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INTERVIEW. Top 14 - Section Paloise. Quentin Lespiaucq-Brettes, l'apprentissage vitesse grand V
Top 14 - Section Paloise. Quentin Lespiaucq-Brettes fait son trou.
Apprenti pizzaïolo au sein de la Section Paloise en ce début de saison, Quentin Lespiaucq-Brettes gagne petit à petit ses galons de chef cuistot.
Apprenti pizzaïolo au sein de la Section Paloise en ce début de saison, Quentin Lespiaucq-Brettes gagne petit à petit ses galons de chef cuistot. Toujours dans l'ombre de ses aînés, le minot de Mugron prend de plus en plus de place, au point, dernièrement, de pousser ses aînés sur le banc. Mais qui est ce gamin, élevé entre les vaches landaises et les férias dacquoises ?

Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter, nous dire ce qui t'a amené au rugby ?

Je suis originaire de l'intérieur des Landes où j'ai commencé à jouer très tôt au rugby, à l'âge de 5 ans, dans le club de l'US Mugron. Je me suis mis au rugby par tradition familiale, mais aussi parce que tous les potes y étaient. C'est en cadet que j'ai rejoint Dax. Après avoir intégré le pôle espoir rugby de Bayonne, Pierre Perez et son staff m'ont fait comprendre que je devais passer au cran supérieur. Ne voulant pas trop m'éloigner de la famille, Dax était le club parfait. M. Perez est vraiment la personne qui m'a fait prendre conscience de mon potentiel et à qui je dois mon évolution dans le rugby pro.

Tu es landais à la base, de Mont-de-Marsan, tu as joué à Dax. Peux-tu nous éclairer, nous dire comment tu es arrivé à Pau, dans le Béarn, premier club professionnel d'Imanol notre idole ?

J'ai rejoint la Section Paloise pour plusieurs raisons. Tout d'abord sportivement, c'est un club historique avec un projet de jeu intéressant. Le fait d'intégrer le Top 14 rendait le club très attrayant. La seconde raison est plus personnelle. Je suis très attaché à mes terres. Pau était le compromis parfait entre le rugby et la famille.

L'objectif en signant à Pau était aussi de monter dans l'échelon des clubs. Après avoir joué en amateur, puis en Pro D2 je souhaitais intégrer un club de Top 14. J'ai été contacté en novembre ou décembre 2014 par Frédéric Gracianette, le directeur du centre de formation de Pau, qui souhaitait me rencontrer. Cependant, ce n'est qu'en juillet que j'ai définitivement posé mes valises dans le Béarn.

N'as-tu pas eu peur de cirer le banc en signant si tôt chez un promu ambitieux ?

Bien sûr que j'ai eu peur de ça. Cependant, les objectifs du staff étaient surtout de me donner du temps de jeu en Challenge Européen. En fait, je n'ai pas eu peur... c'était plutôt de l'appréhension. Ne pas trouver mes marques, ne pas arriver à prouver ce que je savais faire...

Aujourd'hui, tu joues à la Section Paloise, entouré de pointures monstrueuses (je pense notamment à Smith, Slade, Bobo, Traille), mais aussi des joueurs confirmés comme Bouilhou ou Pierre. Qu'est-ce que cela t'apporte au quotidien ?

À travers des joueurs comme ceux-là, on voit vraiment ce que veut dire le terme "haut niveau". Je ne suis pas quelqu'un qui parle trop. J'écoute surtout et j'essaye d'appliquer les conseils qu'ils me donnent. Les trois talons présents au club me disent surtout de jouer mon rugby, de faire ce que je sais faire. C'est important d'être à côté de joueurs de ce calibre, d'emmagasiner l'expérience qu'ils t'amènent. Ça met une pression. Ne surtout pas décevoir ces mecs qui ont fait une super carrière et leur prouver que même à 20 ans, ils peuvent compter sur toi, que sur le terrain tu es présent.

INTERVIEW. Top 14 - Section Paloise. Quentin Lespiaucq-Brettes, l'apprentissage vitesse grand V

Pour parler des choses qui fâchent, ton nom ne circule pas dans le microcosme Marcoussien. On parle énormément de Camille Chat, de Julien Marchand, sans compter que Guilhem Guirado est le capitaine du XV de France. Tu n'as pas peur de faire une carrière à la Jean Bouilhou, c'est-à-dire d'être un excellent joueur de club, une pièce maîtresse, mais constamment boudé par les sélectionneurs ?

Mon objectif est d'avoir la plus grande carrière possible. Mais je prends les choses comme elles viennent, sans griller les étapes. Mon but est tout d'abord de passer pro (Quentin est encore espoir, ndlr). Mais ce n'est pas dévalorisant d'être un joueur de club. Par exemple Jean Bouilhou, il a une carrière de fou. Ce qu'il a fait n'est pas à galvauder, bien au contraire. Mon but aujourd'hui, comme je le disais, c'est de passer pro et de travailler pour devenir numéro un à mon poste. Cela demande du travail et de la constance dans les performances.

En parlant de Camille (Chat) et Julien (Marchand) qui sont des amis, ils sont vraiment bons. Ils méritent largement ce qui leur arrive. Moi je ne me prends pas la tête, je suis focalisé sur mon club. Après l'équipe de France c'est le cadeau, le petit plus. Je n'y pense absolument pas.

Penses-tu qu'il faille faire partie de l'effectif d'un grand club (RCT, ASM, ST, Racing, SF, MHR, CO) pour postuler en Equipe de France ? (dans la liste des 31 de Novès, seuls 4 joueurs n'appartiennent pas à ces clubs cités ci-dessus) Serais-tu prêt à quitter un club pour espérer un jour être sélectionné ?

Moi je fonctionne énormément à l'affectif. Changer de club pour espérer glaner une sélection ? C'est non. Je cherche avant tout à me sentir bien, à trouver un équilibre en-dehors du rugby.
Je ne partirai pas à l'autre bout de la France, si le seul but est une sélection. Tant que je me sens bien là où je suis, c'est l'essentiel.

La suite en page 2

Pour parler un peu de ton gabarit, tu fais 1m80 pour 95 kg. Même ma grand-mère est plus lourde que toi. Tu ne penses pas que cela peut être un handicap d'être si léger à ton poste ?

Les informations datent un peu... ça fait près de deux ans maintenant que je me maintiens à 102, voire 103 kg. Mais le poids n'est pas l'essentiel au talon. Quand on voit Camille Chat, je ne suis même pas sûr qu'il fasse 100 kg et pourtant, ce qu'il fait est tout simplement énorme. Le talon, c'est un compromis entre force et vitesse. Moi à 105 kg, je n'avance plus.

Tu as fais tes premiers pas en Top 14 contre Oyonnax le 31 octobre 2015. Ensuite, tu enchaînes contre Agen, tu joues le Racing, La Rochelle et consécration, tu es titulaire face à Toulon. Sans compter que tu acquières du temps de jeu en Challenge Européen. Considères-tu cette année comme charnière ou d'apprentissage ?

Je suis encore dans une année d'apprentissage. A 20 ans, quand on est espoir, on ne peut pas dire que ce soit une année charnière. J'ai énormément de lacunes que j'essaye de gommer en travaillant. Certes, c'est charnière, car j'engrange du temps de jeu, mais j'ai encore du travail et je découvre à peine l'atmosphère d'un club pro, l'enchaînement des matchs.

Quelle est la différence entre le Top 14 et la Pro D2 ? T'a-t-il fallu du temps pour te mettre au diapason ou as-tu réussi directement à hausser ton niveau de jeu ?

En Top 14, on court beaucoup plus et les contacts sont plus rudes. La Pro D2, quant à elle, est basée sur l'homme, le combat. Concernant mon intégration, elle s'est faite petit à petit. Même si j'ai signé à Pau en juillet, je suis arrivé en retard, car j'étais à la coupe du monde U20. Ensuite, j'ai loupé pas mal de matches, à cause d'une acromio (blessure à l'épaule, ndlr). En fait, ce n'est qu'en octobre que j'ai pris part aux entraînements des pros.

Ce n'est pas sur le terrain que j'ai été en difficulté, mais lors de l'avant-match. Emotionnellement, c'était compliqué. J'ai laissé beaucoup de jus dans la préparation. Jouer des équipes comme Toulon ou Toulouse, une fois sur le terrain, on ne pense plus aux mecs en face. Ils ont deux bras, deux jambes... sur 80 minutes, en mettant les bons ingrédients, on peut largement faire jeu égal.

Quand je vois des photos de toi, je remarque que tu arbores fièrement le bandeau de pilacho. Tu connais l'adage "l'habit ne fait pas le moine", qu'on pourrait décliner en "le bandeau ne fait pas le Guirado". Alors pourquoi ce style d'un autre âge ? Ça te permet de choper ?

(rires) Ça me permet surtout de garder des oreilles en bon état. Je ne supporte pas le casque. Et si je ne veux pas finir avec des oreilles en chou-fleur, il faut que je me protège. Donc, quand ça chauffe trop, je mets le bandeau. Mais je t'avoue que je ne me soucie pas vraiment de mon style sur le terrain.

J'ai retrouvé une photo de toi sur le site de l'US Mugron... déjà à l'époque tu faisais un sacré appel du pied à Simon Mannix sur la photo, non ? Et quand je dis "appel du pied", c'est vraiment une façon de parler !

(rires) C'est mon casque ! Oui, j'ai eu ma période casque... et non, je ne suis pas le Makélélé du rugby.

Tu connais sûrement le questionnaire de Proust... on va le revisiter ensemble.

Si tu étais une boisson alcoolisée ? Un rhum orange avec glaçons
Si tu étais un plat ? La tarte au foie gras de tatie
Si tu étais un joueur de rugby (autre que toi) ? Julian Savea, j'aime ce qu'il fait, c'est un joueur technique et puissant. En plus il régale avec les Blacks.
Si tu étais un vice ? La gourmandise
Si tu étais un genre musical ? J'hésite entre la variété française et le latino pour le caliente
Si tu étais une chanson ? Je connais pas mal de chansons. C'est sûr que je les apprends plus vite que les cours, mais j'ai pas de chanson appropriée.
Si tu étais une femme ? Alana Blanchard (surfeuse)
Si tu étais une qualité ? La gentillesse
Si tu étais un défaut ? Je suis impatient (surtout au volant, derrière lequel je râle plus que la moyenne des français)

Que peut-on te souhaiter pour la fin de saison et encore un peu plus loin... dans les 5 ans ?

Ce que je souhaite, au niveau rugby, c'est de passer pro et d'accumuler beaucoup de temps de jeu. Au niveau du club, notre ambition est de maintenir le club en Top 14. C'est une volonté sportive que l'on ressent au sein du club, certes, mais aussi dans toute la région. Personnellement, on peut me souhaiter de réussir mon BTS MUC (Quentin est en 2e année, ndlr), mais aussi beaucoup de gibier à la chasse et beaucoup de poisson à la pêche.

Merci à Le Roi Dodo pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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2 trucs trop drôles dans les questions: jouer à côté de monstres Smith Slade Bobo Traille

chercher l'intrus

Puis le commentaire " 4 des 32 sélectionnées " ne jouent pas à ... soit 7 clubs sur 14
cela semble un peu normal que les meilleurs représentants pour l'EDF soient dans ces clubs : il suffit de voir le nombre de sélectionnables qui jouent chaque we dans les autres clubs
Hier soir à Pau il y en avait 5 je crois : 2, 3 4 9 15 ( traille )

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