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Top 14 - Racing 92 : Laurent Labit : "Nous ne voulons pas être l'équipe d'un seul titre !"
Racing 92 : Laurent Labit se confie.
Ses ambitions, le XV de France, la Champions Cup, Laurent Labit, le co-entraineur du Racing 92 se livre dans un entretien exclusif.

Comment analysez-vous la défaite de samedi dernier concédée face à Pau ?

C'est une grosse déception pour nous... Nous restions sur une bonne série de victoire (face au Stade Français, Bayonne et Montpellier, ndlr), et cette défaite vient un peu tout gâcher. C'est une déception, car c’était un match que l'on avait coché. Alors le perdre et repartir avec 0 points, c'est frustrant. On en a discuté avec les joueurs... Malheureusement, depuis le début de la saison, on est sur courant alternatif à l’extérieur. Nous faisons de très bonnes choses et puis, pendant le match, on a de gros passages à vides. On va essayer de corriger cela dès la reprise, après la semaine de coupure. D'autant que nous rédemarrerons avec un gros déplacement, à La Rochelle. Ce sera un bon test pour savoir si nous pouvons mieux nous comporter.

Le Racing réalise un début de saison poussif, avec 6 victoires pour 5 défaites. Que devez-vous améliorer pour la suite de la saison ?

Nous avons démarré la saison avec 15 jours de préparation au lieu des 6 semaines habituelles. Nous sommes un peu victimes de notre succès et du calendrier de "saison coupe du monde". On accumule des blessures à cause de ce manque de préparation et de ce fait, on accumule récupération mentale et physique. Ce qui fait que l'on ne peut pas travailler la semaine avec un effectif complet. En réalité, c'est une course contre la montre à laquelle nous sommes confrontés depuis le début. On espère que la semaine de coupure pourra limiter la casse au niveau comptable afin de réaliser une meilleure deuxième partie de saison.

La discipline n'est-elle pas la principale raison de ce début de saison en dent de scie ?

C’est lié. On est plus souvent mis en difficulté que la saison dernière, donc forcément on se met à la faute ; à la fois par manque de repères et par manque de confiance. Néanmoins, on prend beaucoup de pénalités en phase offensive, ce qui prouve que l'on porte beaucoup le ballon. Mais effectivement, c’est le problème à régler en priorité.

Samedi dernier, Teddy Baubigny 18 ans, a connu sa deuxième feuille de match. Camille Chat, 20 ans seulement et international français, est un élément essentiel du groupe et Etienne Dusartre, 23 ans, a intégré le groupe pour la première fois de la saison. Les doublons permettent-ils l'éclosion de jeunes joueurs ? Le Racing misent-ils sur eux, autant que sur les cadres ?

Bien sûr ! Mais on compte aussi sur eux pour être là tout au long de la saison et pas attendre les blessures ou les sélections. Les jeunes ont toujours une carte à jouer. Si le joueur a 18 ans, et qu'il est plus performant que le joueur de 30 ans, il jouera. Quant à Teddy, c’est une grosse satisfaction. Il à su saisir son opportunité. Après ce n’était pas un inconnu, on connaissait son potentiel. Nous voulions l’intégrer sérieusement la saison prochaine mais il est en avance de 6 ou 7 mois sur ce que nous avions prévu. On va s’attacher à le conserver au club.

Depuis 2006, seule une équipe a réussi à être sacrée championne de France deux fois de suite. C'était Toulouse en 2011 et 2012. Est-ce que le Racing peut réitérer cet exploit ?

C’est l’idée de départ. On en parle régulièrement avec les joueurs . C’est aussi pour cela que c’est plus difficile cette année. C’est une autre histoire à écrire... Il existe plein d’équipes qui n’ont pas su conserver leur trophée, en revanche, celles qui ont su conserver leur trophée et en gagner d’autres il y en a beaucoup moins... C’est celles-ci que l'on appelle les "grandes équipes". Et nous ne voulons pas rester l’équipe d’un seul titre.

Quelle est la priorité du Racing cette saison ? Le Top 14 ? La Champions Cup ?

C’est les deux, mais le premier objectif reste la coupe d’Europe. Tout simplement parce que c'est la première échéance de la saison. La Champions Cup est une compétition très courte avec seulement six matchs de poule, il faut donc être vite en place pour attaquer la compétition. Après, quand on est au Racing, et avec l’effectif qu’est le notre, nous nous devons de jouer sur les deux tableaux.

Que va vous apporter la "U Arena" (le nouveau stade du Racing 92, livré en 2017, ndlr) ?

Un confort de jeu et de travail. Cela va être un outil incroyable pour le spectacle ! Un stade fermé, avec une pelouse synthétique nous permettra d’avoir des conditions de jeu optimales à chaque match. En plus, l'ambiance des stades fermés est aussi incroyable. Donc forcément, dans le jeu, il va y avoir plus de spectacle. Après quand tu es dans cette enceinte, tu comprends très vite que tu es dans une autre dimension, donc qu'il te faut plus de bons résultats.

Vous avez évoqué l'ambiance, celle du Racing n'est-elle pas en deça de certains autres clubs du Top 14 ?

Tu le sais quand tu viens au Racing. C’est justement là que les joueurs et les entraineurs se mettent en danger dans le sens où il faut se sublimer à chaque match. Tu ne peux pas compter sur des éléments extérieurs pour te faire gagner ; même si l'on a une frange de supporteurs fidèles qui essayent de jouer le 16 ème homme à chaque match. Après, c'est sûr, nous n'avons pas le public d’un Castres ou d’un Clermont.

Comment jugez vous la nouvelle convention, signée en juillet dernier, entre la FFR et la LNR ?

C'est une bonne chose. Il fallait avancer pour l’équipe de France. Je suis persuadé que le rugby français a des compétences, tant au niveau des techniciens qu'au niveau des joueurs. Après, le calendrier pour les joueurs n'est pas évident. Quand tu es pris en sélection en novembre ou en mars, il est difficile de se mettre dans de bonnes condition pour bien jouer. Entre deux matchs internationaux tu dois rentrer jouer en club... Ca n'avançait ni le joueur, ni le club. Cette convention est donc essentielle et nécessaire. D'une part pour la santé du joueur et d'autre part pour les résultats de l’équipe de France.

Justement, le XV de France doit-il devenir la priorité du rugby français ?

Bien sûr ! Dans les clubs, il faut avoir une bonne formation, mais la locomotive c’est l’équipe une, à l’échelon au dessus c’est la même chose. Si nous voulons avoir un Top 14 encore meilleur, cela passe par de très bons résultats de l’équipe de France. Il faut respecter l’équipe de France. Elle doit être la priorité des priorités.

Vous avez déclaré vouloir construire un projet à long terme avec le Racing, mais est-il possible de vous voir un jour à la tête du XV de France ?

Avec Laurent (Travers, le co-entraîneur du Racing 92, ndlr), nous sommes venus ici pour gagner des titres. Pour le moment nous n'en avons qu'un seul. On n'a pas de plan de carrière tracé. Et de toute façon, pour l'instant le staff en place de l’équipe de France fonctionne très bien. Il faut les laisser travailler, et ne pas nommer un nouveau séléctionneur avant que son mandat ne soit terminé. Car, s'il gagne la Coupe du monde, ce serait dommage de s'en séparer...

Vous évoquez Laurent Travers, avec qui vous officiez depuis 12 ans, êtes-vous un duo inséparable ?

Evidemment. Pour l’instant, nous sommes sur la même longueur d’ondes et on ne se voit pas se quitter. La question ne se pose même pas.

A votre avis, qui va remporter le Tournoi des 6 nations cette année ?

J’aimerais que ce soit la France. Mais vu le niveau des équipes, on va avoir un gros tournoi cette année, donc je ne sais pas trop. En revanche, c’est important pour le rugby du nord d'avoir des nations aussi performantes afin de rivaliser avec les équipes du sud !

Enfin, vous êtes plutôt placage cathédrale ou bagarre générale ?

(Rires) Aucun des deux ! Et même si cela peut paraitre étrange, je préfère le rugby d'aujourd'hui que celui d'il y a trente ans... L'évolution des règles fait du bien au jeu.

Merci à Demay Valentin pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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et pourtant......

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