Top 14 - ASM. Morgan Parra : « Ça vous fait sourire, mais je vous assure qu'à l'époque je ne riais pas moi »
Top 14 - ASM. Morgan Parra se livre.
À 25 ans, Morgan Parra fait déjà figure de taulier du rugby français. Le Clermontois a travaillé pour en arriver là et il ferait tout l'équipe de France.
À seulement 25 ans, Morgan Parra fait déjà figure de taulier du rugby français. Cela s'explique en partie par le fait qu'il roule sa bosse en championnat et en équipe de France depuis déjà de très nombreuses années (sélectionné chez les Bleus à seulement 19 ans), mais surtout par son caractère très affirmé. Lequel lui a permis d'avancer et de s'imposer comme l'un des meilleurs demis de mêlée en France et en Europe, mais qui l'a également desservi par moment lorsqu'il fait preuve d'un trop plein d'agressivité. Surnommé « le merdeux, le morveux » par ses anciens coéquipiers à Bourgoin Sébastien Chabal et Lionel Nallet, celui qui préfère les petits gabarits comme l'Australien George Gregan ou Jean-Baptiste Elissalde aux 9 plus physiques, aimerait aujourd'hui se « défaire de cette étiquette négative » et montrer à ses détracteurs qu'il n'est pas une personne « hautaine » et que ce masque qu'il peut porter au moment de buter, n'est qu'une manière pour lui d'être le plus performant possible pour le bien du groupe.

Il évoque à ce titre le gros travail qu'il a effectué avec Gonzalo Quesada, du temps où il était responsable du jeu au pied du XV de France. Pendant deux ans, l'Argentin lui a appris comment gérer les paramètres extérieurs (vent, luminosité, ambiance du public, etc.), mais aussi à maîtriser son geste, sa technique, sa puissance et surtout le mental. « À chaque tir au but, le stress est là. C'est un boulot de l'évacuer. Son savoir est riche. Je ne sais pas s'il manque à l'équipe de France, mais à moi oui. » Depuis, Morgan a poursuivi sans lui, enchaîné les séances face aux perches, et assumé les différents rôles qui incombent aux demis de mêlée. Animer le jeu, diriger les avants et récompenser leur travail au pied. Meneur d'hommes dans l'âme, et ce, dès son plus jeune âge du côté du Stade dijonnais, il avoue dans L'Équipe Magazine avoir « toujours aimé que les gens fassent ce [qu'il dit] ». Mais cela n'a pas été facile tous les jours.

« Quand tu es buteur, il ne faut pas trembler. » Face à l'Afrique du Sud en novembre dernier, le Clermontois a néanmoins échoué lors d'une pénalité importante face aux poteaux. Il faut dire qu'à l'époque, il n'était pas dans les meilleures conditions pour évoluer à haut niveau. Très fort mentalement, il était affecté par de nombreuses rumeurs lancées à son sujet suite à la finale perdue face à Toulon en H Cup. Déjà ciblé dès son arrivée en Auvergne suite à des problèmes liés à sa première maison, certaines personnes ont fait courir le bruit qu'il était ruiné, accro au poker, qu'il fréquentait des tripots clandestins et « squattait les tables de casinos ». « On racontait que des Gitans étaient sur mon dos. Puis des Turcs, la mafia russe, la mafia italienne... Ça vous fait sourire, mais je vous assure qu'à l'époque je ne riais pas, moi. » Aujourd'hui, il est passé à autre chose, même s'il sent encore des « regards » sur lui. Il préfère se recentrer sur l'essentiel : le rugby et l'importance du relationnel dans un groupe. Cela passe par des petites taquineries, mais aussi par un café si « tu sens que le mec n'est pas bien. »

À l'heure où certains se cherchent encore, lui est capable de faire son autocritique sans pour autant juger les autres et leurs choix. « Aujourd'hui, j'ai une certitude : on ne peut pas s'entendre avec tout le monde. Même si tu n'es pas pote en dehors tu peux te serrer les coudes sur le terrain et te faire mal pour l'autre. Pour le bien commun. Pour le bien de l'équipe. Pour les Bleus. » Celui-ci d'évoquer notamment le comportement de François Trinh-Duc, qui l'a encouragé durant la Coupe du monde alors que Marc Liévremont l'avait titularisé à sa place. Non retenu par le staff du XV de France pour le premier stage préparatoire aux tests de novembre, au profit de Sébastien Tillous-Borde et surtout de Rory Kockott, il respecte le choix du sélectionneur et refuse de le juger. « S'il peut apporter du bien et un plus pour l'équipe de France. » En attendant, Morgan Parra se tient prêt : « Cette équipe de France, c'est un truc énorme. J'en rêve depuis toujours. Pour elle, il faut être prêt à tous les sacrifices. »
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HAKA, comme déjà constaté, je suis écossais. Si je basais mes constats uniquement sur les statistiques je serais rentré déprimé à Glasgow il y a longtemps. La France est le bourreau des Blacks et chaque All Black, peu importe le nombre de fois qu'il a mis à 50 points sur les bleus, craint la France au début de chaque match. Ce n'est pas le cas quand ils jouent contre nous. Si Blanco et Saint André arrivent à semer un grain de folie dans ce groupe, je pense qu'ils sont capable de battre n'importe qui... mais il faut le grain de folie sinon ce sont des Anglais en bleu que je vois jouer au Stade de France.

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