Les signes qui prouvent que... tu es le chouchou de ton club
Le chouchou est toujours félicité à la fin du match. ©Crédit photo Agnès Picard
Il y a différents profils dans un club de rugby, surtout au niveau amateur. Mais un profil énerve ou te pousse à l'admiration : le chouchou.

Un chouchou n'est pas un objet à utilité capillaire, encore moins si t'es un homme normalement sain d'esprit. Ce n'est pas non plus un film de Desfontaines ou une comédie avec Gad Elmaleh. Ce n'est encore moins le nom commun d'une planète ou un aliment qu'on te vend sur la plage accompagné de "beignets, bananes du brésil". Un chouchou, c'est le mec de ton équipe à qui on ne refuse rien et qui a pratiquement tous les droits sur le club. Généralement sa belle-gueule lui ouvre toutes les portes du club house, alors que toi, tu dois écrire une lettre recommandée pour avoir un short du club. S'il n'est pas encore identifié, la suite te permettra de le faire. Et si un joueur de ton équipe est coupable de toutes les choses ci-dessous, ce n'est plus un chouchou, mais le fils de l'entraîneur. Le chouchou peut paraître prétentieux mais ne vous inquiétez pas ! Il l'est vraiment.

Tu arrives en retard

Tu peux te permettre d'arriver en retard, et sans excuses. Tu peux aussi (éventuellement) te permettre d'arriver à l'heure, mais juste pour entretenir le personnage, tu n'arriveras qu'après l'échauffement. Là où tu excelles reste le réveil musculaire d'avant-match. Ce qui est compréhensible quand on retrouve réveil et musculaire dans la même phrase. Ton pilier, lui, arrive en courant, essoufflé et transpirant comme une pénalité de Lionel Beauxis face à Toulouse en 2015. Il n'a même pas éteint la voiture et il s'échauffera en chaussures de ville. La différence est que lui paiera l'amende de 5 €. Pas toi. 

Tu finis l'entraînement avant

Ton ailier s'est sûrement fracturé la maléole, mais personne ne se rend compte de son absence. "On est que 11 coach", criera ton numéro 8. Mais ton coach arrêtera l'entraînement juste pour venir voir où tu te trouves, pendant que ton ailier souffre seul dans les vestiaires. Bien sûr, tu es dans la cahute avec les autres tricheurs qui font semblant d'avoir mal (souvent des avants, ne faîtes pas les étonnés). Ces mêmes tricheurs qui se feront souffler dans les bronches à côté de toi qui boit de l'eau, calmement. Ils repartiront courir en criant "et lui ? Il s'entraîne pas ?!" Si, quand l'opposition de fin d'entraînement arrivera.

Tu as ta place attitré dans les vestiaires

Même en retard, ton petit porte-manteau est libre. Et si quelqu'un a le malheur de s'y être mis, il se bouge dès que tu arrives. Bon, là, c'est plus proche du pervers narcissique que d'un mignon chouchou. 

Tu triches !

Partout, tout le temps ! Au renforcement ? Tu ne fais pas les pompes. Au cardio ? Tu es avec les gros. À la belote ? Tu cries plus fort que les autres. Au toucher ? Tu embrouilles l'entraîneur en criant qu'il t'avait touché après une chistera douteuse. À quoi ça sert de tricher, si ce n'est pas pour gagner ? 

"Tu en reveux mon petit ?"

Ce n'est pas une phrase du seconde ligne adverse, mais bien celle de tes dirigeants autour des repas d'avant-matchs ou d'après-entraînements (pour les plus chanceux). Tes dirigeants sont comme ta grand-mère à Noël, pas séniles mais attentionnés. Tu n'as pas encore fini ton assiette qu'un dirigeant va te chercher le plat en sauce qui se trouve à l'autre bout de la table pour te resservir. D'ailleurs, le 10 de l'équipe B l'a bien compris et il s'assoit toujours à côté de toi. Si tu es vraiment le chouchou, tu peux te permettre un clin d'œil à ton pilier gauche qui te regarde... L'amour du risque ou les risques de l'amour ! 

Tu es cité dans tous les journaux locaux

Quoi qu'il arrive, tu es cité dans le journal local chaque lundi matin. Des fois même sans jouer. Encore une fois, tu n'es peut-être pas le meilleur, mais le journaliste local aime les "stars" et ne se privera pas de te poser 2-3 questions. D'ailleurs tu ne lis plus les journaux, ce sont tes amis qui t'envoie les articles.

"Et comment tu vas !"

Ces arrivées au stade digne des Avengers pour le match du dimanche avec plein de supporters sont un plaisir (ne marche que si tu joues au sud de Brioude). Sur 22 joueurs, tu peux y retrouver 43 clubs différents représentés sur leurs affaires. Il y a ton talonneur toujours devant et un ballon à la main depuis le matin, le regard droit. Ton 10, casque aux oreilles alors qu'on sait tous qu'il n'a aucun abonnement aux plateformes de musiques. Il écoutera "Eye of the tiger" entrecoupé d'une pub pour un yaourt saveur spéculoos. Il y a ton ailier, ce junior qui monte avec des problèmes lacrymaux. Le point commun de tous ces joueurs, c'est que personne ne leur dit "bonjour". Et il y a toi, en fond de peloton, qui a le droit aux serrages de paluches avec un mot d'encouragement. Aux bises de Christiane qui t'attend à l'entrée du stade pour ne pas te rater, joue contre joue et poireaux menaçant ton œil droit. Bien sûr, avec tout ça, tu peux relire le point numéro 1 : tu arriveras en retard dans les vestiaires.

"Allez (mettre le nom du chouchou de ton club) !"

Tu peux ne rien faire du match, mais quand tu touches la balle, les tribunes grondent. Ton centre a pourtant touché 27 ballons pour 42 plaquages, mais c'est toi qui aura droit aux félicitations des supporters. Si tu as le bonheur de sortir et que ton nom est crié, c'est que tu es le chouchou. Ou que tes supporters ne connaissent que ton prénom. Si on te touche (comme un plaquage par exemple), une femme criera "le touche pas à lui !" pendant que tes coéquipiers viendront te défendre.

Le jaloux

Ce qui prouve définitivement que tu es le chouchou, c'est qu'il y a des jaloux. Et tu as beau dire que les jaloux vont maigrir, ça ne marche pas sur tes avants. Mais un jaloux surpasse les autres : l'ancien chouchou du club. Il voit en toi ce qu'il était il y a quelques années, mais les années passent et le trône ne bouge pas, seuls les rois s'y succèdent. Dès que tu manques une passe, lui ne te manquera pas. Mais ce jaloux t'aime bien au fond. Après tout, si t'es vraiment le chouchou, tu l'es pour tout le monde. 

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  • GoST31
    12483 points
  • il y a 5 ans

Tu reconnais le chouchou quand tu te fais détroncher par ton entraineur pour un plaquage manqué et que le chouchou on lui dira rien alors que c'est une vrai porte de saloon

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