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La passion du rugby plus forte que les épreuves : la belle histoire de Gilen Queheille
Gilen Queheille., en rouge, sous le maillot de Lavaur. Le demi de mêlée évolue aujourd'hui à Colomiers.
Arrivé chez les pros à 18 ans, Gilen Queheille est passé par bien des clubs pour s'apercevoir de la réalité du rugby. Il démarre cette saison une nouvelle aventure avec Colomiers, en Pro D2.

Le premier ballon qu'a touché Gilen Queheille n'est autre que celui de football. Nombre de rugbymen vous conteront cette histoire en fouillant dans leur passé. Mais c'est bien dans le ballon ovale qu'a ensuite baigné l'enfant du Pays basque. Et comme il l'avoue, tout est allé très vite : « ça m'est tombé sur le bout du nez... » Alors qu'il évolue en Fédérale 2 avec son club de Mauléon, et après une bonne prestation au Bassin d'Arcachon, des recruteurs de l'Union Bordeaux-Bègles le contactent pour intégrer le club professionnel. Il n'a alors que 18 ans. « J'ai signé un contrat professionnel de trois ans, détaille-t-il. J'ai tout quitté, amis, famille. Les débuts étaient assez compliqués... mais je ne pensais qu'à ma passion : le rugby. »

À peine majeur, Gilen croise la route de joueurs dont il n'imaginait même pas un jour partager un vestiaire. Des étoiles dans les yeux, le demi de mêlée est ensuite très vite redescendu sur terre. À son poste, il doit faire face à la concurrence d'un certain Baptiste Serin. « Il était bien meilleur que moi je le savais, avoue le basque. Et je crois sincèrement que je n'étais pas vraiment préparé aux exigences du Top 14 à cette époque. »

Déjà très lucide et intelligent sur son avenir, Gilen décide d'accepter un prêt au sein du club de Tarbes. « Je suis arrivé avec plus de bouteille et j'avais de réelles ambitions pour jouer en Pro D2 », explique-t-il. Talentueux, Gilen réussit à se projeter en tant que numéro deux au poste de 9, prouvant toute l'étendue de ses qualités. « J'ai appris ce qu'était le monde professionnel », retient Gilen. Mais après des soucis financiers, Tarbes est rétrogradé, et Gilen se tourne vers un autre club du Sud : celui d'Albi, en 2016. Et contre toute attente, c'est chez les Jaune et Noir que son destin a bien failli s'arrêter.

Un titre de champion qui change la donne

Non pas à cause d'une blessure, comme certains joueurs pourraient le raconter. Mais bel et bien à cause d'un vrai dégoût du rugby professionnel qui se construisait sous ses yeux. Et sans jeu de mots, c'est bien de ses propres yeux, depuis un banc, qu'il a voulu arrêter son début de carrière.

Ça m'a traversé l'esprit, mais le rugby est une grande partie de ma vie, je ne pouvais pas arrêter comme ça. On ne m'a jamais laissé ma chance de m'exprimer, je perdais confiance petit à petit.

Sous l'ère Milhas, le Basque de 22 ans à l'époque n'a jamais réussi à s'exprimer, alors qu'il vient d'accomplir de grandes choses sous le maillot tarbais. Si bien qu'il refuse même une offre de Nevers, de peur de revivre le même épisode. Déterminé et ambitieux, Gilen a eu l'immense intelligence d'aller alors voir ce qu'il se passait dans le monde fédéral. Celui d'où il venait. Et c'est à Lavaur qu'il a répondu présent. « En plus d'être un choix sportif, c'était surtout un choix d'homme, détaille-t-il. Lorsque j'ai discuté avec Mathieu Bonnello, son discours m'avait séduit et les valeurs que délivraient le club me plaisaient énormément. »

Il lui faut finalement une saison à peine pour se remettre de sa désillusion albigeoise. En juin 2018, Gilen Queheille devient même champion de France avec le club vauréen, au terme d'une finale face à Trélissac qu'il a maîtrisé d'une main de maître. « C'était une belle concrétisation, raconte le Basque. Au début, aux entraînements, j'étais nonchalant, à tel point que Mathieu a eu besoin de créer chez moi un électrochoc en me mettant sur le banc dès le premier match de championnat. C'est à ce moment là que je me suis dis que je devais montrer de quoi j'étais capable. » Et ça ne loupe pas. Après l'obtention du bouclier, le Castres Olympique le contacte. Mais qui va piano va sano. Alors qu'il reste une année de plus à Lavaur, il est appelé par Colomiers, en février dernier. « Et là encore, c'est un vrai choix d'homme que j'ai fait, reconnaît Gilen. Le courant est très vite passé avec l'ensemble du staff et je savais que j'étais mûr pour intégrer une équipe comme celle-là. »

Premier match à Perpignan ?

Alors que la prépa a été dure, Gilen a un peu payé les pots cassés de cette dernière. « Le rythme est tout autre qu'en Fédérale, et j'ai subi une douleur aux adducteurs ». Pour les deux premières journées de Pro D2, ses deux coéquipiers au poste de demi de mêlée ont chacun pris part à un match. Loin de baisser les bras, Gilen croit en ses chances pour le déplacement de dimanche, à Perpignan.

Quand on essaie de parler d'autre chose que le rugby, Gilen est un peu moins bavard. Il faut dire que celui qui a élu domicile à Toulouse cette année, regrette fortement son Pays basque et le fait savoir. « Chez moi c'est là-bas et ça le sera toujours, confesse-t-il. La rocade, la ville, c'est pas vraiment mon truc (rires). Mais même quand je rentre chez moi je parle rugby... je n'aime pas vraiment couper en réalité. » Et à vrai dire, on est tous déjà convaincu...

Merci à Jessica Fiscal pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • cahues
    196020 points
  • il y a 4 ans

Aupa !.Dans la passion, c'est le reve qui compte !

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