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Pro D2 - En réponse à l'arrêt brutal de Potgieter, l'USAP a étalé sa force de caractère
Arrivé à l'intersaison, Jacques-Louis Potgieter s'était fait adopter à vitesse grand V par les supporters de l'USAP. Crédit photo : Zebulon nog S 3
Après une semaine difficile marquée par l'annonce de Jacques-Louis Potgieter, les Catalans se sont arrachés pour s'imposer au finish à Vannes jeudi soir.

83e minute du match. Alors que les Vannetais viennent de repasser devant au score dix secondes avant la sirène grâce à la botte de leur artilleur Christopher Hilsenbeck, les joueurs de l’USAP récupèrent le cuir sur le renvoi et se voient offrir l’occasion quasi invraisemblable de crucifier leurs adversaires du jour après plusieurs temps de jeu. Pris par la patrouille, le numéro 8 et capitaine breton Manoa Vosawai se tient la tête entre les mains. Auteur d’une entrée étincelante, Romuald Seguy, 21 ans, pose son tee 42 mètres à droite des poteaux, à 5 mètres de la ligne de touche. Face aux huées inhabituelles du stade de la Rabine, le jeune demi-d’ouverture catalan ne tremble pas et catapulte le ballon entre les perches. Le banc usapiste peut exulter. Au terme d’un scénario rocambolesque, l’USAP s’adjuge un succès de prestige sur la pelouse de Vannes et balaie le spectre des fins de matchs de Colomiers et d’Angoulême.

La force d'un groupe

« Cette victoire, elle est pour lui ». Après le tour de force de ses troupes, l'instigateur du jeu de l'USAP Patrick Arlettaz a eu du mal à contenir son émotion au micro de France Bleu Roussillon. Quel plus beau symbole que cette victoire, obtenue à la faveur d’un état d’esprit irréprochable des coéquipiers de Lifeimi Mafi et d’un coup de pied de mammouth de l’ouvreur du centre de formation catalan Romuald Seguy, couvé par Potgieter depuis son arrivée à l’intersaison ? En pleurs et sous le choc samedi dernier lors de l’annonce de la fin de carrière de Jacques-Louis Potgieter par le joueur lui-même, atteint d’une grave maladie, le vestiaire catalan avait forcément une énorme pensée au coup de sifflet final pour son désormais ex-coéquipier sud-africain. À tel point que joueurs et entraîneurs ont passé un appel vidéo à « Pot » dès la fin de la rencontre pour lui faire partager leur effusion de joie.

« Tout le monde se sent comme une famille dans ce groupe »

Un geste loin d’être anodin qui témoigne de la force de caractère de ce groupe, hybride de jeunes joueurs présents au club depuis la relégation en Pro D2 et de plusieurs éléments clés recrutés plus récemment, qui s’est forgé à travers un dur apprentissage des codes de ce championnat mais aussi via l’expérience de coups du sort qui semblent s’acharner sur l’USAP depuis quelques temps. Mach, Ratini, Tau, Millo-Chluski, Potgieter : pour des raisons toutes différentes, le staff usapiste doit composer avec la perte de cinq joueurs qui faisaient figure de titulaires à l’orée de la reprise du championnat. Des annonces en cascade qui auront eu le mérite de resserrer les rangs, comme en atteste la déclaration de Romuald Seguy ce jeudi soir :

« Tout ce qui nous arrive en ce moment nous est un peu tombé sur la tête. On s'est beaucoup resserré et on a continué à travailler. (...) Tout le monde se sent comme une famille dans ce groupe ».

Un état d’esprit illustré parfaitement par l’attachement au club de Jacques-Louis Potgieter, en Catalogne depuis seulement cinq mois, qui a émis le souhait de rester à l’USAP au plus près du groupe en parallèle de son traitement :

« Je suis prêt à rester nettoyer les vestiaires s'il le faut mais je veux rester avec ce groupe. C'est la première fois de ma carrière que je fais partie d'un effectif aussi exceptionnel. J'ai ma famille en Afrique du Sud, mais ma famille ici c'est l'USAP. »

Plus que jamais portée par son public, l’USAP se battra jusqu’au bout et tentera « d’aller chercher quelque chose de beau », pour reprendre les mots du héros de la victoire à Vannes. Pour « Pot ».

Merci à Malavielle Keyvan pour cet article ! Vous pouvez vous aussi nous soumettre des textes, pour ce faire, contactez-nous !

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  • ced
    100623 points
  • il y a 6 ans

je sais pas comment on appelle un habitant de Vannes (je sais à peine où s'est) mais chapeau les gars, vous perdez d'1 point et sur une erreur d'arbitrage et vous condamnez les sifflets
tout simplement bravo parce que je suis pas sur qu'au pays du rugby on ait eu la même attitude dans la même situation

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