Potentiel bafoué à Toulouse, Teddy Iribaren n'a jamais rien lâché
Teddy Iribaren, aux portes du XV de France ?
Depuis quelques années, les regards ne sont pas tournés vers lui. Et pourtant, le demi de mêlée du Racing 92 ne déçoit pas souvent.

Un stade couvert comme celui de La Défense a besoin de lumière et Teddy Iribaren en est une, pas une dernière lueur qui te mènerait vers la fin, mais plutôt une ampoule au filament infini. Celui qui a fait ses classes dans la métropole toulousaine ne cesse d’évoluer aux contacts des plus grands en prenant son mal en patience depuis bien longtemps.

Dès l’âge de 4 ans et demi il décide de suivre son grand frère pour perpétrer le rugby comme tradition familiale des Iribaren. Son nom pourrait nous mener vers le Sud-Ouest, mais il n’en est rien : Teddy est un pur Toulousain. Mais ce n’est pas parce qu’on vit à Toulouse que le XV est une religion. À 5 ans, il obtient sa première licence au rugby à XIII, à Gratentour, avant de se diriger vers Balma, son premier club formateur. Ce n’est qu’en cadet qu’il rejoint le Stade Toulousain pour y faire ses classes de Crabos à Espoirs.

Mais le Stade Toulousain est un club formateur qui, comme tous les autres, engendre des talents et des déçus et Teddy en fait partie. Durant toute sa jeunesse la charnière était un choix clair dans sa tête, il n’envisageait pas le rugby sans décider ni toucher du ballon. Longtemps à l’ouverture chez les jeunes, c’est la mêlée qui l’intéresse le plus en Espoir, puis comme il le dit : "physiquement je pense n’avoir pas eu le choix !" Et le choix, il le fait également en quittant Toulouse pour Tarbes en 2011, sur les conseils de Philippe Bérot (à l’époque entraîneur du Stado). Pour le jeune amateur de nature, c’est le meilleur choix à faire et son expérience au Stade Toulousain ne se termine pas comme il l’espérait. Dans une interview donnée à La Dépêche lors de son arrivée en terre tarbaise, il déclare qu’il ne veut pas trop s’étendre sur son départ du Stade : "disons que je suis revanchard." Il affirmait déjà son ambition de jouer en Top 14, mais surtout d’affronter son ancien club.

"Disons que je ne me défile pas, j'aime assez même mais ce n'est pas ce que préfère. Faut quand même dire que je subis plutôt que l'inverse et compte tenu de ça, je préfère défendre sur le deuxième rideau", a-t-il déclaré à La Dépêche;

Son souhait se réalise lorsqu’il signe à Montpellier en 2014 sous les ordres de Fabien Galthié en faisant ses premiers pas face à Bayonne le 4 octobre. Malheureusement, le club est en difficulté et l’actuel sélectionneur du XV de France est mis à pied pour laisser la place à Jack White qui ne le compte plus dans l’effectif pour le reste de la saison. En manque de temps de jeu, il en trouvera du côté de Brive jusqu’en 2017, puis direction le Racing 92 où il s’épanouit depuis maintenant 3 ans, et ce, jusqu’en 2023. Mais pourquoi signer dans un club où la concurrence à ce poste est forte avec Maxime Machenaud, même si Laurent Travers estime aujourd’hui que les deux sont complémentaires. Cette saison, il n’a pas raté un seul match de son club (16 matchs, dont 3 de Champions Cup, 11 titularisations) avec en moyenne 47 minutes de jeu par match. Il en est même devenu un des capitaines au même titre qu’Henry Chavancy et Maxime Machenaud.

"Je suis un petit vieux, je pense que j’ai un petit peu laissé ma chance. Évidemment, si par hasard j’y suis, je serai le plus heureux, mais j’y compte pas énormément. Il y a beaucoup de talents à ce poste et surtout des jeunes qui sont très bons et largement bien plus", a affirmé le demi de mêlée le week-end dernier à Sports 24.

Son physique lui a joué des tours pour le début de sa carrière, où le demi de mêlée était un neuvième avant, physique, plaqueur et dynamiteur. Depuis, les demandes et le jeu ont évolué vers un numéro 9 plus mobile, accélérateur et premier soutien. Son jeu au pied a pris de la longueur et de la précision depuis ses années brivistes. Sa gestion du jeu, qu’il n’aimait pas, a pris de la maturité au contact de Laurent Travers et sa vitesse d’exécution associé à un Finn Russell pourrait faire des merveilles quand les beaux jours reviendront. Mais c’est sa défense qui continue de marquer les attaques depuis des années et pourtant : 1m 70, 70 kilos. Il ne lui reste plus qu'à gommer ses excès sanguins qui lui ont valu quelques cartons.

Il ne lui reste plus qu'un étage à monter, celui de l'équipe nationale. Même s'il a pu goûter aux Barbarians, le bleu est une couleur chaude pour tous joueurs professionnels. La concurrence est rude au poste avec Antoine Dupont (23 ans), Sébastien Bézy (28 ans) et Baptiste Serin (25 ans). Lui a 29 ans et il n’a jamais connu le XV de France. Teddy estime avoir laissé passer sa chance. Ou cette chance ne lui a jamais été donnée. Après tout, chacun a raison de son point de vue.

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  • jojo7
    12546 points
  • il y a 4 ans

Adulé , décrié , il ne laisse pas indifférent ! C'est quand même un sacré client , n'en déplaise à certains . Personnellement je le place en haut de la pyramide .

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