RUGBY FÉMININ : le Biarritz Olympique prêt à décoller pour une nouvelle aventure
Nouvelle aventure pour le Biarritz Olympique.
Florian Mercader, responsable du pôle féminin du Biarritz Olympique, présente le nouveau projet du club basque.

Salut Florian, on va commencer par les bases : présente-toi à nos lecteurs, et raconte-nous ton parcours, notamment rugbystique.

J'ai joué au rugby chez les jeunes du BO avant de me blesser assez tôt au genou. Suite à ça, j'ai commencé l'arbitrage et l'entraînement des gamins. J'ai aussi créé une association de beach rugby avec une section féminine, et c'est de là que j'ai voulu continuer dans l'évolution du rugby féminin. Du coup, comme j'avais des copines qui étaient intéressées, j'ai monté un club de rugby féminin sur Biarritz.

Pourquoi avoir créé le FAR (Féminines Athlétiques Rugby) à l'époque ? C'était quoi le but de ce projet ?

Au début, je voulais faire de l'initiation. Les filles voulaient jouer, mais pas aller à l'ASB (l'équipe de Bayonne), car c'était quand même du haut niveau. Du coup, j'ai voulu créer l'association pour initier les filles sur le rugby à 7. C'est l'avenir, et puis c'est un rugby qui plaît plus aux filles, avec moins de plaquages, ça se rapproche plus du Touch. On a donc fait les démarches auprès de la FFR, et ainsi de suite pour devenir, en 2014, un club à part entière.

Aujourd'hui, on a vingt-cinq licenciées, plus un staff avec un kiné, un osthéo, un préparateur physique, ce qui est quand même cool. On est partis de zéro, il fallait trouver des partenaires... Mais l'avantage de ça, c'est que pour les filles, c'était « leur » club. Elles sont allées chercher ces partenaires, elles ont géré le groupe, fait des animations pour gagner de l'argent... C'était le club de toutes les filles, elles étaient très investies.

Le club du FAR va donc devenir le Biarritz Olympique Féminin.

Exactement. Depuis l'année dernière, on était en partenariat avec le BO (section amateur), qui nous aidait notamment pour les déplacements, le matos... Pour reprendre les propos du président : « on est en fiançailles, et si ça passe bien, on se mariera l'année prochaine. » Donc là, on va dire que qu'on s'est mariés ! J'ai trouvé ça sympa comme accroche ! Depuis le 1er juillet, nous sommes donc le Biarritz Olympique Rugby Féminin. On rentre à part entière dans le club, et on aura les mêmes droits que les garçons avec la salle de muscu, notamment, et le maillot, surtout !

Un premier rapprochement avait déjà été tenté avec le club omnisports du BO : qu'est-ce qui a changé depuis la dernière fois ?

Avec l'ancien président de la FFR (Pierre Camou, ndlr), chaque équipe pro devait normalement avoir une entité féminine. Depuis que Laporte est arrivé, ce n'est plus obligatoire, juste conseillé. J'étais déjà rentré en contact avec le BO, qui était intéressé : c'était bête d'avoir deux clubs de rugby sur Biarritz. Tout le monde était content ! L'histoire est belle : on est partis de rien, mais on termine quand même au BO. Financièrement, ce n'était pas sûr qu'on puisse continuer pendant deux ou trois ans.

Au-delà du cas biarrot, c'est faisable qu'une équipe de rugby féminine soit liée à chaque club de Top 14 et de Pro D2 ?

Je pars du principe que si les clubs en ont envie, ils le peuvent. Le fait d'avoir une équipe féminine, ça t'engrange des frais, mais aussi et surtout d'autres partenaires, d'autres sponsors, une nouvelle image... Ce qu'on fait à Biarritz, ça se fait de plus en plus. Pau s'est rapproché du club de Lons, Castres est avec le club officiel... C'est très bien, c'est une belle évolution.

Parle-nous un peu de cette équipe de Biarritz, de ses moyens, des infrastructures.

Alors au niveau des infrastructures, il faut savoir qu'à Biarritz, il n'y a pas beaucoup de terrains ! On va garder le nôtre et les créneaux d'entraînement, mais la seule chose qui va changer, c'est la décision de la FFR de ne plus faire jouer les filles à 7 en promotion Fédérale, mais à 10. Pour moi, c'est une bêtise. Le 7 plaît, il est olympique, c'est un sport d'avenir... L'arrivée du rugby à 10, c'est la mort des petits clubs, et je me mets aussi dedans : il y avait déjà pas mal d'équipes qui déclaraient forfait, mais à 10, il faudra au moins quinze filles par match, ce qui est loin d'être évident.

Et puis, déjà qu'à 7, beaucoup d'équipes jouaient comme à XV, à 10, ce sera pire.

L'équipe de Bayonne évolue en 1ère division : est-ce qu'on peut déjà parler de rivalité, ou au contraire, on compte s'entraider entre les deux entités ?

Pas du tout de rivalité ! Depuis le début, je m'entends super bien avec l'ASB. On a pour projet de faire une sorte de partenariat chez les cadettes, pour faire en sorte que les moins bonnes joueuses, en manque de temps de jeu à Bayonne, viennent à Biarritz. De notre côté, les meilleures joueuses pourraient partir à l'ASB, on est plus dans cette démarche-là. Le plus important, c'est que le rugby féminin perdure. On ne veut pas qu'il y ait cette rivalité comme chez les garçons.

Si tu devais convaincre une joueuse de tenter l'aventure Biarritz Féminin, tu lui dirais quoi ?

Je lui dirais que c'est une nouvelle équipe, donc ce serait elle qui porterait pour la première fois le maillot du BO. Après, même si on est rentré dans la compétition, c'est quand même assez différent : c'est un tournoi par mois, donc c'est assez en dilettante. Ce n'est pas prenant, je sais que j'ai notamment pas mal de mamans : ça permet de ne pas être trop prise de tête !

Dans quelle division évoluerez-vous, et quel sera l'objectif de la saison prochaine ?

On sera en Promotion Fédérale de Rugby à 10. On n'est plus forcément sur de l'initiation : on a fini troisième de poule ces deux dernières saisons, à quelques points de la phase qualificative, sachant que les deux premiers se qualifiaient. Pas mal pour des débutantes ! Le XV ne nous intéressait pas trop, ce n'est pas vraiment la même ambiance, et je voulais vraiment qu'on reste sur un côté festif. C'est vraiment l'avenir, un sport d'évitement, loin de ce qu'on peut voir à la télévision en Top 14.

Dernière question : tu as une anecdote insolite depuis le début de ton aventure sur l'équipe ou une joueuse, ou un match avec le FAR qui pourrait faire rire nos lecteurs ?

Là comme ça, je ne sais pas, à part la 3ème mi-temps ! (Rires) On a toujours été meilleurs à la 3ème mi-temps, mais ça, ça a toujours été la priorité du club ! Même si on perd sur le terrain, on a un interdiction de perdre en 3ème mi-temps. Chez nous, les filles font du ventriglisse sur la table, elles dansent jusqu'à six heures du matin !

Si vous êtes intéressées pour participer à l'aventure du BO Féminin :

  • Entraînements : mardi / jeudi à 19h à l'Hippodrome des fleurs de Biarritz
  • Réunion de présentation : vendredi 10 août (19h) à la salle du BO Café d'Aguiléra
  • Le mail de Florian : [email protected]

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  • AKA
    70534 points
  • il y a 5 ans

Grosse ambition! Elles (ils) pourront être champion(e)s de France de la 3ème mi-temps! N' importe quoi!!! Un article pour çà...

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