Mourad Boudjellal dévoile son programme avec la création d'une Coupe de France
Mourad Boudjella a de nombreuses idées.
Ce mercredi, Mourad Boudjellal a présenté son programme de candidat à la présidence de la LNR avec quelques mesures phares.

C'est un programme sobrement intitulé "La ligue apaisée" que le président du RCT a dévoilé ce mercredi au centre d'entraînement du club. Officiellement, c'est la deuxième fois que Mourad Boudjellal exposait ses idées. La veille, et devant un parterre de présidents de clubs de Top 14 et de Pro D2 - il manquait principalement le Montpelliérain Altrad et le Toulousain Bouscatel - il avait déjà présenté son projet à l'instar de Paul Goze. Il estime d'ailleurs n'avoir aucune chance de lui succéder, notamment en raison du fait qu'il doit obligatoirement être élu au comité directeur de la LNR, mais espère que ses propositions inspireront les dirigeants du rugby français.

Les principales idées de Mourad Boudjellal :

  • Disparition des Jiff au profit des joueurs sélectionnables, avec des indemnités versées par la Fédération aux clubs pourvoyeurs d'internationaux. 
  • Création d'une Coupe de France : une compétition sur 5 dates (déjà identifiées dans le calendrier), des 16es à la finale, entre 32 équipes composées uniquement de joueurs français mais ne sont pas internationaux. "14 équipes de Pro D2 recoivent 14 clubs de Top 14 et deux équipes de Fédérale 1 (issues de la poule Elite) opposées à deux formations de Pro D2." Mourad Boudjellal y voit un intérêt à la fois économique, avec des recettes mutualisées, et sportif. 
  • Revoir les modalités du Salary Cap : "Je ne suis pas forcément contre, mais économiquement, c'est une farce". Pour le Varois, l'augmentation des salaires des joueurs s'explique uniquement par le déficit d'exploitation de certains clubs. "On a aujourd'hui certains clubs qui n'obéissent pas aux règles comptables de l'entreprise. Ils peuvent s'offrir des charges sans avoir des produits en face car ils sont capables de perdre des millions." Une course aux salaires que le salary cap ne peut endiguer selon lui car il est incontrôlable alors que le déficit d'exploitation peut l'êtrePour lui, c'est un danger car un club qui n'a pas besoin de produits n'a donc pas besoin de public ni d'audience.
  • Soutenir la formation : "Le salary cap peut être conservé. Mais ce qui me dérange, c'est que les joueurs formés dans un club soient comptabilisés dans le salary cap. Je pense que si les joueurs formés et sélectionnables en équipe de France ne sont pas comptabilisés, la seule différence entre les clubs à 10 millions de masse salariale sera sur la qualité de leur formation. Ils pourront se retrouver à 15 millions de masse salariale car ils ont 5 millions de joueurs formés et sélectionnables." Comme l'indique Var-matin, il préconise également un contrat formation entre le jeune joueur et son club formateur. Ainsi, le premier devra signer un premier contrat de deux ans avec le second.
  • Valoriser l'arbitrage : Mourad Boudjellal souhaite un renforcement de l'arbitrage et préconise le débloquage d'un million d'euros sur les droits télés pour y parvenir. "Certains disent que ce n'est pas parce qu'on est payés mieux, qu'on arbitre mieux. Moi je dis que lorsqu'on est mieux payés, on a des gens plus compétents et de meilleur niveau qui se présentent comme c'est le cas dans une entreprise." Cela permettra également selon lui d'élever le niveau d'exigence par rapport à certains arbitres. "C'est difficile de leur en demander plus quand ils arbitrent des garçons qui gagnent 30 000 euros par mois alors que eux sont payés 700 euros.

Les autres idées :


  • Aller chercher les connaissances à l'extérieur : "aujourd'hui, on ne doit pas avoir honte de faire appel à savoir-faire extérieur". Il préconise la création d'un groupe de techniciens, anglais, sud-africain, néo-zélandais, etc, pour distiller leur savoir pendant un temps donné. "On a pris beaucoup de retard. On voit tout de suite à sa gestuelle qu'un joueur kiwi que ce n'est pas du tout la même qualité de formation qu'un Français."
  • Création d'un axe franco-anglais : il souhaite que ces deux grosses fédérations aient leur mot à dire au sein de World Rugby pour notamment parler du calendrier. 
  • Renégocier les droits de la Coupe d'Europe : "aujourd'hui, on a des audiences faméliques. Il aurait fallu se battre pour avoir un match diffusé en clair sur BeIN Sports. C'était dans leur intérêt, en guise de produit d'appel, pour faire attirer des abonnés." Il considère que c'est une faute professionnelle de ne pas y avoir pensé car le seul match qui fait de l'audience aujourd'hui est celui qui est diffusé sur France 2.
  • Mutualiser les charges des clubs : À l'heure actuelle, tous les clubs gèrent la logistique (transport, hôtel, repas, hospitalités, etc) de manière séparée. "Personne n'a jamais pensé à créer une centrale d'achat. On pourrait avoir un transporteur officiel du Top 14 par exemple et ainsi faire baisser les prix et faire des économies".
  • Intéresser les clubs visiteurs aux recettes : le club reçu doit recevoir 10 % de la recette, notamment lors des délocalisations, et il en fera de même lorsqu'il recevra. "Certains clubs feront peut-être moins tourner pour avoir une recette plus importante."
  • Revaloriser la performance sportive : "un champion de France est moins rémunéré que le club qui descend en Pro D2. 280 000 euros contre 500 000, auxquels il faut ajouter les frais d'organisation de la demie et de la finale, les primes des joueurs". Il souhaite que le champion de France touche le même montant.
  • Revoir la règle du prêt : "je ne comprends pas qu'on ne puisse pas prêter des joueurs, surtout lorsqu'ils sont sélectionnables. L'important c'est qu'il joue. On ne prête pas car on a peur d'en avoir besoin et on se dit comment on fait si on en a besoin." Dans ce cas-là, il souhaiterait que le joueur puisse être rappelé.
  • Modifier les lieux d'accueil des demi-finales : "je trouve anormal que le premier et le deuxième ne puissent pas recevoir. L'an passé, Clermont a terminé premier et n'en a dégagé aucun avantage." Une fois de plus Mourad Boudjellal se base sur le principe de méritocratie. "Il faut que la première et la deuxième place aient une véritable valeur ajoutée, pour qu'il y ait une véritable bagarre, qu'on fasse moins tourner."

Le futur président de la Ligue sera élu le 4 octobre prochain à Paris lors d'une Assemblée Générale élective.

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Quid du prestige de cette coupe de France? L'idée est bonne pour valoriser la formation mais elle risque d'être juste un laboratoire, comme la challenge cup, même pas jouée à fond et sans les titulaires habituels ni internationaux ni étrangers. Sauf à leur alourdir le calendrier. A un moment il faudrait se soucier du dopage, des risques pour la santé du cumul de matchs, etc. Le maître mot est "recettes". Après au moins il propose.

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