PRO D2 - SC ALBI : la fin de leur monde (Episode final)
Le troisième et dernier épisode, de notre feuilleton sur la longue dégringolade, du Sporting Club Albigeois.
Suite et fin de notre feuilleton sur la descente du Sporting Club Albigeois, qui va retrouver la Fédérale 1 l'an prochain.

Pro D2 - SC ALbi : La fin de leur Monde (Episode 1)PRO D2 - SC Albi : la fin de leur monde (Episode 2)L’autogestion encadrée par des bénévoles sans prérogative

Alors que les dirigeants laissaient choir le projet SCA avec un mépris polis, le point de non-retour sportif est atteint. Les Albigeois sont au bord du précipice, le président Castanet est en déroute, et le staff déconnecté de ses joueurs ! Le manager Serge Milhas met sa tête en jeu, en cas de défaite, avant un match prépondérant pour le maintien face à Vannes. Les joueurs, dépités par l’amateurisme et les coups de Trafalgar à répétition de la direction, ulcérés par les méthodes tyranniques de Serge Milhas, décident de jouer le match en dilettantes, pour créer un électrochoc et faire partir le staff.

Le Sporting Club Albigeois devient relégable et laisse échapper de gros points, qui seront rédhibitoires. A la reprise de l’entrainement, les joueurs se déclarent en autogestion et demande le concours de Vincent Clément, accompagné de Julien Guiard, Flo Wiedzorek et Kevin Boulogne. Le conseil d’administration menace de démissionner, avant de faire machine arrière et d’autoriser Vincent Clément and co à coacher les joueurs sous l'innovant statut « d’autogestion encadrée par des bénévoles sans prérogative »... à condition qu’ils ne s’entrainent pas au Stadium, mais à la Plaine des sports. En définitive, une planche savonnée …. Mais faisant fi des vents contraires, les joueurs renversent la vapeur, battent Dax, Bourgoin et Perpignan - pour une défaite à Colomiers - et ne sont plus relégables à la 24ème journée ! La fin d’un monde, celui de l’échec humain et sportif !

Il n’y a que ceux qui mettent de l’argent qui peuvent demander des comptes

Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Le président Castanet décida de mettre le feu aux poudres, voyant l’aura grandissante de Vincent Clément. Le conseil d’administration, qui mettait toute la mauvaise volonté pour que Vincent Clément ne poursuive pas l’aventure, décida de jouer un coup de billard à trois bandes… Ils commencèrent par convoquer l’ancien staff à la reprise de l’entrainement, le 19 mars 2017, tant pour déstabiliser « l’équipe Clément », que pour faire constater légalement le refus des joueurs de collaborer avec leurs anciens coachs.

Mais en même temps, à l’insu des équipes en place, ils entamaient des tractations, avec Arnaud Méla pour la saison suivante. Du machiavélisme à l’état-pur qui ne fut pas du tout au goût de Vincent Clément, de son staff... et de ses joueurs.

PRO D2 : le SC Albi est en grand danger... mais que fait le Conseil d'Administration du club ?L’inéluctable arriva : le président Castanet annonça, devant un parterre d’entrepreneur locaux, la nomination d’Arnaud Méla, pour le poste de manager, la saison prochaine. Les supporters lançaient alors une pétition demandant des comptes et un projet sportif, mais Castanet lâchaient au micro de Radio Albigès : « je n’étais pas au courant, j’étais à Paris toute la semaine. De toute façon, il n’y a que ceux qui mettent de l’argent (les partenaires) qui peuvent demander des comptes » ! Résultat, Vincent Clément, humilié et poussé insidieusement vers la sortie, insulté par un partenaire proche du président, jette l’éponge en annonçant le lendemain au micro de la radio locale albigeoise, sa démission. Les supporters rentrent en fronde : la fin d’un monde, celui d’une courte parenthèse heureuse et victorieuse !

Castanet, Veyrac, Mariou : démission

La grogne des supporters monta et le match à domicile face à Montauban s’annonçait comme électrique, en tribunes ! Le président Castanet, principal incriminé de la contestation populaire, préféra envoyer son vice-président répondre aux questions du « Mag Sport » sur le média associatif albigeois. L’exercice n’eut pas le don de convaincre les fans les plus remontés. L’avant-match fût émaillé d’une empoignade entre des supporters chantant « Castanet démission » et des agents de sécurité zélés, les chargeant au mépris total de la liberté d’expression ! Des banderoles fleurissaient en tribune Jo Mir : « Castanet, Veyrac, Mariou : Démission » et « Direction, votre mépris n’a d’égal que votre incompétence » !

Le président est totalement défait. Il va même, dans les jours qui suivent, appeler à la rescousse Louis Barret, l’ancien président des heures fastes, pour qu’il lui vienne en aide... mais celui-ci déclinera poliment. Alors qu’arrivent deux matchs à domicile (Béziers et Agen), que les joueurs vont gagner avec les tripes, le conseil d’administration déterre la « hache de guerre » avec des supporters avec une missive menaçante concernant les banderoles ! Le match de Béziers en verra de nouvelles, telles « Dirigeants incompétents : OUT » et « CA : Votre censure est l’apanage de votre médiocrité », avec même un début de partie de bouffes, entre supporters et sécurité ! Dos au mur, la direction se plaça définitivement, en situation de victimes expiatoires, repoussant la faute d’un désastre sportif béant, tantôt aux joueurs, tantôt à la presse, tantôt aux supporters et aussi, tantôt à des personnes n’étant même plus au club ! On nage en pleine théorie du complot, c’est la fin d’un monde, celui de la raison et de la mesure !

"L’argent est plus important que le sportif"

La fin de saison n’est qu’héroïsme de la part de joueurs qui meurent les armes à la main, en arrachant deux victoires pour l’honneur, qui ne seront que vaines. Les dirigeants essayent, avec Arnaud Méla, de monter une équipe pour la saison prochaine, et surtout de d’endiguer une hémorragie de départ ! L’ouvreur Romain Barthélémy, pilier du vestiaire, avait rendez-vous ce mardi avec ses dirigeants : il continuera, avec une équipe dirigeante qu’il n’a pas l’air de porter dans son cœur, à une seule condition : qu’elle planche sur un projet sportif crédible ! Il lâche quelques punchlines au micro de « Tarn Actu » : « à Albi l’argent est plus important que le sportif », ou encore « En dix matchs (en autogestion encadrée), on a gagné plus de point qu’en vingt matchs (Avec le trio Bacca/Milhas/Bérot), on aurait dû arrêter dès novembre » !

Le XV des joueurs passés sous le maillot du SC AlbiMais Romain Barthélémy donnait un sentiment tout autre de son futur manager, Arnaud Méla. Il avouait avoir confiance en lui, et estimait, qu’il lui semblait être, un homme droit et sincère. Méla s’engage dans un défi colossal, refonder un monument en péril, où des dirigeants affairistes ont souvent laissé le sportif en chantier permanent. Arnaud Méla, dont l’inexpérience ou le fait d’avoir des prérogatives élargies, ne sont plus un problème pour le conseil d’administration, alors que cette même direction y voyait un écueil fatal pour Vincent Clément. 

Hypothétiques chimères

Et maintenant, Arnaud Méla, tente bien de monter un projet sportif avec l’arrivée, de cinq comparses brivistes (Toetu, Jean-Jacques, Cormenier, Whetton et Tafili), ainsi que du Vauréen Bertrand, du Montois Nabaro, du Lyonnais Navrozashvili, du Tarbais Sevestre et du Carcassonnais Caminati. D’autres arrivées sont dans les tuyaux comme Domenech de Carcassonne, Vincent Calas, dont la signature est actée, et Yoan Chateauraynaud, dont les pourparlers serait en cours.

Certains supporters se raccrochent à d’hypothétiques chimères :Narbonne est au cœur d’un imbroglio judiciaro-financier, Soyaux aurait eu un redressement de l’Urssaf, Carcassonne baisserait son budget... Après avoir subi les foudres de la DNACG, il y a de cela près de 10 ans, pourquoi ne pas se voir sauver par le gendarme financier du rugby, comme un petit clin d’œil de l’histoire ?

Pour le peuple albigeois, c’est la fin d’une belle histoire chez les pros, entamée quinze ans en arrière, qui se stoppe net, faute d’un projet d’avenir, faute d’un cap structurant, faute d’un capitaine de navire. En définitive, cette saison calamiteuse, couplée à un entre-soi mondain qui a sclérosé le club, ponctuée d’une relégation en Fédérale, sera-t-elle au bout du bout… la fin de leur monde ?

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  • Ranor
    35070 points
  • il y a 6 ans

Tant de gâchis, sportif et humain, pour du pouvoir et de l'oseille...

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