VIDEO. 6 Nations. France Féminines. Le solide plaquage de la Toulousaine Camille Imart sur une Écossaise
Le solide plaquage de la Toulousaine Camille Imart sur une Écossaise.
Découvrez en vidéo le solide plaquage de la Toulousaine Camille Imart sur une Écossaise ainsi que l'interview réalisé avec la joueuse de l'équipe de France.
Vendredi, c'est le grand jour pour l'équipe de France féminine. Opposées aux Anglaises au Stade de la Rabine à Vannes, les Bleues ont en ligne de mire un succès dans le 6 Nations. Malgré leur revers inattendu au Pays de Galles, elles sont en effet toujours en course grâce à leur succès en Écosse. Un match maîtrisé par les Françaises où l'on a notamment vu un très beau plaquage de Camille Imart. Découvrez plus en détails la numéro 10 du Stade Toulousain féminin à travers cet interview récemment réalisé.

Crédit vidéo : France TV

Saint-Germain-des-Prés a vu naître Camille Imart, demi-d'ouverture du Stade Toulousain et de l'équipe de France. Mais ne vous y trompez pas. Nous sommes loin des cafés germanopratins de la capitale. La jeune Tarnaise a grandi, un ballon ovale dans les mains, dans une famille qui a fait de ce sport une religion. Partons à la découverte de cette joueuse, heureuse de vivre de sa passion.

Salut Camille, merci pour ta disponibilité et le temps que tu nous consacres entre tes études et le sport... d'ailleurs pour parler de sport qu'est-ce qui t'as amené au rugby ? Comment as-tu évolué ?

CI : Ce sont les amis. Au début je faisais de l'athlétisme et de la natation, mais je n'aimais pas ce côté individuel. Après une animation scolaire, la balle ovale, ils m'ont amené une fois à l'entraînement et ensuite, tous les mercredis, j'étais sur le terrain.

Ma famille, très impliquée dans le club de Sor-Agout, était très heureuse que je choisisse ce sport. Il n'y a eu aucun blocage, bien au contraire. Ensuite, à 15 ans, j'ai intégré le Pôle Espoir de Jolimont et j'ai intégré l'équipe cadette de Saint-Orens. J'ai ensuite quitté Saint-Orens en juillet 2015 pour rejoindre le Stade Toulousain Rugby Féminin pour des raisons rugbystiques. Ayant été blessée la saison passée (Camille s'est blessée aux ligaments croisés, ndlr), je savais la place de demi-d'ouverture occupée par Audrey Abadie et, pour grandir, il me fallait changer.

Tu fais partie du Stade Toulousain, mais en tant qu'équipe féminine avez-vous accès aux mêmes installations que les garçons ? (staff médical, salle de musculation, ...)

CI : Nous avons accès aux terrains synthétiques et herbe pour les entraînements. Concernant la salle de musculation, nous partageons la salle avec les juniors du Stade. Certains créneaux nous sont réservés. Au niveau médical, une préparatrice physique et une kiné nous suivent (2 entraînements par semaine) et un médecin nous permet de passer rapidement et de nous avancer des examens nécessaires. Ca pourrait être mieux, c'est sûr. Ca prouve que nous avons encore une certaine marge de progression, dans l'approche du rugby féminin.

J'ai cherché des infos sur l'équipe et sur toi plus particulièrement et je suis tombé sur un site hyper bien référencé... qui renvoie sur une erreur 404 (ce qui n'est pas le cas chez tout le monde, ndlr). Cela montre le chemin à parcourir pour que vous soyez considérées au même titre que les hommes ou c'est juste que le webmaster a posé ses vacances de février ?

CI : (rires) Ca m'étonnerait qu'elle soit partie en vacances. Ca aussi ça fait partie des possibilités d'amélioration pour augmenter notre notoriété. Mais il n'y a pas que ça qui pourrait nous aider. Par exemple, on tire des flyers en milieu de semaine pour annoncer notre match en fin de semaine, mais ce n'est pas suffisant. Les gens prévoient autre chose et n'ont pas forcément le temps de venir nous voir.

L'équipe est promue en Elite 1 et au début vous souhaitiez juste éviter la dernière place... la saison se déroule de manière idéale (4e après 11 journées, ndlr). Avez-vous revu vos ambitions à la hausse ?

CI : On est agréablement surprises de nos résultats. Au début, on ne savait pas à quoi s'attendre, car le noyau dur des filles qui composaient l'équipe ne connaissaient, pour la plupart, pas le Top 8. De même, les entraîneurs ne savaient pas à quoi s'attendre. Mais nos résultats ne sont pas le fait du hasard ou la chance du débutant. Les filles sont jeunes et jouent ensemble depuis longtemps, elles sont très douées, elles sont passées, pour beaucoup, par le Pôle espoir et les équipes de France de jeunes. Maintenant, on est fières d'être encore en course pour jouer les phases finales et, comme tous les matches, on les joue pour les gagner.

La suite en page 2


Plus personnellement, tu es membre de l'EDF. Les rêves de Grand Chelem se sont évanouis dans le stade du Gnoll à Neath... comment le groupe a-t-il vécu cette défaite après avoir dominé ?

CI : Mal... on a dominé, mais ce n'est pas passé. Après l'analyse vidéo, on remarque qu'on n'a pas respecté les consignes. On a joué sur leurs points forts, à savoir les rucks et les bords de rucks. On n'a pas assez écarté et on s'est usée là où les Galloises nous attendaient... c'est une vraie déception.

Et comment vis-tu ton expérience au sein de ce XV de France ?

CI : C'est vraiment bien. L'an dernier j'étais blessée et je savais que les -20 c'était fini. Je ne savais pas si j'allais avoir le niveau pour intégrer cette équipe. Mais tout n'est pas gagné. Le staff m'a sélectionné cette fois-ci, car ils préparent les échéances et veulent voir un maximum de filles. Ça m'apprend où je dois bosser pour m'améliorer, c'est-à-dire la vitesse de replacement et la précision sur le jeu au pied et dans les passes. Mais rien n'est acquis.

Après Bourg-en-Bresse, Perpignan et Neath vous vous rendez à Cumbernauld en Écosse. Ça fait quoi de faire le tour d'Europe des villes sinistrées ?

CI : (rires) On joue vraiment dans des bonnes conditions, tout du moins en France. On a joué sur la nouvelle pelouse de Bourg-en-Bresse, dans le stade Aimé Giral à Perpignan devant près de 12 000 personnes, c'est top. Le dernier match on va le faire à Vannes et ça nous permet de montrer le rugby féminin dans des régions pas forcément concernées par cette pratique. La Fédé fait vraiment des efforts et notre sport est en pleine expansion. Après c'est vrai que quand on joue à l'étranger, on joue dans des endroits un peu plus sinistres... (Camille n'a d'ailleurs jamais réussi à prononcer le nom de la ville écossaise accueillant le prochain match des Bleues, ndlr)

Comment expliques-tu qu'avec des niveaux de performances supérieurs à ceux des hommes, vous soyez boudées par les médias ?

CI : Médiatiquement, on a vraiment fait des progrès. Ça fait que quelques années que France 4 diffuse nos matches. Et sans le refus de la Fédération galloise, l'ensemble de nos matches auraient été diffusés (la fédé galloise a préféré diffusé le match sur internet pour toucher son propre public, ndlr).

Les 3e mi-temps masculines sont arrosées et viriles pour certains (Matthieu Bastareaud et Philippe Carbonneau si vous nous entendez)... Je me suis toujours demandé comment se passait ce moment de franche camaraderie fait de chansons paillardes, de bières, de mêlées simulées devant les videurs, ... entre joueuses ?

CI : C'est moins viril, c'est sûr (en tout cas j'espère), mais on sait aussi s'amuser, décompresser, passer à autre chose. Des chansons paillardes, on en connaît. Mais après le match à Neath, on est restés à l'hôtel, boire un coup entre joueuse pour digérer ce mauvais match.

J'ai ouï-dire que tu menais de front une carrière de joueuse de rugby de haut niveau et des études. Que fais-tu exactement ?

CI : Je suis en Master I de STAPS pour devenir prof de sport. C'est d'ailleurs l'année du concours. Je sais que l'an prochain, si je réussis le concours, je serai encore à Toulouse en stage, mais je me prépare à devoir quitter la région. Pour mes cours, j'ai décidé de ne pas demander d'aménagement d'horaires, parce que cela nécessitait de couper mes années en deux et je me sentais capable de réussir sans ça. Cependant, j'ai une dispense d'assiduité et je rattrape les cours derrière. Ça demande pas mal de travail personnel.

Rien que pour toi, j'ai créé le questionnaire chauvin... je te donne des phrases et tu complètes comme bon te semble !

Être anglaise ? Je préférerais encore...Ah ! Non ! Pas anglaise ! Je préférerais encore être Catalane !
On va régler définitivement notre conflit israélo-palestinien national (le conflit tarno-aveyronnais, ndlr)... qui volait les patates de qui ? Mais ce sont les Aveyronnais qui venaient nous piquer nos patates, c'est clair !
Certes on a mis 41 ans à construire notre rocade dans le Tarn, mais... je m'en fiche, je l'utilise pas !
La plus belle ville du monde c'est... Saint-Germain-des-Prés, le village tarnais, hein ? Pas le quartier parisien !
La meilleure équipe de rugby du monde c'est... Sans hésitation, Sor-Agout !
La meilleure joueuse du monde c'est... Marina Kerembelleck ! Elle est bretonne, mais elle a migré sur Bordeaux.

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  • Zejack
    16746 points
  • il y a 8 ans

HAha bien joué le questionnaire chauvin.

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