INTERVIEW. France 7 - Charles Lagarde : ''à 7, il faut énormément d'exigences et d'ambitions''
France 7 : Charles Lagarde en action lors du stage à Marrakech. Crédit photo : Vincent Inigo
Formé à La Rochelle, le Vannetais va découvrir les World Series sous le maillot de l'équipe de France à 7. Entretien plein de bonne humeur.

Salut Charles ! Comment passe-t-on de la Pro D2 et du stade de La Rabine au Sydney 7s, que tu disputeras avec les Bleus du 26 au 28 janvier ?

Ça faisait un bout de temps que je voulais faire du 7. J’ai découvert la discipline au centre de formation de La Rochelle, où on a été trois fois champions de France. Et à chaque fois que j’en faisais, j’ai adoré : ça préparait pour la saison à XV, mais il n’y a jamais eu de championnat et je suis vite passé pro chez les quinzistes. 

L’an dernier, j’ai rejoint Vannes en cours de saison et à la fin de celle-ci, je voulais garder le rythme en faisant un peu de 7. J’étais en contact avec les nouveaux entraîneurs de l’équipe de France, et ils m’ont dit de venir à un tournoi européen (Lodz, ndlr) pour voir ce que je donnais sur le circuit. Je suis parti en Pologne avec eux, j’ai fait connaissance avec le groupe, et ça s’est bien passé !

Tu es toujours sous contrat avec Vannes, où tu as joué cinq matchs depuis le début de saison : comment ça se passe pour que tu sois libéré ?

Au retour de Lodz, il a été convenu, entre le staff de France 7 et celui de Vannes, que je puisse venir les semaines où le Pro D2 fait une coupure. Pour garder le rythme, et pouvoir faire un tournoi sur l’année. Etant donné qu’avec Vannes, j’ai un temps de jeu assez limité, ça a facilité le fait que je m’insère dans le groupe, que je vienne m’entraîner un peu plus souvent avec eux. J’ai aussi pu partir en stage à Marrakech après avoir négocié avec les entraîneurs de Vannes : ça a été compliqué car il n’y a pas une grosse profondeur de banc, mais ils ont accepté de me laisser partir.

En sortant du stage de Marrakech, j’ai été pris pour partir en tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande.

FRANCE 7 - World Series : du changement et plusieurs retours pour les tournois de Sydney et HamiltonEn quoi le 7s est-il une discipline qui te plaît ?

Disons que ça correspond à mon état d’esprit ! On joue des duels, il y a du mouvement, on déplace la balle, on a une grosse dépense énergétique, autant offensivement que défensivement. Le tout sous des conditions parfaites. C’est vraiment une source de motivation. Quand je m’entraîne le matin, je sais pourquoi j’y vais.

Tu évoquais le stage au Maroc, fin décembre à début janvier : comment ça s'est passé pour toi qui découvre un peu ce nouveau groupe ?

Disons que je l’ai découvert plus personnellement, j’avais commencé à apprendre à les connaître avant. L’intégration a été simple, surtout que j’ai déjà joué avec JP Barraque, Pierre Popelin et Sam Alerte à La Rochelle, avec qui je suis très proche. Au final, les accroches ont été très vite trouvées avec tout le groupe, l’ambiance est très bonne.

Sur quels points les coachs ont-ils insisté à Marrakech ?

C’était un stage de préparation à la tournée : ça a couru, on a beaucoup bossé, ça a plutôt piqué (Rires). Au bout de trois jours, j’avais le dos en vrac ! Je venais du XV, donc c’était compliqué, mais grâce au kiné, c’est revenu. On a été super bien accueillis, le choix de Marrakech a été fait pour qu’on puisse rapidement s’adapter au climat et à la température en Australie.

Une anecdote marrante sur ce stage qui pourrait faire rire nos lecteurs ? 

On a fait le nouvel an là-bas, mais au final, ça a été très calme. Il fallait quand même marquer le coup, mais après, il n’y a pas eu d’alcool… parce que le lendemain, on avait entraînement à 6 heures ! La soirée a été très studieuse !

VIDÉO. France 7 - Transpirez, rigolez et souffrez avec les Bleus lors de leur stage au MarocJérôme Daret l’a dit : il vise le Top 3 sur un tournoi. Tu sens que la France en a les capacités ?

Oui, tout à fait. On a commencé de but en blanc par une réunion pour fixer les objectifs, les exigences du projet de jeu. Moi qui arrive de l'extérieur, j’ai trouvé ça très intéressant car c’est un sport très spectaculaire, on paraît détendu, un peu “à l’arrache”, mais au final, il faut énormément d’exigences et d’ambitions. Oui, l’objectif c’est de se qualifier en Cup sur tous les tournois, d’être dans le Top 8 à la fin de la saison. Et après, on doit essayer d’accrocher une place en demi-finale sur un gros tournoi, pourquoi pas une finale !

La Coupe du monde va arriver en fin de saison…

Oui, la Coupe du monde se profile, donc tout sera bon pour construire le projet, pour construire le groupe jusqu’au Mondial, sans oublier les JO dans deux ans, donc le travail qu’on fait peut payer sur le moyen et le long terme.

On parle beaucoup de l'apport de Ben Ryan chez les Tricolores : qu'amène-t-il au groupe exactement ?

C’est compliqué de juger son apport, car je suis là avec parcimonie. A Marrakech, il était là sur le dernier tiers de stage. J’ai discuté avec lui car j’ai côtoyé pas mal de Fidjiens à La Rochelle et à Vannes, que lui a eu sous ses ordres à 7 : on avait quelques points communs ! Sinon, sur son apport, je pense qu’il intervient plus auprès des entraîneurs que sur les joueurs : sur la préparation du projet, sur la structuration des entraînements, il donne pas mal de conseils. Il ne nous a entraîné qu’une fois, mais c’est vrai que ça nous amène une nouvelle vision, sur ce qu’il se fait ailleurs.

Ailleurs, c'est notamment l'Australie où la Fédération vient d'instaurer l'égalité de salaire entre les membres des équipes masculines et féminines de rugby à 7 : selon toi, c'est quelque chose qui serait possible chez nous ?

Australie - La nouvelle convention collective introduit la parité homme-femmeBien sûr que oui, surtout qu’en France, on parle beaucoup de l’égalité des salaires hommes / femmes dans le monde professionnel. C’est un sujet qui viendra sur la table un jour ou l’autre dans le rugby, ça ne me choquerait pas. Après, je ne connais pas le comptable de la FFR, je ne veux pas m’embrouiller avec lui ! (Rires)

Question bonus. Qui a la pire coupe de cheveux : Stephen Parez ou Pierre-Gilles Lakafia ?

Moi j’aime bien leurs coupes de cheveux (Rires) ! Je dirais plutôt celle de Paul Bonnefond, qui commence à avoir une belle calvitie. Après, on a un bon coiffeur dans l’équipe avec Pierre Popelin. Il tient à ce qu’on ait une belle coupe sur le terrain.

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  • Bagnar
    7002 points
  • il y a 6 ans

J'ai l'impression que l'équipe 7s française est énorme. Qu'en est-il des autres nations ? Ont-ils autant de joueurs ?

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