Jeannick Ouassiero, l'ailier qui affole les compteurs avec Marcq-en-Barœul (Fédérale 2)
Jeannick Ouassiero plonge dans l'en-but face à Plaisir. Crédit photo : Éric Morelle
Auteur de seize essais en dix matchs de Fédérale 2, Jeannick Ouassiero (26 ans) s'est imposé à coups de cadrages débordements sur l'aile du favori nordiste. Zoom sur le meilleur marqueur du championnat.

Il a commencé son ''aventure'' dans le Nord par un quadruplé contre Plaisir. Puis enchaîné par un doublé dans le derby face à Arras. En deux journées de championnat, Jeannick Ouassiero en était déjà à six essais marqués. À mi-saison, il en avait ajouté dix à son compteur dans une formation qui n'en finit plus de s'imposer et qui domine de la tête et des épaules la Poule 1 de Fédérale 2. Entretien avec celui qui fut lancé en Fédérale 1 à 18 ans par Bobigny, passé ensuite par le centre de formation du Racing.

Comment as-tu signé à Marcq-en-Barœul ?

À l'intersaison, mon objectif absolu était de signer en Fédérale 1, c'est ce qui était convenu avec mon agent. J'avais aussi eu des contacts avec un club de PRO D2. Je partais de Saint-Denis, c'était bien, mais la Fédérale 2 ce n'est pas forcément attractif comme jeu. J'étais en contacts avancés avec un club de Fédérale 1 mais Philippe Caloni, le manager de l'OMR m'a appelé. Je connaissais bien Mark Erasmus qui arrivait de Nevers, Valentin Boucherie qui revenait et Alexandre Flanquart, formé là-bas. On y est allé avec mon père et mon agent pour visiter et ça m'a convenu. Le projet est attrayant, les infrastructures sont hyper intéressantes. L'esprit familial et l'humilité des Nordistes me plaisaient aussi.

Treize victoires en treize matchs, premier de poule. Quelles sont les forces de ce groupe ?

Par rapport à tous les clubs dans lesquels j'ai eu l'occasion de jouer, je n'avais jamais vu une telle cohésion, à part au Racing, peut-être, où on s'entraînait tous les jours. On est vraiment des copains, on travaille tous ensemble pour le même objecitif, il n'y a pas de concurrence malsaine. Et c'est ce qui fait la différence. L'intégration des nouveaux par les anciens s'est faite rapidement et notamment grâce au stage de pré-saison à Dunkerque. Quand il y a de la sincérité et des vrais hommes, il n'y a pas besoin de grand chose d'autre.

Tu n'en finis plus de marquer, quel regard portes-tu sur ta saison, qui n'est pas encore terminée, sur le plan individuel ?

Je me suis fixé des objectifs bien précis en début d'année par rapport aux statistiques. Le staff et l'équipe sont très au courant de cela. Disons que lorsque je passe le premier rideau, je recherche beaucoup la ligne. Quand j'ai franchi, je ne vois qu'elle. Depuis que j'ai signé à l'OMR, j'ai essayé d'évoluer sur ça, je suis plus au service du collectif, je dois d'abord aider l'équipe à gagner. Mais je suis à l'aile donc il faut performer et marquer.

Tu rentres sur le terrain avec cette idée en tête ?

Quand je rentre sur le terrain c'est pour marquer. Si je sors, sans l'avoir fait, je suis frustré, très frustré. Même si on a gagné. Dans ce cas, je serais content pour l'équipe, pour le collectif. Mais quand je vais rentrer chez moi, je vais regarder le match dix mille fois, me poser plein de questions. C'est une obsession.

Quel est ton parcours rugbystique ?

J'ai commencé à la Réunion à la JSB (Jeunesse Sportive Bénédictine) puis quand mes parents sont venus en France, j'ai été à Meaux. En Crabos, je suis parti à Bobigny ; la deuxième année, j'ai joué deux matchs face à Bourg-en-Bresse et Oyonnax puis je suis monté directement en Fédérale 1 avec le groupe professionnel. C'était super, les anciens m'ont bien accueili, je suis arrivé sur la pointe des pieds quand même. Je me souviens qu'à mon premier match, c'était face à Nevers, j'avais mis le casque et les épaulettes alors que ça ne m'était jamais arrivé avant (rires). Ma mère avait fumé un paquet de clopes dans les tribunes. Au terme de cette saison, je suis allé à Carcassonne. Christian Labit m'avait appelé et le projet me convenait. Mais ça s'est avéré ne pas être ma meilleure décision et en janvier de la même année j'ai intégré le centre de formation du Racing.

Quels souvenirs gardes-tu de ton passage au Racing ?

Je suis resté au Racing pendant trois ans et demi. On a notamment été vice-champions de France puis champions de France avec la génération 92. Ces années-là, j'ai eu l'occasion de jouer avec Xavier Chauveau (NDLR : encore au Racing), Mahamadou Diaby (UBB), Étienne Dussartre (Grenoble), Ivan Kitutu (Aubenas), Luc Barba (Carcassonne), Khatchik Vartanov (Oyonnax), Loïc Le Gal (Nevers)... La dernière année, on est champions de France élite 2 en torpillant La Rochelle en finale. Pour l'anecdote, sur la saison qui précède, je fais perdre l'équipe en finale sur une interception. Et sur le match du titre, un an plus tard, je marque sur la première action. En finale, Camille Gérondeau, Jonathan Wisniewski et Walter Desmaison avaient notamment joué avec nous. Au Racing, ils ont vraiment perfectionné mon mental de joueur. Il y avait de la concurrence, de très bons joueurs et on devait bosser. Je n'étais pas un très grand fan de muscu d'ailleurs et ça m'a joué des tours. Dans l'état d'esprit et la manière de travailler, c'est un club qui permet d'évoluer. On avait deux coachs, Anthony Cabaj et Adrien Buonanoto qui nous ont rendu très autonomes dans la manière de nous préparer. Après j'ai joué à Gennevilliers, à Nice puis à Saint-Denis pendant deux saisons avant de rejoindre Marcq-en-Barœul. 

Comment définirais-tu ta vision du rugby ? Quels sont tes grands principes sur le jeu ?

Moi, j'aime le spectacle. Ceux qui parleront de moi le diront. J'adore mettre des crochets, des appuis. Je préfère voir un bon ''step'' intérieur qu'une grosse percussion. Regarder jouer Cheslin Kolbe par exemple. Il est électrique. Il faut du spectacle, des joueurs qui font lever le public à la prise de balle.Cheslin Kolbe est-il le joueur le plus excitant du moment ? [VIDÉO]

As-tu été inspiré par des joueurs ?

J'ai un joueur en tête et ça restera ma référence, c'est le fidjien William Ryder (ancien international à sept, notamment passé par Mont-de-Marsan et Libourne à XV, ndlr). En plus, j'ai eu l'occasion de jouer contre lui à un tournoi à sept et c'était sensationnel. Je me suis impregné de ce qu'il fait, de ses mimiques.

À sept, tu fais partie de l'association des Scavengers.

À la base je jouais avec les Chabs Sevens. Et puis Steve, Cyril et Roméo des Scav' m'ont appelé. Ils avaient déjà une équipe avant, et ils ont créé les Scavengers. Franchement, cette équipe a suscité un intérêt exceptionnel dès le début et ça continue encore. C'est une super suprise et je suis très content d'avoir été nommé capitaine. Il y a un besoin de renouveau dans le rugby à sept, notamment en France. Je pense qu'en termes de jeu et en termes d'ambiance, c'est une des équipes qui peut permettre d'entrer dans une nouvelle ère. On avait aussi notre ami Louis Fajfrowski, qui jouait avec nous et on a voulu lui rendre hommage avec le dernier maillot.

Tu as un souvenir mémorable sur le circuit ?

C'était à Bruxelles avec les Chabs. Une action filmée où je vais marquer, elle m'a donné des frissons, c'était mythique pour moi, avec l'ambiance de l'équipe en plus autour.

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Il y a des joueurs avec lesquels tu as joué qui t'ont marqué ?

Il y a Jordan Joseph par exemple : lui c'est un crack. On a fait un tournoi avec les Scavengers à Gennevilliers et je ne le connaissais pas du tout. Je parlais de l'importance du maillot aux gars et quand je lui ai donné le sien, il m'a dit qu'il allait assumer. Dès la première action, il l'a montré. Sinon, j'ai eu l'occasion de jouer avec Vakatawa en Espoirs au Racing. Étienne Dussartre, je trouve que c'est le rugbyman parfait, il fait toujours les bons choix, il attaque les bons intervalles. Après, j'ai une préférence pour les joueurs portés sur le spectacle de toute façon.

Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour les mois à venir ?

Sur le plan individuel, j'espère que je vais rester en bonne santé. Collectivement, ce serait bien de faire une bonne saison avec Marcq-en-Barœul, je souhaite qu'on vive une belle aventure avec le groupe. 

Tu penses rester dans le Nord ? 

Pour être honnête, j'avais signé une convention d'un an à mon arrivée. Il y a quelques semaines, le club m'a proposé un contrat de trois ans. Actuellement on discute des derniers détails. 

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Un peu trop perso le gusse, mais il l'assume.
Ca doit pas toujours être rigolo de jouer avec lui, mais bon... S'il marque...

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