XV de France : la dernière chance d'une génération sans trophée
Si Bastareaud était du Grand Chelem 2010, les autres anciens du Groupe France attendent toujours de soulever un titre sur la scène internationale.
Symboles d'un XV de France en déclin, les ''anciens'' n'ont plus que le Tournoi des 6 Nations 2019, et la Coupe du monde, pour sortir par la grande porte.

Ils resteront malgré eux la génération tremblante à l’idée de recevoir le Japon. La première de l’histoire du rugby français à perdre contre les Fidji, qui plus est à domicile. Ils ? Ces joueurs nés entre 1986 et 1990, et installés chez les Bleus depuis une dizaine d’années, pour les plus anciens. Une période qui coïncide avec la baisse de régime d’un XV de France relégué aujourd’hui à la 9ème place du classement mondial établi par World Rugby. Un XV de France dont le dernier trophée remonte à... 2010. Une éternité.

Cette génération, c’est aussi celle qui n’a jamais rien gagné sur la scène internationale. Et qui voit dans ce Tournoi des 6 Nations 2019, ou dans la prochaine Coupe du monde, une dernière chance d’inscrire son nom au palmarès d’une compétition.

La difficile succession des derniers cadors

De 2000 à 2010, le XV de France a remporté le Tournoi des 6 Nations à cinq reprises, dont trois Grands Chelems. Depuis, plus rien. Formation, étrangers, Top 14… Les arguments pour expliquer une telle baisse de régime sont nombreux. Il faut aussi y voir les limites d’une génération de joueurs dont certains ont pourtant été sacrés champions du monde chez les Juniors. A l’heure actuelle, combien de Français seraient choisis dans une sélection mondiale ? Peu. Et c’est le cas depuis plusieurs années.

Force est de constater que les Huget, Picamoles, Guirado, Slimani, Maestri, Trinh-Duc, Fofana ou Bastareaud n’ont pas su marcher dans les pas de leurs glorieux aînés, et n’ont pas eu les épaules pour créer (et porter) un collectif capable de ramener le rugby français au sommet de la hiérarchie européenne.

Slimani et Maestri, les symboles

Parmi ces joueurs, tous sélectionnés pour la dernière Coupe du monde et appelés au moins une fois par Jacques Brunel, Rabah Slimani, François Trinh-Duc et Yoann Maestri ont peut-être déjà loupé le train pour le Japon. Sans que personne ne s’émeuve vraiment de leur non-convocation pour le 6 Nations 2019. C’est que, lassé par ces résultats en berne, le public tricolore considère déjà comme impossible la victoire dans le Tournoi, préférant se focaliser sur 2023, et les espoirs portés par une nouvelle génération de champions du monde.

Un temps, Mathieu Bastareaud, Maxime Médard ou Yoann Huget ont également été écartés de la sélection. Si le Varois ne jouera pas face au Pays de Galles, tous les trois sont bien dans le groupe convoqué par le sélectionneur. Coincé dans une sorte d’entre-deux, ce dernier continue donc de s’appuyer sur cette génération “d’anciens” tout en préparant le futur avec les Ntamack, les Bamba... Espérant gagner quelques matchs, au passage.

Depuis 2010 dans le Tournoi, le XV de France termine

  • 2011 : 2ème
  • 2012 : 4ème
  • 2013 : 6ème
  • 2014 : 4ème
  • 2015 : 4ème
  • 2016 : 5ème
  • 2017 : 3ème
  • 2018 : 4ème

Des losers même pas magnifiques

L’étiquette a longtemps collé à la peau des Ecossais. Les joueurs du XV du Chardon sont souvent comparés à leurs homologues néo-zélandais, rapport à leur style de jeu. Problème : si les Blacks roulent sur tout le monde, les Écossais n’avaient pas souvent eu l’occasion de faire la fête avant l'avènement de la nouvelle vague (Russell, Gray, Hogg, H. Jones…). Gagnant la réputation de losers magnifiques, qui enchantent le public une heure durant, avant de totalement craquer en fin de match.

Mais si la courbe des résultats écossais et tricolores s’est inversée depuis plusieurs saisons, ces derniers n’ont pas vraiment hérité de la même “flatteuse” réputation. Le mandat de Philippe Saint-André a plus été marqué par les wattbikes que les essais de 80 mètres, ou les relances de l’en-but. Difficile de clamer haut et fort que les staffs de Guy Novès et Jacques Brunel aient effectué un virage à 180°. La faute aux joueurs à disposition ? Mathieu Bastareaud (50 sélections) symbolise : un joueur volontaire et irréprochable, très peu de matchs ratés, mais un profil peut-être pas en adéquation avec les normes du rugby international.

L’exception Morgan Parra... face au manque de leadership ?

Le ¾ centre toulonnais peut au moins se targuer d’une chose : lui a déjà gagné un trophée avec les Bleus. Titulaire 4 matchs sur 5 lors du Tournoi 2010 (il était remplaçant contre l’Italie), Bastareaud avait été l’un des artisans du Grand Chelem dans le rôle du petit jeune qui monte. Un autre joueur du groupe France actuel était là : Morgan Parra. Vice-champion du monde un an plus tard, le n°9 n’est pas associé au déclin du XV de France, les Machenaud, Tillous-Borde ou Kockott lui ayant souvent été préféré par la suite. Peut-être pas un hasard si le demi de mêlée de Clermont (21 ans à l’époque du Grand Chelem) jouit, lui, d’une telle bonne image dans le rugby français.

Souvent blessé depuis le dernier Mondial, Parra est le n°1 dans l’esprit de Brunel. Le Clermontois est présenté comme le Messie, à un des rares postes où le rugby français ne manque pourtant pas de talents. Mais lui est un leader, chez des Tricolores qui en manquent cruellement. Saura-t-il mener les Bleus vers le succès ? On l’espère : pour son dernier Mondial, il ne faudrait pas que cette génération soit aussi la première à se faire éliminer dès le premier tour.

Ils étaient là pour le Grand Chelem 2010 et jouent toujours en Top 14 : Thomas Domingo, Dimitri Szarzewski, Alexandre Lapandry, Fulgence Ouedraogo, Morgan Parra, François Trinh-Duc, Mathieu Bastareaud, Marc Andreu, Benjamin Fall, Alexis Palisson.

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  • Jak3192
    75596 points
  • il y a 5 ans

c'est pas gagné !

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