Le Rugbynistère a 11 ans et personne ne nous souhaite bon anniversaire ?

11 ans ! Pas 10, pas 12, pas 20. 11 ANS ! On a 11 ans. Et on estime que c’est important de le notifier, de vous le faire remarquer. Cela fait 11 ans que le Rugbynistère s’est fondé au fin fond de Stockholm par des amoureux du rugby qui ne les aimait, lui, pas tant que ça. Ça fait 11 ans que le Rugbynistère travaille d’arrache-pied pour vous fournir les meilleurs articles possibles. Souvent, ils ne vous plaisent pas. Trop décalé, pas assez d’analyses, pas assez poussés. Mais toute l’équipe est une fervente supportrice du rugby. 11 ans, j’en ai la larme à l’oeil, mais c’est à cause du feu de la cheminée que je viens d’essayer d’allumer. Le chiffre 11 a une signification, comme toute chose ici-bas ou hissé haut.

Le 11 est le symbole de l’idéalisme, intuition, énergie, inspiration, volonté, courage, mais aussi de la tension, contradictions.

Ce n’est pas nous qui le disons, c’est un site de numérologie utilisée par des centaines d’entraîneurs de séries avant d’attribuer les numéros en début de saison. On a donc décidé de faire notre propre définition du chiffre 11 ans, celui qui, pour beaucoup, est attribué à un grand joueur qui a écoeuré des dizaines de défenseurs : Yves Donguy. Ah ? Vous pensiez à Jonah Lomu ? Le numéro 11 au rugby est l’ailier capable de tout. Vous vous demandez la différence avec le 14 ? Dans la plupart des clubs, il n’y en a pas. Mais un véritable 11 est capable de créer des choses là où son homologue de chiffre réduit, le 1, est capable de détruire une action tout seul, sans l’aide de personne. Il s’intercalera entre le 10 et le 9 pour ralentir l’action là où le 11 viendra accélérer le jeu. Il viendra couper devant le 12 en se prenant la balle là où le 11 arrêtera la défense. Il réceptionnera un ballon haut en faisant un en-avant, là où le 11… en fera un aussi. Et oui, les 11 ne sont pas connus pour leur habilité dans les airs. Si Thomas Pesquet était rugbyman, il jouerait 14. C’est à l’encontre de la nature animale : rapide est synonyme d'agile. Mais arrêtons-là, la manif’ pour tous pourrait utiliser cet argument tiré par les cheveux sur les plateaux télés.

Nos symboles

Idéalisme

En opposition au matérialisme représenté par ton second centre épilé et rasé de près tous les dimanches. À croire que ses samedis sont un mini salon de l’esthétique. L’idéalisme est représenté par ton pilier qui rêve de jouer derrière alors que pour l’instant, il ne joue que derrière les talanquères. Et on l’a tous celui-là, celui qui vient te parler à la fin du match pour te donner des conseils sur une passe de 30 mètres mal ajustée. Celui qui à chaque échauffement en skills va venir se mettre avec toi et tes amis 3/4, sans rien dire, concentré pour prouver qu’il se fond dans la masse. Mais c’est bien la masse qu’il doit faire fondre s’il veut jouer derrière.

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Intuition 

Hum. Dimanche, 11h : heure du poulet/pâtes (égouttés comme un troisième ligne aile après un entraînement du mercredi soir). Et on sait tous que les saveurs ne seront pas de la partie alors il faut faire jouer son intuition : ramener du gruyère. Il y en a généralement, mais les dirigeants des petits clubs maîtrisent depuis plus de 50 ans le savoir-faire du fromage. D’un sachet de gruyère, ils peuvent en faire du roquefort en moins de 2 semaines, ce qui est inédit dans le temps de fermentation des fromages à pâte persillée. Ton intuition est la bonne. Bien Billy.

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Énergie

Ah l’échauffement ! On veut tous jouer au rugby, mais on ne veut pas s’échauffer, alors que nos capacités physiques sont plus proches de l’Île-de-France que des Îles du Pacifique. Gérer son énergie est primordial pour un bon match. "Allez les gars, 3 allers-retours en sprint et on rentre !" Hop Hop Hop ! Direction les barrières et petite séance d’étirements bien réfléchie, avec la même tête que Marion Cotillard pour sa mort dans Batman : The Dark Night Rises. T’es frais, t’es étiré, t’es plein d’énergie et tu feras quand même un match de merde.

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Inspiration

Ce moment où, en plein match, tu te dis que la combinaison des Blacks que tu as vu la veille est teeeellement facile. Tu en as parlé durant tout le réveil musculaire, en espérant avoir semé une graine dans la tête des coachs. Les gros se mettent en touche, ton 10 annonce une combinaison, mais toi, tu ne l’aimes pas (la combi, pas ton 10). Alors tu décides d’expliquer à ton centre et ton ailier la combinaison, tout en disant à ton ouvreur : "Annule ! Envoie la balle à Max, t’inquiètes". Je ne parle même pas de la suite qui ressemble à une combinaison de handball.

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Volonté

Quand tu as séance physique, mais que tu le découvres en arrivant au terrain, la volonté rentre en jeu. En même temps, si c’est communiqué avant, tu resterais chez toi à regarder le PSG en Ligue des Champions contre un club grec. Mais ta volonté te pousse à le faire. Tu râles, tu annonces que tu ne tiendras pas, tu préviens que tu es fatigué, tu déclares que tu as une pointe au mollet et que ta journée a été longue. Mais c’est là que la magie opère, ou plutôt ta volonté ! Et là…tu ne mens pas sur tout ce que tu as dit et au premier bloc de courses tu t’assois dans la cahute. Bien Billy.

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Courage

Ah le courage. Ce mot que le rugby rabâche depuis des années. Est-ce qu’il en faut vraiment, ou est-ce que l’intelligence peut le remplacer ? Regardez votre équipe B et vous aurez la réponse. Mais le courage, c’est surtout ce dirigeant, qui se lève à 5h du matin pour venir te faire à manger à 5h de chez lui. Celui qui est heureux de voir arriver toute l’équipe dans la salle communale et qui a pour seul récompense le bisou de tous les joueurs avec un simple "ça va ?".

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Tension

Elle se ressent dans les vestiaires principalement. Surtout sur le maillot de ton gaucher. Tu te demandes à quel moment ça va péter et tu te dis que l'équipementier a fait un super boulot. Sûrement le même matériel utilisé par les parachutistes ou l'armée. Mais la tension se retrouve dans les regards de tes coéquipiers. Ton seconde ligne, 36 ans, 5 coups de tête sur le carrelage mural du vestiaire, s’approche vers toi. Ce regard plein de tension, tu ne veux pas l’esquiver pour ne pas montrer ta faiblesse. Mais tu ne veux pas non plus le défier du regard pour qu’il en fasse de la bouillie en t’infligeant un coup de casque qui t’efface tes meilleurs souvenirs d’enfance. On peut dire que c’est un neurologue sans étude. La tension, elle est présente dans les mots également. Ceux de ton capitaine qui s’enflamme d’un coup d’un seul en bégayant pour finir par crier "On n'y est pas ! Je le sens les gars!".

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Contradiction

Ah les contradictions. Le rugby est une contradiction : avancer en faisant des passes derrière ou anticiper avec un ballon ovale. La contradiction, c’est surtout toi. Toi qui dis chaque année que ce sera ta dernière, qu’il y a plein de choses à faire le dimanche, que tu en as marre de te blesser. Au premier dimanche de match, tu te retrouves le mercredi pour "juste courir". Deux semaines après, tu te retrouves chez le docteur pour signer ta licence. Et c’est reparti, pour une année de rugby. Le rugby est une contradiction, tu es une contradiction.

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