath-Swansea, les Blues de Cardiff et les Dragons de Newport. Toutes disputent la Coupe d’Europe (Champions Cup ; Challenge Cup) et le Pro 14, championnat mettant aux prises les provinces irlandaises et écossaises, deux équipes italiennes, et depuis l’an dernier, deux franchises sud-africaines. Ces quatre formations forment le haut de la pyramide du rugby gallois, où environ 200 clubs sont ensuite affiliés à la WRU (la Fédération locale), et répartis au sein des différentes divisions du pays, la première étant la Principality Premiership.

Sauf que depuis quelques semaines, le monde du rugby est en ébullition. En cause ? Le “Project Reset”, réforme menaçant de révolutionner le modèle actuellement en place. Surtout, il pourrait entraîner la suppression de deux - voire trois ! - des provinces créées au début des années 2000. Mais aussi la création d’une nouvelle, la WRU souhaitant développer le rugby dans le nord du pays, rapporte Wales Online.

En rouge, les villes où sont basées les quatre provinces actuelles. (Crédit : Google Maps)

Comme le montre la carte ci-dessus, le nord du pays est clairement délaissé. L’équipe phare de la région, RGC 1404, évolue seulement en Principality Premiership. Or, il n’est pas question de créer une cinquième franchise (comme avec les Celtic Warriors, qui n’auront survécu qu’une saison en 2003-2004), mais bien de réduire leur nombre. Si une équipe voyait le jour dans le nord, trois des quatres provinces actuelles seraient donc vouées à disparaître.

Quelles seraient les options ?  

Les fusions

C’est - a priori - le plus simple. On peut facilement imaginer une fusion entre les Scarlets et les Ospreys d’un côté, puis entre Cardiff et les Dragons de l’autre. Problème : les supporters ont déjà fait savoir qu’ils étaient totalement opposés à l’idée de porter les couleurs de l’éternel rival. Un remake des fusions avortées à Biarritz/Bayonne et au Stade Français/Racing 92, donc. Autre problème : une fusion entre les provinces déjà existantes ne réglerait pas le problème de l’absence d’une équipe dans le nord du pays.

Les Dragons dans le Nord

Pour avoir une équipe dans le nord, trois solutions. En créer une de toutes pièces. Promouvoir le RCG 1404 (RGC signifiant Rigbi Gogledd Cymru, soit North Wales Rugby). Ou déplacer les Dragons dans le nord, l’équipe galloise la plus faible. Deux autres équipes devraient tout de même être sacrifiées.

La formation la plus en danger ? Les Ospreys. Mais l’équipe - qui aurait des dettes - est la plus titrée, possède la plus grosse base de supporters, et évolue à Swansea. Soit la deuxième plus grande ville du pays...

Un ménage à 4… en 2020 ?

Il semble acquis qu’au vu de nombreuses protestations, voire des problèmes de logistiques (contrat TV, contrat entre les provinces et les stades, avenir du Pro 14…), la révolution devrait finalement attendre la rentrée 2020. Spéculation pour spéculation, la WRU pourrait aussi choisir de rester avec quatre équipes situées dans le Nord, l’Ouest (Scarlets), l’Est (Dragons) et le Sud (Cardiff). Mais les Ospreys seraient toujours rayés de la carte.

Pourquoi une telle révolution ?

L’argent, forcément. Avoir quatre provinces - contre deux en Ecosse, par exemple - entraînerait trop de dépenses pour la Fédération. Et diviser par deux le nombre d’équipes permettrait aux deux formations restantes de bénéficier de plus de revenus. Et proposer de meilleurs salaires ? Des joueurs comme Taulupe Faletau, Rhys Webb, Dan Biggar et Liam Williams évoluent tous à l’étranger, mais leur offrir des salaires équivalents pour leur retour au pays ne serait pas viable économiquement.

Sportivement, la compétitivité des Gallois pose aussi question.

Si tout va bien pour l’équipe nationale, aucune province n’a pu se qualifier pour les quarts de finales des Coupe d’Europe cette saison. Or, on peut légitimement penser que deux équipes bénéficiant de l’arrivée des meilleurs joueurs des provinces sacrifiées se renforcerait considérablement. Pour redevenir compétitif sur la scène européenne ? En Super Rugby, les Melbourne Rebels sont par exemple devenus des candidats crédibles aux phases finales, en récupérant plusieurs joueurs de la Western Force. Mais en Australie, l’abandon de la Force a été très mal vécu, laissant beaucoup de traces. Le rugby gallois n’a donc peut-être pas fini de se déchirer...

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Moi je propose qu'on installe la franchise du Nord à Llanfair­pwll­gwyn­gyll­go­gery­chwyrn­drobwll­llan­tysilio­gogo­goch.
Juste pour le plaisir d'entendre les commentateurs se planter sur la prononciation

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