Top 14 - RCT. Mourad Boudjellal : « On se fait démonter dans toutes les catégories de jeunes »
Top 14 -RCT : Mourad Boudjellal n'est pas tendre avec la formation française.
Interviewé par la Provence, le président du RCT Mourad Boudjellal évoque le XV de France, le recrutement et n'épargne pas la formation française.
Interviewé par la Provence et les internautes ce jeudi, le président du RCT Mourad Boudjellal a abordé de nombreux sujets comme le recrutement en passant par la présence des étrangers dans le Top 14, les résultats du XV de France et la mise en place à venir du groupe élite. Une idée qui ne le « dérange pas » à condition que les clubs aient beaucoup plus de considération de la part de la FFR, avec qui le président précise n'avoir presque aucune relation. S'il consent que l'équipe de France doit être une priorité, il souhaite ardemment que les fournisseurs de joueurs soient dédommagés à hauteur de la valeur des joueurs. « Avant d'acheter un stade à 600 millions d'Euros, ils feraient mieux de payer les joueurs. » Une contrepartie qu'il estime logique et qui pourrait permettre à ceux qui ne peuvent pas bénéficier de leurs cadres, et uniquement à ces clubs-là, de pouvoir les remplacer. Interrogé sur la présence grandissante de joueurs étrangers, responsables pour certains de la mauvaise santé du XV de France, Mourad Boudjellal préfère lui rejeter la faute sur la formation française : « On est à des années-lumière des autres nations. On se fait démonter par tout le monde chez les jeunes. »

Une formation française totalement dépassée

Selon lui, si la formation était meilleure, les clubs ne feraient pas appel aux étrangers: « Si demain, on remet en place la formation française avec de véritables méthodes, vous verrez qu'il y aura moins d'étrangers dans le Top 14. On a des joueurs corrects pour le championnat, mais qui n'ont pas une dimension internationale. Si beaucoup de joueurs français cirent le banc, c'est parce qu'ils n'ont pas été bien formés. On pourrait prêter des joueurs mais si on a un blessé on en aura besoin. » Boudjellal d'en rajouter une couche : « Quand Jonny Wilkinson veut aller donner des cours aux buteurs au pôle espoir, on lui dit « Monsieur sortez de chez moi, vous n'avez pas les diplômes ». Pourquoi on lui dit ça ? Parce qu'il y a type avec son salaire, ses notes de frais et qui a peur qu'on lui prenne sa place. Le mec, il n'est pas là pour former des jeunes, il n'a aucune compétence. Il n'y a aucune prime à la compétence dans ce système. Il n'y a que des primes à la connaissance. Ce sont les amis, des amis, des amis. »

Le RCT se prépare à l'après Wilkinson

L'Anglais est d'ailleurs au centre de beaucoup de discussions alors que les dirigeants toulonnais s’attellent à gérer son éventuel départ à la retraite. « Wilko ne sait pas où il en est. Tout va dépendre des six prochains moins. S'il pense qu'il a fait des matchs de trop, il arrêtera. » Son aventure avec Toulon pourrait cependant se poursuivre dans le staff. Une incertitude qui pousse le RCT à lui chercher un remplaçant. À ce titre, et après avoir goûté à ce qui se fait de mieux à l'ouverture, Mourad Boudjellal a placé la barre très haute : « On cherche un vrai 10 qui bute...à 90 % ». Et si la perle rare n'existe pas, le RCT pourrait porter son dévolu sur deux joueurs, un animateur et un buteur. Quid de Frédéric Michalak ? « On souhaite qu'il reste, mais on va le mettre en concurrence. » Mourad Boudjellal entend « rajeunir l'effectif » en remettant « quelques loups affamés » dans le groupe.

« Sam Warburton ne viendra pas à Toulon »

En parallèle, on apprend que l'international gallois Sam Warburton, un temps pressenti sur la Rade, ne viendra pas. « Le dossier est clos depuis longtemps. » Principale raison invoquée par Boudjellal, les problèmes liés à la disponibilité du joueur, capitaine du Pays de Galles, « entre les matchs internationaux et les stages ». Des contraintes qui ne semblent pas poser de problèmes à la venue d'un autre international du Poireaux, l'arrière Leigh Halfpenny. « Ma réponse est moins radicale ». Le décideur varois révèle que son recrutement dépendra en partie du choix de Delon Armitage, dont on sait qu'il a rendu visite à d'autres clubs. Comme en championnat, le RCT pourrait être à la lutte avec Clermont. A ce titre, Boudjellal pense que les Clermontois vont désormais faire la course en tête : « On ne les reverra pas. » Finalement, et s'il a pu aborder une bonne partie des sujets qui font l'actualité, le président du RCT n'avait qu'un seul regret au moment de terminer cette interview : « J'avais préparé tout un truc sur la sexualité des fourmis rouges en Arizona. C'est un sujet passionnant. »

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"si la formation était meilleure, les clubs ne feraient pas appel aux étrangers" : vous trouvez pas qui a un truc qui cloche dans cette phrase??? Donc, je traduits: Si je formais mieux mes jeunes (et si je les gardais au club), je ne ferais pas appel aux étrangers. Je pense que s'il investissait un peu plus dans la formation des jeunes Toulonnais et un peu moins dans la retraite des vieux étrangers, il s'y retrouverait à moyen terme.
Wilko, je pense qu'il est assez intelligeant pour passer le diplôme d'entraineur.
Là où il a raison, je crois, c'est qu'au niveau de la Fédé, la formation a toujours été un fourre- tout où on place ses copains pas forcement qualifiés pour cela et surtout, les comités de sélections. J'en ai connu des jeunes prometteurs hyper efficaces à leur poste jamais sélectionnés car ils jouaient dans des clubs de fédérales ou même d'honneur et non pas chez les espoirs du top14. c'est là que le bas blesse. Les recruteurs des clubs de top14 sont hyper efficaces pour aller dénicher des jeunes espoirs fidjiens ou autres dans leurs iles mais ils sont incapables de venir les chercher dans nos petits clubs régionaux.
Les comités de sélections et les recruteurs, c'est à ceux-là qu'il faut mettre des coups de pieds au cul...

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