RECONVERSION – La Toulouse Business School accompagne des rugbymen professionnels
On retrouve de nombreuses têtes connues parmi les diplômés.
Alors que la reconversion des sportifs professionnels est une préoccupation de plus en plus importante, la TBS essaie d’accompagner le plus possible ces rugbymen. 

Ils sont 19 à avoir été diplômés, ce mardi soir, d’un Master en Management de centre de profit. Cette formation a été dispensée par la Toulouse Business School en blended learning. Le blended learning est une forme d’apprentissage qui alterne entre les cours sur place et ceux à distance, via une plateforme internet.

Romain Bézian et Aurélien Béco, joueurs de Colomiers, ont été parmi les premiers à montrer le désir de se former auprès de la TBS et c’est de cette démarche qu’est née la promotion. Pour l’intégrer, deux possibilités :

  • Avoir le bac et 5 ans d’activité professionnelle
  • Avoir Bac +2 et 3 ans d’activité professionnelle

À noter que c’est Sébastien Max, joueur de Béziers, qui a été nommé major de la promotion, tandis que Damien Neveu a lui été primé pour son sens de l’ambiance. Arthur Roulin a lui reçu un prix pour ses différentes tentatives, plus ou moins fructueuses, dans les études supérieures puisqu’il a tenté médecine, avant d’obtenir une licence de physique, ce diplôme de management, ainsi qu’une accession en école de kinésithérapeute. Morgan Saout, joueur de Colomiers était quant à lui absent car il est désormais aux États-Unis pour développer un projet autour du rugby mais aussi du digital et de la big data. À ce titre, il a reçu, par un appel vidéo à distance, le prix de l’étudiant le plus connecté.

Devant la réussite de cette première promotion et les demandes de nombreux autres joueurs, l’école a ouvert pour cette année 2017-2018 une seconde promotion, mais cette fois de 40 joueurs. Une seconde classe a donc été créée, en suivant le même programme, mais en anglais, afin de former des joueurs étrangers jouant en France.

La promotion diplômée de cette année :

  • Arthur ROULIN – Ancien joueur
  • Aurélien BECO – Colomiers (Pro D2)
  • Clément POITRENAUD – Ancien joueur
  • Cyril BLANCHARD – Vannes (Pro D2)
  • Damien NEVEU – Colomiers (Pro D2)
  • Gregory LAMBOLEY – La Rochelle (Top 14)
  • Jean-Marc DOUSSAIN – Stade Toulousain (Top 14)
  • Jean-Philippe CASSAN – Aurillac (Pro D2)
  • Jérôme JACQUET – Rouen (Fédérale 1)
  • Morgan SAOUT – Ancien joueur
  • Régis LESPINAS – Aix en Provence (Fédérale 1)
  • Romain BEZIAN – Colomiers (Pro D2)
  • Romain MILLO-CHLUSKI – Perpignan (Pro D2)
  • Romain SOLA – Aix en Provence (Fédérale 1)
  • Sébastien MAX – Béziers (Pro D2)
  • Stéphane ONAMBELE – Colomiers (Pro D2)
  • Thibauld SUCHIER – Béziers (Pro D2)
  • Thibault LASSALLE – Castres (Top 14)
  • Tom ECOCHARD – Perpignan (Pro D2)

Robins Tchale-Watchou, président du syndicat des joueurs, Provale, était présent lors de la remise des diplômes :

Après avoir discuté avec les diplômés, on a compris que Provale les avait soutenus dans leur démarche auprès de l’école.

Déjà le mérite revient à Laure Vitou (Directrice de Provale Formation) et Lucas Bouty (Chef de projet formation/reconversion Provale) puisqu’il y a deux ans exactement, on s’est posé la question de savoir pourquoi on n’arrivait pas à offrir aux sportifs des formations diplômantes et qualifiantes. À partir de là il a fallu trouver des partenaires qui acceptaient de créer des formations avec une partie en présentiel et une autre en distanciel, vu la particularité de ces étudiants. Ça n’a pas été simple mais TBS a joué le jeu et les joueurs aussi. Aujourd’hui c’est une vraie satisfaction, par ce qu’on a l’impression qu’en France de nos jours, il faut choisir : soit tu fais du sport à haut niveau, soit tu vas à l’école. Les Anglo-Saxons y arrivent très bien, nous ne sommes pas plus idiots qu’eux, alors cela nous tient à cœur de montrer qu’on peut concilier les deux. C’est très important pour nous d’autant plus que les carrières sont de plus en plus courtes pour différentes raisons.

Est-ce que ce genre de mode de fonctionnement en blended-learning peut être réédité avec d’autres écoles ?

Nous allons présenter dans 2 mois le nouveau plan stratégique de Provale, avec des partenariats avec différentes grandes écoles. On va aussi déménager pour créer des espaces de travail plus importants pour les joueurs, on investit aussi pour que les joueurs puissent, à distance enregistrer des cours, créer un espace de co-working pour les joueurs et les professionnels. On réfléchit aussi à de nouveaux métiers innovants sur le digital, l’écologie ou d’autres secteurs.

Est-ce qu’il a fallu intervenir auprès des clubs pour que les entraineurs laissent les joueurs aller suivre les cours ?

Oui c’est déjà arrivé parfois, mais j’ai la chance d’en connaître beaucoup pour avoir joué avec ou contre et particulièrement à une époque où l’échange était encore possible. Alors même s’ils ont la pression due à leurs postes et aux responsabilités, aucun n’a refusé de faire un effort pour libérer son joueur, même s’ils nous disaient bien qu’ils ne pouvaient pas le faire pour tous leurs joueurs.

Est-ce que le fait de libérer des joueurs régulièrement pourrait poser problème aux entraîneurs à grande échelle ?

Non, je ne pense pas par ce qu’il y a eu de tels chamboulements ces dernières années dans le rugby, en bien comme en mal, que cela me fait penser que tout est possible désormais. Si les autres y arrivent à l’étranger, on pourrait tout autant y arriver. On doit pouvoir en bonne intelligence aujourd’hui se dire qu’il est possible de mener un double projet, sportif, et diplômant, dans le rugby français. Et plus on travaillera ensemble, avec la Ligue, la Fédération et nous, Provale, et plus évident sera la tâche. De toute manière, on n’a plus le choix désormais. Il y aura de moins en moins de parents qui amèneront leurs enfants au rugby si on ne leur propose pas un accompagnement dans leur construction personnelle.

À l’heure actuelle, la majorité des joueurs diplômés ont dépassé les 28 ans, le plus jeune de la promotion a 25 ans, l’objectif est-il d’aller vers des publics plus jeunes ?

Effectivement, c’est le but. On a l’ambition dans notre projet de faire un focus sur les centres de formations par ce que c’est à partir de ce moment où on peut mettre en adéquation leur carrière sportive et leur carrière professionnelle. C’est simple de dire à ces jeunes qu’ils seront tous professionnels, mais la réalité peut être différente. Il est possible qu’ils le deviennent, mais il ne faut pas avoir une vision trop idéaliste, et s’ils veulent tempérer cet aléa-là, ils doivent se former et plus tôt ils se formeront, mieux cela sera.

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