MAROC. Après la polémique, la réponse de Rugby Afrique et d'un entraîneur de la sélection
Maroc : Mohammed El Maatouk, au milieu.
Les propos de deux internationaux marocains, non sélectionnés pour la Silver Cup, ont fait du bruit. La réponse ne s'est pas faite attendre.

RÉSUMÉ VIDÉO. Le Maroc remporte la Silver Cup et peut toujours croire à la Coupe du monde 2019Victoire dans le Tri-Nations du Maghreb, victoire en Silver Cup et qualification pour la Coupe du monde de rugby toujours en vue... Le rugby marocain est en plein renouveau, et les résultats parlent d'eux-mêmes. Sauf que cette réussite a été ternie par des récentes déclarations d'anciens cadres de la sélection. Abdellatif Boutaty dans Libération et Adil Achahbar pour le Rugbynistère regrettent que sport et politique soient mêlés et dénoncent le manque de professionalisme du manager comme le manque d'expérience des nouveaux entraîneurs. 

MAROC. Incompétence, dictature, joueurs écartés, Abdellatif Boutaty et Adil Achahbar tirent la sonnette d'alarmeSeulement, la réponse n'a pas tardé à se faire entendre. Si Gasmi Kouider (entraîneur des avants) est clairement visé par les propos d'Achahbar, c'est Mohamed El Maatouk (en charge des 3/4) qui sort du silence pour répondre à la polémique, "mais sans attaquer qui que ce soit". Formateur au Stade Français, diplômé d'état par la FFR depuis 2007 et fier de faire partie du staff de la FRMR, il explique :

  • Sur les déclarations de Boutaty et Achahbar

"Je peux comprendre leur déception, mais pas l'accepter. On ne peut pas rabaisser le travail de centaines de personnes pour des egos personnels. Rugby Afrique, à l'image de son président Aziz Bougja et de toutes ses fédérations, travaillent dur pour élever et donner une belle place à ce rugby africain. Avec peu de moyens, et je sais que c'est compliqué pour nous Marocains, comme pour nos frères malgaches, ivoiriens, ou sénégalais. On ne peut pas rabaisser une fédération comme celle du Maroc, qui a plus de 100 ans d'histoire, à un feuilleton télévisé. Ce n'est pas digne de joueurs de grande envergure. Attaquer des membres fédéraux, président, managers, entraîneurs, et dissuader des joueurs d'honorer leur sélection est pathétique."

  • Sur l'entraîneur des avants, le manager et le président

"Côté expérience, l'un des entraîneurs faisait partie du groupe qui a raté de peu la dernière marche de la qualification à la Coupe du monde 2007. Le manager a été mis en place par un president élu : il est critiqué parce qu'il ne jongle pas parfaitement avec la langue de Molière ou qu'il n'est pas professionnel, mais malheureusement, ce n'est pas sa profession ! Et aucune fédération en Afrique n'a les moyens de se payer quelqu'un à plein temps ou même à mi-temps. On oublie qu'il fut un bon joueur de rugby et qu'il mit fin à sa carrière de joueur pour aider son pays, redorer le blason du rugby marocain redescendu en groupe C avant son investiture et le remettre à sa place au plus haut niveau du rugby africain... Ce qui a été fait cet été en gagnant la Silver Cup, avec un bilan de zéro défaite depuis son arrivée comme manager, grâce aussi à tous les acteurs qui on fait partie de l'histoire de près ou de loin depuis sa création. Enfin, on demande déjà des bilans au président de la Fédération, qui n'a été élu qu'il y a deux ans."

  • Le fonctionnement du Maroc n'est pas celui de la France

"Qu'on aime ou pas le fonctionnement, on ne peut pas tout apporter de la France et le transposer en Afrique, ça perd de son charme. Il y a eu des élections, il y a un système de fonctionnement, n'en déplaise à certains, qu'ils se fassent élire et qu'ils endossent les responsabilités de qui, comment et où. Pour reprendre Guy Noves, « j'ai toujours considéré qu'un entraîneur entraîne, un joueur joue, un dirigeant dirige et un président préside. » Beaucoup de joueurs professionnels travaillent en sous-marin pour aider le rugby africain à se développer : Fickou et Fall avec le Sénégal, Betsen avec le Cameroun, Azouz avec l'Algérie, Ouedraogo avec le Burkina Faso... En silence et sans attendre de place ou de retour, ni de sélections. Juste rendre ce que le rugby leur a apporté, rendre grâce à Dieu pour avoir croisé le chemin de ce sport et ses valeurs. Je tiens à féliciter tous les acteurs de ces coupes d'Afrique qui prennent de leurs congés, parfois même sans soldes, ou même des joueurs locaux qui ferment boutique pour honorer ces sélections. Essayons de rendre fiers les nôtres comme l'ont fait d'autres avant et laissons propre la place des prochains sélectionnés, aucune place n'est éternelle. C'est une chance de pouvoir porter "le maillot" donc je comprends que ça fasse des blessés. Rendons sa place et son prestige à cette sélection nationale."

Échos d’Afrique : à la rencontre des Lions de l’Atlas marocainsLa nouvelle Gold Cup

L'une des interrogations entourant la sélection des Lions de l'Atlas fut la présence de la Tunisie en 1ère division africaine - la Gold Cup - qui privait le Maroc d'un adversaire d'envergure pour la montée : en effet, la Tunisie n'était pas supposée quitter la 2ème division, après avoir terminée derrière le Sénégal l'an passé. Afin de lever toute ambiguïté, Rugby Afrique a tenu à réagir via un communiqué :

La Rugby Africa Gold Cup est entrée dans un nouveau format à six équipes en 2017 suite à la signature d’un contrat de diffusion avec la chaîne pan-africaine Kwese Sports. L’intention commune à Rugby Afrique et Kwese Sports est de faire progresser le rugby africain et augmenter le niveau des meilleures nations africaines. Dans cette optique, afin d’offrir plus de temps de jeu à plus de pays africains, la Rugby Africa Gold Cup est passée de quatre à six équipes en format match aller ou retour représentant un total de 15 matches sur la compétition et cinq matches joués par chaque pays.

Ainsi le Zimbabwe qui avait fini quatrième de l’Africa Cup 1A 2016 aurait dû être relégué en 1B en 2017 mais a été maintenu en 1A, renommé Gold Cup. De même la Tunisie qui aurait dû rester en 1B de par sa deuxième position derrière le Sénégal a été promue en tant que sixième équipe en Gold Cup. Le Sénégal vainqueur de la 1B 2016 a été logiquement promu en Gold Cup et classé devant le Zimbabwe en quatrième place.
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La réponse ne s'est pas FAIT attendre.

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