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Parent de rugbyman heureux - Chapitre 6 : Les traditions
Les traditions ne doivent pas se perdre.
La suite du livre Parent de rugbyman heureux de Jean-Michel Cormary, avec le chapitre 6, intitulé ''les traditions''.
Le Rugby est un sport de traditions.
Parmi celles-ci, beaucoup sont susceptibles de heurter la sensibilité des mamans (quelquefois aussi celle des papas).
La première est de chambrer. Très au-delà du « politiquement correct » actuel, on se moque des caractéristiques physiques de ses partenaires de jeu, sachant que la force et la beauté de l’équipe tiennent à la diversité des joueurs : leurs différences sont complémentaires. 
Un noir sera nommé Blanche-Neige, un maigrichon l’Hameçon, un roux Bignolles, un lent le Lièvre, etc.
Car le jeune rugbyman est pudique. Il ne sait que s’exprimer par litotes (« va, je ne te hais point » disait la Chimène du Cid de Corneille, pour exprimer l’intensité de son amour). Donc il va traiter ses coéqui-piers de grosses merdes pour faire part de sa profonde estime pour eux.
De la même manière, il donnera de grandes claques à celui qui joue avec lui et sur lequel il peut compter sur le terrain : c’est de l’amour fraternel.
Cet amour se traduit essentiellement dans deux lieux : le car et les vestiaires.
Le Saint absolu du Rugby est le chauffeur de car. Pénétré de sa responsabilité de transporter des gamins, susceptible d’être toujours contrôlé par les forces de l’ordre, responsable de ses passagers qui doivent rester sages et attachés sur leurs sièges, soucieux de la propreté de son car, il subit durant plusieurs heures une horde de fous furieux excités, de Néandertaliens déchainés. 
Son seul souhait est que l’équipe perde, car il sait qu’au retour tout le monde se taira en faisant la tête.
En cas de victoire commencera d’abord le bizutage des nouveaux, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec le bizutage étudiant : on se contente de mettre de grandes claques au nouvel initié qui doit aller de l’avant à l’arrière du car entre les sièges. 
Accessoirement, on lui baisse caleçon et pantalon : la tradition.
Puis la tradition exigera le rituel immémorial des écoles de rugby : montrer son cul à la fenêtre du car.
Plaisir absolu de transgression, l’exhibition de postérieur (réservée aux cadres et anciens de l’équipe) s’accompagne généralement d’une sym-phonie vocale d’une rare harmonie : les chansons paillardes.
Sur ce plan, les parents ne peuvent rivaliser : les chants traditionnels sont aujourd’hui dépassés par de nouveaux hymnes plus modernes, mais tout aussi mélodieux.
Autre lieu, les vestiaires. 
Une chose à comprendre : vous n’avez rien à y faire, ni à y entrer. 
C’est le Saint des Saints des joueurs. 
Au demeurant, même si vous pouviez voir ce qui s’y passe (batailles entre garçons à poil, urinage réciproque sous les douches, etc.), vous ne pourriez comprendre ce que sentent vos enfants. 
Car le verbe sentir est à prendre dans ses deux acceptions : sentir la sueur, le savon et l’herbe coupée mais aussi sentir la fra-ternité, la camaraderie, la solidarité.
Il vaut mieux rester dehors, à attendre.

Découvrez les chapitres précédents :

Parent de rugbyman heureux - Chapitre 1 : InitiationParents de rugbyman heureux - Chapitre 2 : les parentsParent de Rugbyman heureux - Chapitre 3 : Les éducateursParent de rugbyman heureux - Chapitre 4 - Les adversairesParent de rugbyman heureux - Chapitre 5 : les vieux




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  • dusqual
    46611 points
  • il y a 6 ans

j aime beaucoup la photo qui illustre parfaitement la fraternité des joueurs, et ce avant que ça dégénère...

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