INTERVIEW. Après une finale de Top 14 physique, Romain Poite est déjà tourné vers le choc entre les Lions et les All Blacks
Romain Poite réalisé une très belle saison au sifflet.
Au sifflet de la finale du Top 14 entre Clermont et Toulon, Romain Poite va partir en Nouvelle-Zélande pour arbitrer un match entre les Lions et les All Blacks.

Comme va se dérouler cette tournée en Nouvelle-Zélande pour vous ?

Je décolle le 13 pour la Nouvelle-Zélande avec au programme le match entre les Lions et les Hurricanes à arbitrer et puis le troisième test entre les Lions et les All Blacks. À partir du 17 juin, c'est la même triplette (avec Jérôme Garcès et le Sud-Africain Jaco Peyper) qui fera tous les matchs donc on va intervertir nos positionnements à la touche ou au milieu. Il va y avoir de la préparation physique et de l'analyse vidéo pour voir comment les Lions réagissent dans certaines situations pour se donner les moyens de réussir le match qu'on aura à diriger dans cette tournée.VIDEO. Un essai, un offload sublime : Sonny Bill Williams offre une victoire de prestige aux Blues face aux Lions

Les Lions ont perdu leur deuxième match contre les Blues ce mercredi. En se projetant sur le dernier match, on peut imaginer qu'il sera décisif pour le gain de la tournée.

Je vais être un peu individualiste et croiser les doigts pour qu'il y ait un partout et que ce soit une petite finale comme il y a quatre ans. Ça avait mis un peu plus de piment à la rencontre. Après, même si le score est acquis, ça restera un gros match. Avant cela, il faudra travailler comme il faut avec Jaco et Jérôme lors des deux premiers tests, se rendre service les uns les autres, pour que la prestation sur le troisième soit à la hauteur. Le fait d'être ensemble durant toute la tournée est un confort car les directives de World Rugby sont mises à jour après chaque événement international. 

Une sélection pour les Lions est un honneur pour les joueurs britanniques et irlandais. Que représente pour vous le fait d'avoir été désigné pour siffler lors de cette tournée ?

Bien sûr, c'est un grand honneur. On le mesure véritablement quand on est impliqué dedans. Je l'ai ressenti il y a quatre ans quand j'avais fait la tournée en Australie. C'est vraiment quelque chose de particulier pour les Britanniques. En termes d'événement et aussi d'histoire parce que c'est un peu le colonisateur qui revient dans les pays qui ont été colonisés. Pour nous, les rencontres de la tournée des Lions sont des matchs majeurs à diriger. Être sélectionné valide tout le travail et nous positionne confortablement au niveau international.

C'est une belle reconnaissance pour l'arbitrage tricolore.

Exactement. On ne s'attendait pas à cette convocation (Pascal Gauzère a officié pour le match entre les Lions et les Blues ; Mathieu Raynal sera au sifflet de celui face aux Crusaders, ndlr.). On est toujours dépendants des performances que l'on réalise sur la scène internationale toute la saison. Après, il faut quand même être réalistes, vu que les arbitres britanniques ne peuvent pas diriger les rencontres, ça ouvre plus d'opportunités pour nous. On a quand même une assise qui est intéressante au niveau international.

Après la demi-finale de Champions Cup entre les Saracens et le Munster, vous venez d'arbitrer la finale du Top 14. Peut-on dire que c'est une belle année pour vous ?

Cette saison est pas trop mal accomplie. Il faut rester humble dans notre profession. Il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, car cette saison ressemble beaucoup à la saison 2011 que j'avais réalisée. Et après, ça ne m'avait pas empêché de déraper. Il faut rester concentré sur ses performances et se remettre en question. J'ai pris beaucoup de plaisir lors de la saison 2016-2017 et où j'ai eu aussi un petit peu de réussite dans ce que j'ai fait.FINALE TOP 14 : les cinq points du sacre de l'ASM Clermont face au RCT (22-16)

Comment avez-vous vécu cette finale historique entre Clermont et Toulon ?

Cette finale a été véritablement un gros match même si on pouvait s'attendre à cette opposition de style. Et puis finalement en deuxième mi-temps, on s'est retrouvés avec un affrontement direct. Ce match marquera ma carrière parce que la deuxième mi-temps a été très éprouvante. Il fallait rester concentré. Avec ce suspense, et le score qui pouvait basculer, je n'avais pas intérêt à me tromper. J'ai dû me tromper, mais pas assez fortement pour faire basculer la rencontre. C'était un gros challenge. 

Avez-vous été surpris par l'intensité physique de cette rencontre ?

On peut dire qu'elle a été dans la continuité des phases finales. Les équipes ont mis énormément de défi physique. Je me souviens d'une séquence lors de la finale en début de deuxième mi-temps où les plaqueurs comme les plaqués voulaient impacter leurs adversaires avec un gros plaquage ou une percussion appuyée. Ça a été vraiment très physique, et la limite avec la règle était très très fine. Il y a eu des chocs qui ont été relayés par le stade. Quand on est aux premières loges, on n'aimerait pas être à la place du joueur qui va se faire impacter. On préfère être à notre place.

Avez-vous également ressenti la ferveur des supporters dans le stade ?

C'est dans ces moments-là que le Stade de France vit le plus parce que lors des matchs internationaux, c'est peut-être un petit plus timoré. Il n'y a pas cette identification à une équipe, avec des tribunes colorées, des publics de passionnés. Pour nous, c'est aussi important d'avoir des ambiances assez bouillonnantes pour vivre l'événement comme on peut le vivre quand on est amateur de ce sport.VIDEO. ASM : la belle communion des Clermontois avec leurs supporters, la Place de Jaude en folie

Avez-vous pris le temps de profiter un peu de la soirée ?

Il y a cinq ans, j'étais parti directement au vestiaire parce que je n'étais pas du tout concerné parce qu'il y avait après. Mais ça fait quelque temps qu'il y a un spectacle qui est offert par la Ligue, avec un feu d'artifice et un concert, alors on en profite parce qu'on n'a pas forcément le temps de le faire de la 1re à la 80e. Donc avec toute l'équipe arbitrale, on prend le temps d'échanger. Comme on dit, c'est comme un mariage, ça passe très vite et on n'a pas forcément le temps de se rendre compte de certaines choses. 

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  • Bagnar
    7002 points
  • il y a 6 ans

Quelqu'un peut-il m'expliquer de quoi il parle quand il dit "cela ne m'a pas empêcher de déraper" ?

Il a dérapé quand, que quoi ?

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